CAPITAINE JUSTINARD
de« TlraillflUTs Marocalas
MANUEL
lii
BERBERE MAROCAIN
(DIALECTE CHLEUH)
LIBRAIRIE ORIENTALE & AMERIGAINE
E. GUILMOTO, fiditeur
6, Rue de M^zieres, PARIS
INTRODUCTION
L'^tude des' dialectes berbkres, qui a He activement poussee
par I'Ecole alg&ienne en ce qui conceme les parlers alg^riena,
est encore d. ses debuts sur le terrain marocain. Le prdsent
travail est consacni d I'un des dialectes du Maroc, le cbleuh,
fmpl^^p4ctaihnifnfdmrrittr^en~^ fAitta^d^Marra^eh et
4troiiement apparent^ aux dialectes de V Atlas moyen.
Les textes qui y sont rassembles ont tous etc dictes par les
' s oldats chleuh de la 2^ compagnie de tirailleurs marocains qui,
aw hasard des camps et des colonnes de la region de Fez, les
vontaieni d leur capitaine.
Celui-ci ne saurait oublier que ces braves gens, qui dans
des circonstances tragigues ont mofitr^ pour' luiU ptiis-coyhplet
dSvovenienti »nt iti aussi tes profess^urs de berbere.
he kateb* Si Tahar Sousso, les maouns^ Moulay Lkdssen
Hahi, Si Mohammed Soussi, Larbi Mizmizi, lessoldats Tahar
Mtouggi, Si Mokhtar Mtouggi, Boujemaa Hahi, Lhaoussine
Guodmioui ont 6U les conteurs patients de tr^s nombreux re-
cits, dent quelques-uns soiii reproduils ici, avec une traduction
qui, sans aucun souci d'elegance, s'efforce seulement d'etre
nette et precise,
1. Kateb", grade marocain correspondaot k celui de fourrier.
2. Maoun, grade iDfiarocaincorreBpondant li celui de caporal.
"*■! INTRODUCTION
Le$ uns sont des conies qui int^resseront peut-etre les folklo-
- riitei, par leur caracUre naif.
Les autres sont des proverbes, des chants alternes, des r^ciU
d'allure rythmie qu'on dit et qu'on chante, en pays chleuh,
parfois avec accompagnement de danses, aux jours de fete,
rf'ahouach et t/'ahidous *.
Ces'contesy ces chants, ces proverbes font partie d'une im-
j portante Uitirature populaive dans laquelle SidiHammon,«n
poHe soussi, semble tenir la premiere place. II serait intires-
sant de chercher d la recueillir parce qu'on y trouve un reflet
direct de la vie, des coulumes, de lame mime des Berbhres.
Les Yemenis de grammaire qui precedent ces textes n'onl
aucune pretention scientifique; on souhaite seulemeni qu'ils fa-
cilitent la comprehension des textes et qu'ils permettent de con-
^Uer uHiefrmtkiiemei fow^is'pit't^^;^^-^ ^'f^
mine I'oi^vrage.
Enfin, Vauteur a pens^ que des dialogues, dont une partie
est sp^cialement-militaire, pourraient faciliter d sescamarades
des troupes marocaines la prise de contact avec I'^l^ment
chleuh qui doit fournir en grand nombre a ces troupes un
excellent recrutement. II a cherche Id aussi d etre praliquement
utile.
Fez, Janvier. Pw-is, mars 1914.
h. JUSTINARD
1. Ahidous, ahouach, ffites berb^res oh Tod danse et oil I'on chante.
, Les principaux ouvrages relatifs au berb^re marocain sont :
J Si Said dit Bouufa : Textes bepb^res de I'Atlas marocain.
D' SnfsiKE : Schilhisches Handbuch von Tazerouall.
BuBNAT : Six textes en dialecte des DadSs.
MAKUEL
DB
BERBERE MAROCAIN
(Dialecte Chleuh)
"f--
PREJtflfiRE^PJLRTJi:
GRAMMAIRE
Generalit^s. — 11 y a dans I'Afrique du Nord deux
races principales ; la race berbere et la race arabe.
La race berbSre 86mble fetre la race autochtone de ce pays
que certains auteurs ont appel6 Berb^rie. Cette race des
anciens Numides, de Jugurthaetde Massinissa, sur laquelle
ont pass6 loutes les invasions, possfede de remarquables
qualit^s de persistance. Les Berbferes de notre 6poque nous
apparaissent semblables a ceux qu'ont d^crits les auteurs
anciens.
De leur melange avec les Arabes ou avec d'autres races, ce
n'est pas ici le lieu de discuter. Un fait est certain : il y a
des gens qui parlent le berbfere, et des gens qui parlent i'arabe.
Dfes qu'on parle de langue berbfere, il faut pr^ciser. Le
1
2 MANUEL DE BERBERE MAROCAtN
berb6re n'est pas, ou n'est plus, une langue ^crite. Elle
se compose d'un grand nombre de dialectes, de parents
6troite, mais tout de m6me diff^rantles unsdes autres
Etud.er Is. langue berbfere, c'est done d'abord ^udier un
dialecte de la langue berbfere.
Les gens qui parlent berbfere habitent presque tons les
montagnes, ou les oasis ^loign^es du Sud, dans lesquello.
lis ont trouv^ une retraite k I'^poque des invasions.
Repartition de la langrue berbfere au Maroc -
Au Maroc, ils sont bien les gens de la montagne. On peut
les diviser en trois groupes :
1^ Groupe du Nord ; Riff, Beni-Snassen. •
^^ Groupe central ou du moyen Atlas.
3» Groupe de I'Ouest, du grand Atlas et du Sous.
»*flnltion du dialecte cWeoh. - Le dialecte ^tudi^
dans ces notes est celai du groupe de I'Ouest, que nous
appellerons dialecte chleuh. II est parl^, au-dessus de Mar-
rakech, de Demnat k la mer, dans la montagne qu'on
appe Je Adrar ndren, (caidats .lu Glaoui et du Gounda/i,
duMtouogi, et tribu des //aha; enfin dans le Sous, d'ou
sortent ces ^quipes d'acrobates ambulants (Oulad Sidi
Ahmed ou Moussa), qui parcourent I'Europe et I'Am^rique
Les gens qui parlont ce diabcte s'appellent le plus sou-
vent des Chleuh, singulier chelha. \
lis s'appellent aussi /mazighen, si%ulier amazigh. Leur
dialecte s'appelle tachelhit, ou tamazight, ou tasousit, aiors
que le d.alecte d« /iif s'appelle tari/it, et celui du Moyen
Atlas taberberit.
n ne faut pas d'ailleurs attacher une trop grande impor-
tance k cette classification. Au Maroc, le mot Chleuh d^signe
W^:^
GRAMMAIRE
trSs souvent toas les Borbtres, les gens de la montagne,
ou m6me les dissidents.
Le berbfere est une langue trfes diff^rente de I'arabe, mais
il y a entre ces deux langues de nombreuses analogies, de
conjugaison, de formation des pluriels, de vocabulaire.
Elles possfedent beaucoup de mots communs, passes de
I'arabe en berbfere sans deformation ou avcc une deforma-
tion trfes simple. C'est le r^sultat du contact 6troit et pro-
long6 des populations arabe et berbfere.
Les gens de langue berbfere sont de beaucoup les plus
nombreux au Maroc. Beaucoup parlent k la fois les deux
langues, surtout parmi ceux avec qui nous avons pris le
premier contact. Ceux-li ont eu de tout temps des rapports
trfes etroits avec les Arabes, ont 616 souvent stijefs du
Magbzen. Mais dbs qu'on abordera le haul pays, on trou-
vera des fractions, des tribus entieres parlant uniquement
un dialecte berbfere. Nous n'avons aucun int^rfet i leur
apprendre I'arabe, bien au contraire.
Ecritnre. — II y a eu une ecriture. berbfere, J^lphabet
dit touareg, apparent^ k I'alphabet libyque. Elle n'ajliis,
qu'ujie valeiicJustoriaye. En fait les Berbferes qui ^crivent
leur langue, r^crivent comme ils le peuvent, c'est-ii-dire le
plus souvent en arabe. Mais la representation de langue
berbfere est au moios aussi facile en caractferes frangais
qu'en caractferes arabes. Les caractSres fran^ais seront
employes dans ces notes, avec quelques indications suppie-
mentair«s. Mais I'usage seul apprendra les nuances, les
sons exacls, tenant trfes souvent le milieu entre deux
voyelles francaises, et variant de tribu i tribu.
HANDEL DE BERB^RE MAROCAtN
MODE DE TRANSCRIPTION
8 1 ,
b u
l9
m
n
r
s
ou
z
J
e
o
J
J
g 3 se ppononce : gue.
gh ^ r grassey^. ^
h < aspiration faiblr. »
fr g aspiration forte, de la gorge. ch
■ En outre, le signe - indique una voyelle longue sur
Jaquelle il faut appuyer, et le signe u une brfeve qu'il faut
prononcer k peine. Chaque iettre au sa valeur propre et doit
fetre prononc^e. Ex. :
aidi = a-i-di.
DEL'ARTICLE
II n'y a pas d'article en chleuh. Souvent seutement un
mot arabe pass^ en chleuh, y passe avec son article, ce qui
poiirrait tromper. Ex. :
l^flt le feu
'^^° IM source
*™** l^rgent, les biens
ddounit li monde
GRAHUAIRE
DU NOM
Le nom a deux genres : masculin et f^minia ; il y a deux
noinbres : singulier et pluriel. ^
Noins mascnUns en a, 1, on. — Sont masculihs' tons
les noihs comitrencant par a, t, ou :
argaz Vhomme
izem
le lion
aiour
la lune
imi
la houche
Noms fSmtiiins : t initial et final, a final. — Soat
^ni finissent par a :
tamghart la femme
tafoukt le soleil
targa la rigole
tasa le foie
Formation da feminin. — Se forme souvent en ajou -
tant UQ t ail commencement et & la fln du masculin corres-
pondant. Ex. :
afroukh, le jeune gargon tafroukht, la jeune fille
agmar, le cheval tagmart, la jument
aghioul, I'dne taghioult, Vdnesse
Dimlnutir. — Le double /, initial et final, sert tr^s sou-
Tent k former le diminutif :
adad, le doigl tadalt, le petil doigi
akc^ud, le bois taEchoutt, le petit morceau de hois
ighzer, le ravin tighzert, le petit ravin
6 MANUEL DE BERBERE MAROCAIN
PLURIEL DES NOMS
II ne s'apprend compl6tement qa'k I'usage. Uy a pourtant
ties rfegles assez gen^rales pour la formation du pluriel r6-
giilier.
Pluriel pfigulier. Rfegle g€n6pale. — h'a initial du
singulier, masculin ou f^minin (argaz, tamghart) se trans-
forme en i au pluriel. Vi initial est done tr6s souvent
indiee de pluriel
Noms masculine. — "Le pluriel r^gulier se forme en
ajoutant au singuUer la terminaison en, qui pent devenir
par euphonie ; in, an, ouen, ioun. Ex. :
argaz, Vhomme pluriel, irgazen
adrar, la montagne — idraren
amghar, le chef du village — imgfiifren
ilm, la peau — ilmaouen
ouskai, le slougi — ouskaien
Noma feminins. — Le pluriel r^gulier se forme en
remplacarit le / final du singulierpar la terminaison in, qui
peut devenir : ouin, atin. Ex. :
tamghart,- la femme pluriel, timgharin
tatbirt, la colombe — titbirin-
tarrialt, le douro — tirrialiii
Pluriel irregrnlier (en a). — Le pluriel irr^gulier,
qu'on pourrait appeler pluriel en a, s'obtient par la trans-
formation en a de la dernifere voyelle du singulier (ou de
la voyelle pr6c6dant la dernifere consonne), avec ou sans
addition de la terminaison n. Bxemples : 1» transformation
en a de la dernifere voyelle sans, addition de n ;
GRAMMAIRE
aserdoun, le mulei
agertil, la natte
ahanou, la chambre
agaiou, la tete
agadir, la forieresse
pluriel, iserdan
— igertal
— ihouna
— igouia
— igoudar
2" Transformation en a de la dernifere voyelle avec addi-
tion de n :
aidi, le chien
asif, la riviere
OQchchen, le chacal
aghioul, Vane
pluriel, iidan
— isaffen
— ouchchanen
— igiiialen
Noma feintnins. — 1" Si le riom f^minin prorient d'un
nom masculin dont le pluriel existe, le feminin pluriel se
forme en pr^fixant iau masculin pluriel et en transformant
en in la terminaison en :
taghioult, I'dnesse
masc. aghioul
tafroukht, la jeune fille
masc. afroukh
pluriel, tighialin
ighialen
— tiferkhin
iferkhaa
(Remarquer que dans ce dernier exemple on a d6plac4 une
voyelle int^rieure.)
2" Si le nom feminin se termine en ou {() ou en i (/), le
f6minin pluriel prend spuvent la terminaison_a. Ex. :
tasarout, la^lef
tiflout, la parte
tigemmi, la maison
pluriel, tisoura
— ' tifla ■
— tigoumma
8 MANUEL DE BERBERE MAROCAIN "^ _
Koms'd'ori^ine arabe. — Les noms qui viennent de
Varabe passent en chleuh avec leur pluriel arabe ;
ttaleb, le savant pluriel, Uolba
Ikas, le verre — Ikisan
I^in, la source — laioun
Enfin, il y a des noms dont le pluriel diff^re complete-
ment du sihgulier, ou provient d'un singulier hors d'usage,
ou dont le singulier n'existe pas. Ex. : / , '
alien, les yeux pluriel de : tit, Vceil.
aman, I'eau ' (sans pluriel).
idammen, le sang (a forme de pluriel).
Pluriel de certains noms de parente : Bon, liab ;
idbou, idbab. — li y a lieu d'ajouter le pluriel de cer-
tains noms d'usage frequent, ceux qui expriment la parents,
bon, bat, (ep^M plari«r:1dlJ0!i-iaMb'
signifte « le pfere », mais aussi « I'homme h, le propri^taire
de » et sert k former des noms et des surnoms :
bab n tigemmi, le maitre de la maison, pluriel : idbab n
tigemmi.
bou mojiammed, le herisson, pluriel : idbou mohammed.
idbab n Imdint, les gens de la ville.
imtna, raa, lall, la -mire pluriel, idmma, idlall
signifie « la mfere », mais aussi la femme d, la maitresse de
{exprimant une caracl^ristique) :
idmma ezoula ghmanin, celles aux yeux peints en noir :
ou, le fils pluriel, ait.
Ait, signifle les gens et sert k former des noms de tribus.
Ex. : ou Imdint, citadin, pluriel ; ait Imdinl
ait Youssi, ait Tsejrouchen, tribus berberes
ou Taroudant, habitant de Taroudant.
;^ -■ ,, - .■■■.- --^ ■ ,._
GftAlUtXntE 9
ell, la fille pUrriel, ist
agma, le frere — aitma
oultma, la sceur — istma
Remarque. -^ Tous ces noms ne snireBt'paB ki r^gle
g^n^rale des pronoms suffixes {voir'plus \oiit)ip S^lti8f)^
mer la possession k la premiere personne du singulier.
baba, bouaia, imma \ mon pere, ma mere
iOQi, eili, agma, aitma ) mon [mes] fr^res, etc.
DE L'ADJECTIF
L'adjectif frangais se jrend le plus souvent en berbfere par
le veifbe'&'Ia fbrmigparttcipet : t— ii (ft iijait repipdscnftmtle
radical : voirle verbe).
U est invariable en genre, mais forme un pluriel ;
argaz iddeln, un homme bon.
tamghart iddeln, une femme bonne.
irgazen (timgharin) iadelnin, des hommes (femmes) bans,
L'adjectif proprement dit existe aussi et s'accorde avec
le nom.
atbif ottlflBtlit, -un pigSon blanc.
tatbirt toumellilt, une colpmbe blanche.
Mais I'adjectif de forme participiate est beaucoup plus
frequent.
DU VERBE
Du radical. — On pent distinguer dans tout verbe un
radical ou racine, qui on estla forme la plus simple et qui
sert b. indiquer I'id^e exprim^e par le verbe.
EnchleuhjCe radical est la deuxifeme personne du singu-
10
MANUEL DE BERBERE MAROCAIN
Her de I'imp^ratif. Pour simpiifier, nous le traduirons par
1 infmitif franpais. Exemples :
amz, prendre
tou, onblier
out, frapper
(litteralement, prends)
[ ~~ oublie)
— frappe]
GoqJ««al8on. - t»-«o^ugaison est de la plus grand e
simplicity et compread en rfialit^ un temps^ unique : I'ao-
riste, qui sertii exprimer le pass^, le present et le futur. '
Impgratir. - Le radical Iui-m6me exprimeladeuxifeme
personne du singulier, masculin et feminin. La deuxi6me
personne du pluriel se forme en ajoutant i pour le mas-
CiiliUj m^ pour le pluriel.
Le radical sera repr^sent^ par un trait.
amz, prends.
amz(a)t, prenez (m.
amz(a)mt, prenez (f.)
Reraarques : !» Pour une raison d'euphonie, on intercale
souvent a, ou la, entre radical et sufOxe. Exemples :
gen, genat, genamt ferme, fermez
tout, touiat, touiamt oublie, oubliez
2^ On pr^c6de queiquefois I'imp^raUf des expressions
<( lallah, aioua, arouah », dont le sens ^quivaut h « allom y,
et qui s'accordent avec la personne :
aiouat fisat iaisez-vous.
GRAMMAIRE
H
Ao piste. — Le tableau ci-dessous donne la conjugaison
de I'aoriste :
PERSONNE
e- ,'
s
I'^personne
2* —
3e p. masc.
3" p. femin.
li^personne
2e p. masc.
2" p. fem. .
3e p. masc.
3« p. Urn. .
CONJUGAISON
gh
t t
i -r— —
t
n
t- — — - — m
t mt
1 nt.
EXEMPLE
[moun (accompagner)
mounegli,
tmount,
imoun,
tiiioun,
nmoun,
tmounem,
j ai accompapie.
fi ai —
il a —
elle a —
nous avom —
vom avez —
tmounemt, vous avez
mounen, i's ont
mounent, eUesont
ghli.
monter
ghligh,
j'ai mont^
teghlit,
iu as montii
gghli,
il a monte.
teghli,
elle a monie
neghii,
nous avons tndnt^
teghlim,
votis avez montd (masculin
teghlimt,
— — (f^minin)
ghlin,
Us ont monte
ghlint,
elles ont monte
Remarque. — Gertalnes tribus chleuh, celles du Sous
en particuller, forment la premifere persoiine du singulier
en ajoutant kh, au lieu de gh au radical :
khedmekh, j'ai travaille
chchikh, fai mange
12
MANUEL DE BERBERK MAROGAIN
I
Affixes de temps. - Les diflf^rents temps du verbe
franijais se rendent par I'aoriste au moyen de prefixes et
de suffixes indiquds ci-dessous et qui seront prricis^s par
des exemples.
TBMPS
Present;
Futur.
,Subjonctif.
Passe
INDICES
ad, ar. Pr^fixe.
ra, rad, ara, arad. Id.
a- Id.
ellL Suffixe.
Exemples du present :
adgenegii, atgent
adscnt!^,
adrouiegh,
agmar aritazzel
ariftou slmdint
je dors, tu dors
jehmsr
je fuis
le cheval troite
il x>a d, la ville
Remarquer que ad se transforme en at ou en an, par eu-
phonie, sous I'influence de la voyelle suivante :
ansegh agliroum nous achetons du pain,
Exemples da fatur :
azeitlta raiftou s Sefroa
ranzenz iirden
mammou raiitfelt ?
mam'enk ranslcer?
nef ouzka, inchallah
ratzrim Imdint
demain il ira d. Sefrou
nous vendrons du bU
a qui me laisseras-tu ?
comment ferons-nous ?
aprH-demain, s'il plait a Dieu
vous verrez la ville
GRAMMA1&<{
13
Excmples du sobjonctif :
righ aiflou s Fas je veux qu'it aille d. Fes
Jazem akkounzSregh
innasen adaghdaouin
igariden
lazem atfisem
Exemples du pass€ :
zenzighelii oulli
ftighelli stigemminek
il faui que je vous vote
dis-leur de nous apporter de
V argent
il faut que vous vous taisiez
f avals vendu des moutons
j'ai ete dans ta maison
Remarque. — Ftigh et zenzigh expriment 6galement
le pass^, lAais eUi intlique le plus-qne-parfait :
f avals oublie que je t'avais dit
de venir chez moi aiijourd'hui
cetie fois-la, j'avais laisse mon
chien a Fes
ttoughelli is a%nnigh
addaritachkt ghassa
ddourelli, fleghelii aidinou
gh Fas
Remarqaes. — A cause de la ressemblance des pre-
fixes, k cause des particulesqui s'intercalent entfeverbe et
pr^flxe, il est trfes facile de confondre les diff^rents temps.
En somme, a, ar, ad, ra, rad, indiquent que Taction se
fait OQ n'est pas encore faiie.
L'aoriste, sans pr^fixo ou avec le suffixe elli, indique le
pass6, y action faiie. li rend cependant quelquefois le pre-
sent ou le futur, par exemple dans un r^cit, ou pour all^ger
la phrase; exemple :
azekka neffough zghelgour, demain nous sortirons du camp,
nfellqecheDnagh ghid nous laisserons nos bagages
ici
14 MANUEL DE BBRBERE MAROCAIN
Da participe : forme i-n. - n existe une formo
^r^. tmporlante du verbe qu'on peut appeler forme participe.
Gest le radical avec i pr^iixe et n snffixe, done forme
Elle est invariable. Elle s'emploie ;
i" dans r interrogation :
ma ibnan tigerfimi ? g^i « ^^^ ;„ ^^.^^^,
ma .ga ghouan isenouan guel est celui qui prepare les
'"^«"»^ repas?
makiaghen? ^„.„,.,,j> ^^^,^^^_^^ ^^. ^^
blesse?)
ma isdoqqoren tiflout ? qui frappe a la parte?
'2odans les propositions incidentes, apres le pronom
argaz ikchmen f^„^ ^^ ^,^ ^„,^^
zngh ourgaz atingi.an fai vu n<i,^ gul ra m
3o elle sert surtout & traduire I'adjectif.
Cette forme participe en i-n, tr6s employee en chlenh et
du maniement le plus facile, est donctrfes importante.
' VERBES IRRecULIERS
Parmi les verbes, il en est dont la coiyugaison est entife-
pcment soumise aux regies donnees plus haul. Ce sont des
verbes invJtriables. D'autres sont variables ou irrdguliers
c est-ii-dire que leur conjugaison peut subir des modifica-
tions, dont la raison est le plus souvent I'euphonie.
Les regies suivantes no sont pas absolues. Elles donnent
seulement des indications presque g^n^rales.
Verbes h radical monosyUabiqae en i et on. ~
GRAMHAIRE 15
lo Les verbes k radical monosyllabique en i et ou sont
gen^ralement invariables. Exemples :
moun, accompagner kchem, entrer .
Idi, Hrer ' . ^hli, wwnfer
bidd, etre debout ttoti, oublier
2o Les modifications affectent presque loujours la conju-
gaison des formes du pass<J pusitif oun^gatif, k I'exclusion
des formes du present et du futur pr6c6d^es des prefixes,
qui se conjuguent presque toujours r^guliferement.
3<> Le son a, initial du radical, ou faisant partie de la
syllabe initiale se change en ou. Exemples :
rar, renrfre aftoui, i^u/ar
laz, avoir faim agoui, ne pas vouloir
ass, her gammi, ne pas pouruir
amz, saisir azzel, couHr
arem, gouter agoum, puiser
akour, voter aijen, tomber malade
azen, envoyer ammen, avoir confiance
ConjugaisoD du verbe amz, prendre :
oumzegh, fai pris
tourazt, iu as pris
^oumz, il a pris J
toumz, elle a.pris
noumz, nous avons pris
toumzem, vous avez pris
toumzemt, vous avez pris (fem.)
oumzen, its ont pris
oumzent, elles ont pris
16 MANUEL DE BERBERE MAROCAIN
Remarque. - Quand la syilabe initiale a est immgdia-
tement suivie de ou, a se change en i et non pas en o«.
tjouit, ioui, nioui, tiouim, etc. .
4a Vn grand nombre de verbes intercalent le son i entre
radical et 8uffl«, aux denx premieres personnes du singu-
lier. Il8^prenn*fti le son d t toutes les autres personnes lis
reprennent le son i quand ils sont pr^cgd^ de la i»^g«-
tion our. ^
Ge sent : (a) les verbes dont le radical a une ou deux
consonnes; (b) les verbes dont le radical se termiite en ou.
tixemples :
egg, elre quelque chose els, s'habiller
€kk, Hre quelque paH ■ Sks, jM«re ■
Sfk, rfo»m«r . 6rgh; bmev "-..• ...
6rrz, camr ^ub, passer la nuit
zenz, vendre ^^gh, iuer
mel, montrer fej^ /amer
'^'*' ^^^'^ echeb, manner
Copjugaison du verbe. mel, montrer :
mligh, j'ai montr^
temlit, tu as montr^
imla, il a montre
temla, elle a montre
nemlam, nous avons montrf
temlam, vous avez monlr^
temlamtj vous avez montri{t)
mlan, Us out montri
mlant, elles ont montre
n-,
our imii, il n'a pas monire
our nemli,
- our temlim, etc. ,^,
texempte(b) : ■ . ■ '? - .-
?^, -. SSOOj^'tenrfre (un tapis) jlou, se perdre
r,: : ddou, aWer q<J0u, coi/er
1^--. ghmou, teindre bnou, 6d(ir
!3; foukkou, rft/iiwrer zzou, planter
%''C; €onjugaieon du verbe ttonj.aller :
g ^;^^ ~ : tflit, fti««7i^
^X- ifta, t7 ««( a//^
I' tfta, eWe esi a/^ee
^; liffta, nou« «omme8 ai/(is
I ■ ' tftam, vomitesalUi ^
f\ Iftamt, vous eies alUes
\ ftan, iUsont alUs
l' , ftant, etleiiont allies '
e N€gration.
-. our ifti, il n'est pas alle
our tefti, our nfti, our teftim.
\, ' " . ■ , ■
^" FORMES d£rIV£ES
;^.' ' II y a en chleuh, comme dans tous les dialectes berbferes,
^ i comme en arabe, des formes deriv^es qui servent k expri-
mer une id4e diff^rente de la forme simple.
18 MANUEL DE BERBEBE MAROCAlS
lo. Forme factitive ou en S. — Elle indique I'id^e de
faire ou de causei^ Paction exprim^e par la forme simple.
kchem, entrer
Ikim, arriver
ghli, monier
rbah, gagner
qra, lire
bidd, elre debotd
Exemples :
selkimt ilgour
seghlit ghouanou
saqrat ghtimezgida
our righ at&ensegh
ghtigemminon
isenker imedden
gbidd Idsker
sekchem, faire enlrer
selkim, faire arriver
seghli, faire monter
serbah, faire gagner
saqra, faire lire
sbidd, faire leve^
fais-h arriver an camp
monte-le du puiis'
fais-le lire {apprends-hn d
lire) dans la mosquie
'j^jiSiV^, pas le faire cou-.
cker dam ma mQi*on
il agite les gens
fais lever les soldals
f ■a
Remarque, — he s caract^ristique de la forme pent se
changer en ch, ou en z, ou en j, par eiiphonie, quand la
forme simple contient une de ces consonnes ou commence
par elle.
njem, s'echapper jenjem dilivrer, {faire j^chapper)
a*-. — Forme de r6ciproclt6, ou en M, N, ou M\.
Elle indique la reciprocity. Exemples :
engh, tuer mengh, s'entre-tuer
akour, voter miakar, . se voler recipro-
quement
meggar, serencontrer
¥t''?- . •
GRAHHAIRE
19
zar voir
iUanoudain ghessouq
miakaren ingratsen
< aitmas Iqaidjl^ohammeid .
mengban ingratsen
idbab noiirtan emmaghen
fouaijn ttazart
mzar, se voir
mmagh, se baltre
il y a des Juifs au marche
qui se volent entre eux
. Les frires {les geas) du caid
Mohammed se sdnt entre-tu4&
Les gens des jardins se sont
batius pour des jigues el des
raisins
3". — Forme passive, on en T, Ti, Tia.
akour, vokr
kerf, attacker
asi, enlever
bnou, Mtir
netta itiourebba ghtama-
zirt nTJnahan
tiirrza Imahjalt nougellid
gh Taza
tiakaregh idgam
manlouaqt tioubna tigem-
miad'?
tiakar, etre vole
tioukraf, etre attach^
tiousai, ^tre entiv^
tioubna, etre bdti
lui, il a (He eleve en pays
Haiti [des Ilaha)
Varmee du Sultan a ite
battue [cass^e) d, Taza
fai etd vole cette nuit
guand a M4 bdlie eette
maison-ci?
4". — Forme d'babitade. — II y a en chleuh, comme
dans tons les dialectes berbferes, une forme d6riv6e, trfes
importante, d'emploi trfes frequent, qu'on peut appeler
forme d'habitude.
Eile sert k traduire le verbe avec I'id^e A'habitudey A'aciua-
lite, de continuite.
Elle sert souvent aussii traduire le futur negatif.
Sa conjugaison est invariable, sans que la partie fixe de
la conjugaison soil forc^ment le radical du verbe; au con-
'■' " r 'I ■ ' ~ . ' L , ' ■
■ ■ " /.
20 MANUEL DE BERBERE MAKOCAIN
traire, cette partie fixe est g^n^ralement celle de la forme
du present.
D'une mani6re g^n^raie, la forme d'habitude est une
'prolong.diion, ou une accentuation de la forme simple.
Les difT^renls modes de formation sont indiqu^s ci-des-
sous.
- (a) Par.introdaction dela voyeile o :
-«S1V ihonircr f. h. mal '^
■ , sSn, savoir f. h. san, ssan
6ns, passer la nuii f. h. nsa
zenz, vendre f. h. zenza
{b) Par introduction de un ou deux i :
sird, laver f. h. sirid
zigz, errer f. h. zigiz
mchaourj prenrfre cotikH ~ f^ U. mchiOBu' . _^ ^ ^ ,
(c), Pi^ redoiiblement de consonnes :
gen, dormir f. h. jggan
gher, lire f. h. qra (2 gh = q)
ghars, egorger f. h. qers (2 gh =q)
ghaz, creuser f. h. qqaz (id.)
(rf) Par un / pr^fixe :
ara, Scrire . f. b. tara
ini, dire tini : -
soudou, monter d cheval tsoudou
Exeinplcs de la forme d^habUude.
argaza,arbeddainssaghti- eel homme couche loujours
gemminou dans celle maison
tafroukhtartaqraghtimez- ' la jeune fille lisait, d la
gida mosquee
'G&XkHAlRB
21
, iaouid ougellid Im^llemm
arqazen ailligh ghzen zzou-
bitejli- ^
arichta aghroum ma
it^katnon ghi?
Ibacha aiteggan' medden
ghlhabs
arbedda iggan azzai, ari-
takhdam ghiid
kradgatass arizrai ghimi
, ntigeifiminon . ^
le roi amena les maitres ou-
vrien. lis creushrent jusqu'd
ce qu'iU eussent creusi ce
puits
iVman^e (hob.) dujpmn'
qui commdnde ici? /
le packa met les gens en
prison
il doH le jour, il travaille
la nuit
chaque jour il passe devant
la porle de ma maison
Fof<Sle ^nifttittndd ftti fnittr liei^ii?
e <M>-
aour tkessat oullinnek ta-
ma nouasif
aour tekkatem sizran
ne faites pas paitre vos
moutons a cote de la riviere
ne frappez pas avec des
pierres
Verbe r€fl6chi. — Se rend au.moyen du mot ikhf, la
tfete, plurieli&A/aoun. :■ - -
adserdagh ikhfiaou
argazann ingha ikhfennes
aour iserks ikhfennes
innasen adsirdenikhfaoun
ensen ghouasif
je me lave
cet homme-la s'est tue
qu'il ne se cache pas
dis-leur de se laver dans la
riviere
ACCORD DU n6m ET PROPOSITION
Un nom complement d'un autre nom est simplement
r^uni a ce dernier eti fran^ais par une. proposition, sans
changer de forme. En chleuh, le nom complement d'un
22 MANUEL DE BERBERE 'MAROCAIN
autre nom peut subir «n changement (prolongation, trans- .
formation ou redoublemont) de sa syllabe initiale et prend
ainsi nne forme qu'on peut appeler forme d'annexion.
Forme d'annexion. — La forme d'annexion exislo :
1" Pour les noms commenQant en a, qui changent cet a en
ou (transformation), ou qui prennent Ig son ou devant l'«
initial (pfolongement).
2* Pour les noms en i ou en ou, qui redoublent celte ini-
tiale (redoublemeut).
La forme d'annexion n'existe pas pour les noms commen-
Qant par une consonne, ni pour les noms de parents qui
out un regime special.
Remarque. — La forme d'annexion est prise, 6galement
par ie nom, sujet d'une proposition, qui se trouve k 1 int6-
rieur de la phrase.
-Tout ce qui pr^cfede va trouver application dans I'emploi
des propositions.
Des prepositions. — De se rend gOnOralement parn :
bab n tigemmi le maitre de la maison
ikhf noudrar (adrar) le sommet de la montagne
iSjaj Dougharas (agharas) la poussiere du chemin de
n Mekka la Mecque
Quelquefois de ne se traduit pas, les deux mots 6tant
simplementaccol4s(le premier parfois suivi d'un pronom).
iouis ougellid le fits du roi [sonfils duroi)
ajellabi Imelf «ne 4jellaba de drap
' A se rend g^nOralement par i ;
inna iougellid il dit au roi
ifkt iourgazelli il le donne a cet homme
GBAMMAIRS 23
Quelquefois d, signifiant de, se rend par n :
azreg noua'man te moulin d eau
Avec se traduit par s en parlant des choses et par d en
parlant des gens :
out 80«fous frappe avec la main
siian chchert d {avec) une condition
argaz diouis Vhomme avec son fils
moun dJs «« «w«c lui
Remarque. — D sert aussi k traduire ia conjonction ct.
nekki dik moi et toi
Iqist niizimer douskai I'histoire du mouton et du
chien
Dans se traduit par s, s'il y a mouvement, et par gh, s'il
n'y a pas mouvement.
ilia ghtigemmi H est dans la maison
kchem sdari entre chez moi
aiftouselmdint H va d la ville
' iouchkad ghelmdint il vient de la ville
Les auires propositions importantea sont :
dar, ser, chez; ger, nger, entre
ddou, izdar, sous; iggi, »ur
darat, tarf, tama, tasiga, fill, afella, afa, f, sur
^ cd/e in™') Igeddam. devant
tjghourdi, derriere; ammas, au milieu
tasiga ia (n) d, de ce cote [Id] ci
Ex em pie :
tama nouasif, d cote de la riviere
gliouammas nousarag, au milieu de la cour
u
HANUEL DE BBRBERE HAROCAIN
PRONOMS
Pronoms personnels. — lis peuvent &tre de deux
sortes : isoles ou affixes.
moi nekki, nekkini
loi (m.) icii
lot (f^;) '' ■ kemmi, kcmmini
■ U^"' " netU^nettan
elle nettat
nous (m.) noukni
nous {(6m.) noukniati
vous (m.) kounni
vous (f^m.) kounninti
eux noutni
diet nouteati
On pr^flxe (Jnelqtiefois oula {aussi) : oula neklo, m&i iiussi.
Pronoms alfixes. — lis peuvent 6tre de trois sortes :
eompl^ment d'un nom — d'une proposition, — complement
direct ou indirect d'un verba.
Pronom complement du nom. — II traduit exacte-
ment I'adjectif possessif fran^ais.
morii mil,
ton, ta (masc.)
ion, ta (Mm.)
son, sa,
notre,
votre (masc.)
voire {Um.)
leur (m)
leur (f)
nou, inou
nek, in^, ennek
nem, inem, etinem
nes, ines, ennes
nagb, ennagh
oun, ennoun
ount, ennount
sen, ■ensen
sent, ensent. '
- : ■ X " -
Exemple :
ma maison tigomminou
ton bras (f) ' ighilennem ^
votre m^re (f) ^innatount
Exception. — A la premifere pers6mi6,le8 noma de pa-
. rent6 ont pronpm i.
mott fils, ioui, ^nes filles isti
Pronom complement de la proposition. — Les
affixes sont les m6mes, saiif la premiere personne, qui
est i. La proposition dar, chez, avec ses diffOrents complO-
' ments donne la conjugaison.'du verbe avoir.
V©rtea*oir.
' 3ari ' " 'f'ai,llfU4r.'chzmo()
darek fu as
darem tu as {f)
dares i^ «> ef/e a
darnagh nous avons
daroun vous avez (m)
darourvt, darkouQt, vous avez {f} ,
darsen Us ont
darsent • e//es ont
Quelquefois le verbe « avoir » est pr6c6d6 de « il y a »,
ella, tella :
ilia dari ouagmar, fat un ckeval
ellan dares ouaman, U a de I'eau
darsent tadout elles ont de la laine
our dari iat je n'ai Hen
Pronom complement dn verbe. — Le pronom com-
plement, direct ou indirect, a la m6me forme essentielle.
*j-~"i-' ■''■-" ' ^- ' "
^
UANUEL DE BERBERS MAROCATN
Le complement indirect se pl9.ce avant le complement
direct; on y ajoute quelquefois id. On intercale quelque-
fois i entre verbe et affixe.
Tableau des pronoms afflxes :
Complement direct. Complement indirect.
mot, 1, 11 '
toi, k, ek, kem
lui, elle, t
nous, agh, nagh
V0U8, oun (t), koun (t)
eux, elles, ten (t)
a moif 1, 11
dtoiykySk, kem
d hi (elle), 8, as
d nous, agb, nagh
d vous, OUQ (t) koun (t)
a eux, elles, sen (t)
C'est le m6me affixe ; sauf pour le pronom complement
direct qui est t aux troisifemes personnes, celui des com-
plements indirects etant s.
L'agencement des differentes particules afflxes est une
des difdcultes du dialecte chleuh. Exemple :
fkii aghroum donne-moi du pain
innas baba inghat ougelHd il lui dit : monpire, le roi la
tue
il leur ordonna de le prendre,
de le mettre en prison,
apporlez-nous de ses' nou-
velles
elle leur (f.) apporte le repas.
idmerasen attamzen atta-
Ouin sell^abs
efkatagh Ikhbarennes
taoui asent Ifdour
Particnles de rapprochement ou d'Sloigrnement.
— d est une particuie de rapprochement, n est une parti-
cule d'eioignement.
' n faut insister s^ur I'importance de ces particules d et n,
parce qu'elles s'ajoutenttrfes souvent au verbe pour expri-
GRAMBIAIRE
27
mer une id^e de rapprochement d, ou d'61oignement n.
EUes se placent i la suite des affixes de la conjugaison.
Mais elles peuvent ^galement se placer devant le verbe, par
example lorsqu'il est pr6c^d6 desj)arUcules our, elHgh, etc.
Exemples ;
aoUi^, apporter
aouiw, emporter (on entejid quelquefois aoui)
Ikemd, arriver {en se rapprochant)
Ikemn, arriver (en s'^loignant)
ourrid, revenir
oiirrin, retourner
aouiirf aman zghlAin apporie-moi de I'eau de la
,,. _ .... --. -t.-~- tPffOfiff"^ '■'''' ''■'^'"
&omnd kouUou da gis illan Us apporterent tout ce qu'il y
"" avail dedans
ellighrf Ikmen Marrakech quand ih arrwerenl a Marra-
kech
louhaghen ikhfennes ghou- fai jeie sa tile dans le puits
anou '
makh ellighrf our touchkit pourquoi n'est-ilpasvenuce
sbah? " matin?
Ha,'haU. — Quelquefois le verbe est pr6c^d6 de ha,
hati, hatid, etc., qui signifient void que, mais qui, le plus
souvent, n'ajoutent rien au sens.
haii skereght, je I'ai fait {voici que je I'ai fait)
hati tella toujad, la void prete. ■
On emploie ^galement ha, simplement suivi des affixes
de la ddclinaison pour traduire me void, le void, etc.
haii, hati, hatid
inna kra ouchchen hatin quetqu'un dit : voild le chacal
28 ^ JiANUEL DE BERBERE MAROCAIN
Pronoms d^moostratifs. - A. ad, an, eUi/sont
-papticoles demonstratives, ad indiquant le rapprochement
an reioignetnent :
argaza, cet homfne
afroukhad, cet enfani-ci
asifann, cette riviere-ld
lamghMlelli, cette femme {en question)
igoaiaiad, ces ietes-lA {i euphoniquej.
Les deux formes du pronom d^monstratif sorit :
. ghoaa, celui-ci
khta, celle~ci
qui engendrent toute une s^rie par I'adjonction des parti-
cules de rapprochement ou d'^loignement, au singulier on
au pluriei (d^ n) : .
ghoua, ghouad, ghouan, ghoualli
khta, khtad, khtan
ghoui, ghouid, ghouin
khti, khtid, khtin
Exemples ;
ghonad iga amdakkoulinou celui-ci est mon camarade
ma .^ghouan ioukSuin quel est celui-ld qui passe la
*®"" riviere?
khtad tga ilJis n^mmi eelle~ci est ma cousine.
Pronom relatif. - II se traduit souvent par elli, celui
qm ; '
argazelli ennighak fellas ' nomme de guije Vai parte
Oualll, celui qui:
oualli inghan babak celui qui a tue ton pere. ■
■^'F?^"^>'«r-'™',^^f^^.7 -■■■■■ ,- ■ ■■■■
GRAUUArilE- 29
Dda, celui quij est trfes employe dans le Sows :
aouind kouUou da illan Us apporleronl tout ce gu'il y
avail dedans.
Lepronom relatif aauggiIaforineoui,tl, (ooin, tin, ouid,
tid), ccwar-M, celles-td (ci). Cette forme sert surfonti former
les pronoms possessifs, les noms de nombre et de qualiii et
h%Q combiner avec les pronorhs interrogatifs. EUe est tres
impoAante ;
ouinoUj ouinek le mien, le lien
tidou, tidek les miennes, les tiennes
Ma traduit souvent le pronom relatif, d'une manifere
facile etrapide :
issen ma illan il salt ce qu'il y a
Ainna signifie ce que , quelque chose que :
ainna trit adakefkdegh je te donnerai ce que tu vou-
dras.
Exemples de pronoms relatifs-et possessifs :
aidiian buinou ce chien-td. est le rhien
ouinmit agmarad? a qui ce cheval-ci ?
ghouad ouinnes celui-ci est a ltd
ouiskrad, tiskratt le {la) troisieme ' ~ '~"
ouduakal, tiouzzal en terre, en fer
tinmit atga Igmtarkaad ? d.qui ce marteau-ci?
Formes de rtnterrog^ation. — Ma forme la base de
toilte particule interrogative, et signifie : qaoi? que? qui?
Ce Ma correspond au acli arabe et se combine pour inter-
roger. Ma 5'emploie seul-ou combing.
,30 MANUEL DE BEBBE&E HAROGAIN
■ 1" Seul :
ma ismennek? quel est (quoi) ton nom?
ma adiitenint idgam? que m'as-tu dit kier?
mat issailan? qui te fait pleurer?
male darnagh iouin ? qui famine chez noust
2" Combine. — Manza et mani signifient : oh ?
manza gmak? ou es ion frere?
manZaghouadiskerenatai? . qui a faitle iki? i
Quelquefois, il forma. corps avec les pronoms affixes :
manzaii ? manzak ? manzaten ?
ok suis-je? ou es-tu? oii sont-ils?
Mani s'emploie avec ies propositions, surtout s et gk.
manis? ou? (avec mouvement)
manigh? oii? {sans mouvement)
manis ifta? oUat-ilSt^?
manigti ellan ouaman? oii y a-t~il de I'eauf
manigii tella takhzant nou-
gourram? oU est la tente du cMrif?
Mamek, mamenk, signifient : comment?
mameok teskert? comment as-tu fait?
Mammi, mammou A qui?
mammou toutit iat tabret d qui as-tu ecrit une lettre?
mammi tzenzit agniarennek? d; qui as-tUvendu toncheval?
Makh et maf signifient : pourquoi?
maf attzim? pourquoi vous disputez-vous?
Manlouaght, manago ? quand?
manlouaqt touchkit sdari ? giiand es-tu venu chez m.oi?
Mencht, combien ?
mencht adgaa? combien sont-ils?
Une interrogation n'est souvent marquee que par I'into-
GR&MMAIRE 31
nation de la phrase; qui commence aussi souvent par is, iz.
izd.
is ichcha ouagmar? le cheval a-l-il mange?
is inoua ouatai? le the esi-U prei?
Aulres exemples : ,
mantigemmizeghiffough ? de quelle maison est-il sorti?
man irgazen dar ichcha? ckez quels hommesa-l-il mange?
man tserdount ftsoudit? sur quelle mule es-tu m.onte?
mas t-ingha? aoec quoiVa-t-il tue?
mas attarat? avec qitoi icris-tu?
Gomparatlf. — Le comparatif se rend au moyen de
deux Terbes : ouf, surpaaer en qualite, etre meilleur;
ougger, surpasser en grandeur, etre plus grand. Exemple :
makkoun ioufen? qui est le meilleur de vous?
agmarinou iouf ouinek mon ckeval esimeilleur que letien
ouggerii il est plus grand que moi
ouggereght je suis plus grand que lui
Meqqor, mezzi, signifient etre grand, petit, et donnent
tons deux une forme de comparatif.
nekki iQezzigh fellak moi, je suis plus petit que toi
, A la forme parlicipe, ils traduisent petit, grand:
argaz imqorn un homme grand
Drous, ggout, signifient 6tre peu, beaucoup.
- idrousen iqariden peu d'argenl
eggouten irgazen beaucoup d'hommes
Pronoms indSflnis. — Autre sc traduit par iad qui
s'emploie souvent sous la forme iadni (n) invariable :
argaz ia^nin un autre homme
timgharin ia^nin d'autres femmes.
32 MANUEL DE BERBERE MaROc/iI* '
■ L' autre (les) d un, une, des (autres) sb rendent par :
ouaiad, taiatf, ouiad, tiiatt.
L'un, Vauire se traduit par kra, kra :
kra ira, kra our iri l'un veut, I'autre pas
Quelqu'un, quelque chosCj certain, un peu dese dit : kra
Ex em pies :
kra nonghroum un peu de pain
kfrt flOttrgaz io^chkad-dari certain homms vinte^ mi
iat, ian quelqu'un, guelqu'une
ian (t) kra rien, personne
our zrigh Ijatta ian je n'ai vu personne
oualou, amia rien du lout
flan (ta), leflan (ta) un tel, une telle
kraigat chaque
kraigfttass chnqiiijouf " ;
kratgat4amghart - ckague femme ~ "
kraigat-ian (t) ckacun (e)
iian, iiat ckacun (par t6te)
addaoun efkagh tarrialt-iian je vous donnerai un douro
ckacun
koulj koulchi, aok lout, tous
kouUouten (lent) eux tous, elles toules
ourtaok zrigh je ne I'ai pas eu du toul '
inii koulchi matsent dis-moi tout ce quelu^ais
On, se rend par le verbe k fa 3' personne iftasculin plu-
riel (sous-entendu : medden, les gem) :
arikkaten Ibab on frappe d. la parte
mra oufigh (toufit, ioufa) je voudrais bien {tu, il)
mrais oufigh.adii tefkit je voudrais bien que tu me
aghroum donnes du pain „, .
GRAMMAIRE
OONJONCTIONS — ADVERBE8 DE TEMPS
^3
Et SB rend par d ou par did :
agmar ttafounast le cheval 6i la vache
riekkidik moiettoi
Ow se rend parnegh, neglid : -,
ma trit ? agmar negh tag- que vevx-tu, cheval ou ju-
mart? merit?
is trit, neghd oho? veux-iu, out ou non?
On dit aussi :
imma,oualakiti, oualaienni mais^ quant A^
achfcou
car^ parce qv
efa'tT;- ;■"*
pt^iptt .
igh fd^Ttoudna, koalma-
q«(t^d] %i
mra (d), mla (d) .
oula, hatta
missi
oula
ni—ni
our dari aghroum oula tifii je n'ai nipain ni viande
mgar, mta toutes les fois que
Advcrbes de temps :
manage, manlbuaqt?
ghikad (n), ghilad (n)
ghakoudan
iat toual, iaouass
bahra
dagb, zagh
oursoul (our joun)
bedda -
ghassa (d), ghidad
ghii4
quand?
maintcnant
alors, en ce temps
une fois, unjour
d I'instant •. —
encore
pas encore, jamais encore
ioujours
aujourd'hui, cHte nuit
de nuit
3
^* . ' . "r^iKl^UEL DE BERBERK MARaCAm
f^Otaiss, azzal
>ik
sbah
azekka, nafouzka
idgam, nafidgam
ndadani
adaiiin
immal giiaeeggouass
de jour
de bonne heure
le matin
demain, apres-demain
hier, avant-hier
Van dernier
it y a deux ans
fan proehain
NOMS DE NOMBRE
Premier se traduit par la forme participedu verbe
zouar, devancer, etrc le premier :
izouarn, premier
argaz (tamghart) izouarn le premierhomme (femme)
^ Le premier (le, la, les) se tradait-^galemeirt par i oualli,
talh, ouilli, trili, suivi de .izouarn (in) :
ouiili zouarnin les premiers [les anciem)
Ladjectif rdgulier exjste aussi, peu employ^ :
t (amezouarou) t le (la) premiere
Dernier se traduit par la forme participe du verbe ■ sou-
rou, igotira. . °
Les iutres adjectifs nUfm^raux se traduisent par le nom
de nombre pr^c^d^ de: oui, ti, ouid, tid :
ouissin le deuxieme
tisnat la deuxieme
Une fois se traduit par : ian dour, iat toual, iat tikiit
Deux fois : snat toual
Douze fois : tnacher dour
GRAMHAIRE
n
Nombrcs berbferes :
^ ian, Km. iat
' 2 sin, f^tn. snat
3 kra4, f^iu. kralt
4 kouz
5 sdtnm<m&
6 sdis
7 ssa
8 tatn
9 tza
10 mraou
100 mis
imUion, milliouh.
11 ian d mraou
l:^ sin d mraou
13 krad d mraou
14 kouz d mraou -
15 semmous d mraotr:
16 sdis d mraou
17 ssa d mraou
18 tarn d mraou
19 tza d mraou
20 dchrin
1 000 elf
lOOO elfln :.,r .,
La numeration berbcre, indiqu^e ci-dessus, est pen em-
ployee au delk devingt. M^meipartir de trois, on emploio
souvent la numeration arabe, qu'on appelle quelquefois :
Ihaseb niirgazen, [numeration des hommes), par opposition
h : Ihaseb ntiiagharin {nUm&ation des femmes]j (pii ser&it
celle des femmes et d» enfaDis.
Remarque. — Ian et sin perdent souvent I'n par eupho-
nie :
ia ouaoual une parole
ia ouass un jour
ia iseqsan quelqu'un qui inierroge
si irgazen deux hommes
si iailmaten deux frires
ian khamsiam qudque cinq jours
GRAMMAIRE 37
le J/2 rfottro,.nnou9? tarialt, vaut 10 billioum
le 1/4 dourouj rbo^ rial, vaut 5 bilHouns
le hassani, vaut 2 billiouns
le bilHoun, tagricht, vauH billioun.
Remarque. — Les Marocains comptent ^galement en
pesetas : ,
1 douro vaut S pesetas
1 peseta vaut 4 billiouns
le peseta est une monnaie fictive, qui n'existe pas comme
pifece fie monnaie.
Changpe. — Le change oscille depuis assez longtemps
entre 125 et 130. On I'a vu d^passer 150, il y a quelqaes
ann^es. Dire que le change est d 42S, cela veut dire que
100 francs frangais valent lii5 pesetas hassani.
Dans ce cas, le douro hassani vaut.4 francs.
Le billioun vaut fr. 20.
Slonnaies inf6rieares. — Le billioun (tagricht) a des
subdivisions en monnaie de caivre :-
1 billioun = 28 moQ:zouna (tamouzount) .
mais en rSalit^ la monnaie inf^rieure (existant r^ellement
comme pifece) est le fels, qu'on appelle aussi mouzouna ou
Imenia. U y en a 21 dans un billioun.
3 fels = 4 mouzouna = dir^em = ouqia (taoutqiit)
6— =8 — =2 — ««ouqitin
9— =12 — =3 — = teltaouaq
12 — =16 — =4 — = arbiouaq, etc.
21 fels = 28 mouzouna := sebaouaq, billioun ou tagricht.
Le metqal est une monnaie fictive, trfes employee au
Maroc, en particulier par les crieurs publics (dellal).
GHAHMAIRG $^
le d/2 rfo«ra,.nnous8 tarialt, vaut 10 hiUiouns
le 1/4 dourouy rbod rial, vaut 5 billiouns
\q hassatii, vaut 2 billiouns
le billioun, tagrjcht, vaut 1 billioun,
Remarque. — Les Marocains comptent ^galement en
pesetas : ,
1 douro vaut 5 pesetas
1 peseta vaut 4 billiouns
le peseta est une monnaie Active, qui n'existe pas comrae
pi^ce de moanaie.
Ghang-e. — Le change oscille depuis assez longtemps
entre 125 et 130. On Ta vtt d^passef 150, il y a queiqaes
ann^es. Dire que le change est d, /^5, cela veut dire que
100 francs franpais valent l!25 pesetas hassani.
Dans ce cas, le douro hassani vaut 4 francs.
Le billioun vaut fr. 20.
Monnaies inferienres. — Le billioun (tagricht) a des
subdivisions en monnaie de cuivre i
1 billioun = 28 mouzouna (tamouzount) ,
mais en r^alit^ la monnaie inf^rieure (existant r^ellement
comme pi6ce) est le fels, qu'on appelle aussi mouzouna ou
tmenia. 11 y en a 21 dans un billioun.
3 fels = 4 mouzouna ^ dir^em ^ ouqia (taoutqtit)
6— =8 — =2 — ^ouqitin
9— =12 — =z'S — = teltaouaq
12 — 2= 16 — ess4 — = arb^ouaq, etc,
21 fels = 28 mouzouna = sebaouaq, billioun ou tagricht.
Le metqal est une monnaie Active, ■ tr6s employee au
Maroc, en particalier par les crieurs publics (dellal).
38 MANUEL DE BERBERK MAROCAIN
Le metqal veut 1/14 de douro, ou 40 mouzouna, ou 2 bil-
liouns moins arbaouaq, ou 1 billipun plus teltaouaq.
Le fels [momoitna ou tmenia) est la monpaie que deman-
dent les panvres dans les rues de Fez, au nom de Mouley
Idris. Au cours de 125, le metqal vaut environ 30 centimes.
Quclques expressions utiles anx achats.
Ifar devoir '
mencht isoua (ghaiad)? ' combien cela coHle-t-tl?
ighoiila c'est cher
irkhes ~ c'est bon mqrche
serrefii iqariden ■ change-moi de la monnaie
menchk aiitfart? combien le dois-je?
tfartii mraou tirialin je te dois dice douros
tfareghek soul tariaU iu me dais encc^e un douro
rarii iqaridea rends-mot la montiaie
LES MESURES
lo De long-ueur. — La plus employee est la coudee,
ighil, qui va du coude k I'extr^mit^ des doigts. D'oii le
motsgclxel, mesurer (forme en S de ighil) :
sghel soughanim mesurer avec un roseau
Le tardaBt est la mesure de la main, du pouce au j>etit
doigt^cart^s (grand empan), environ 1/2 ighiL
Le imi nouchchen, « gueule de chacal », est la mesure
du pouce h I'index ^cart^s (petit empan), environ 1/2 du
pr^c^dent.
2" Poids. — Peser se dit ouzen et la balance Imizan.
Le poids le plus employ^ est la livre, rredl : il y en a plu-
sieurs :
GRAHMA^IAE 39
1" Le rredl (kheddari) correspond h notre kilogramme,
i.OOO grammes, 40 douros (un douro p6se 25 grammes),
et sert k peser viande, legumes.
2" Le rredl (qchachi) vaut 750 grammes ou 30 douros,
el; sert k peser dattes, farine, amandes.
3« le rredl (marqou) est notre Hvre, 500 grammes ou
20 douros, et sert pour le sucre et le th^.
3* Capacity. — Mesurer se dit a*ber et les mesures
varient beaucoup suivant les regions.
Remarqaes snr le dialecte parl6 dans le gfronpe
berbfere central ,dn Haroc. ~ Les constatations sui-
Tanteg ont 6td foites :
O An pos'te d'Annoceur, aux confins des Ait Youdsi et
des Ait Tserrouchen ;
2" Au poste d'Ain Sbit, sur le plateau entre Sebou et
Innaouen, chez les Beni Sadden, aux confins des Beni
Ouarain.
(a) Beaucoup de consonnes sont ailaiblies et comme
^cras^es en passant du dialecte chleuh dans le dialecte de
cea tribus. Ex. ;
argaz, homme, devient ariaz
tafoukt, soleil, — tafouc/it
efk, donner, — efch
akal, terre, — akcfial
GuigOy nom de rivi6re, devient Jijo
Amekla, — — Amekckla
Aloulouia, — ~ [asif n) Mellomcht
(b) La coDJugaison du verbe « avoir » est la mSme qu'en
kabyle :
ghouri, gkourek
40 MANUEL DE BERBERK MAROCAIN
(c) Beaucoup de mots appartiennent an vocabulaird
kabyle :
abrid, chemin
ourar, jouer
(d) La conjugaison de la premifere personue se fait en
kh et non en gk,
khedmekh, j'ai travhillg
(e) La presence fp^quente du d kabyle chez les Beni
Ouarain traduisant « c'est »
ddriaz aigan, c'est im homme
f^s^r-
DEUXIEME PARTIE
TEXTES ET TRADUCTIONS
1- — LaiST NOUMADOUR DLMOUDDEN
Ikkatinianoumadour tella dares mas. Tili tigemmiensen
ghtorf niat timezgida. Tili gis tasoumait. Ilia ian ourgaz
iga Imoudden, arinekker ghtouzzoumt nii4, aritou^dan,
aritini imedden : « Nekrat atzallem, a buida gennin! J
Ikk oumddour elli ariaouass. Inna ; & nekkin ariibedda
itsddd Imoud^enad. Oualla^i ghassad ghir ight enghigh,
ebbigh ikhfennes! »
lajjit ailligh ighli aritoudden. lasi ian ouchaqour, ioutt,
ibbi ikhfennes, iasit, igertin ghian ouanou our gis aman.
Iddou smas, innaias : « nghigh lmou44en5 lofeegh ikhfennes
ghouanou. » Tenker mas, tm(Jel Imoudden, Ighersiaizimmer,
tebbi ikhfennes, tgertin ghouanou. Teldid ikhf Imoudden
tm^elt. Ailligh iflfou Ihal iddou oumadour staroua Imoudden,
Innasen : « nghighaoun babatoun, louhaghen ikhfennes
ghouanou. » Ennanas : « arouah, Idiiaghd ikhfennes. »
42 . MANUEL DE BERBERE MAROCAIN
Ibiks, iggofiiz souanou, iafen ikhf niizimmer. Innaiasen :
« is ilia babatoun askioun? » Ennan : « baiek a ouddi, am^-
dour argiginagh itssa. »
{/iaconte par le Kaieb Si Takar Soussi).
L'HISTOIRE DU FOU ET DU MOUDDEN
Hyamit un fou et m mh-e [U avait sA it^kre). Leur maison
Mail & coU d'nne mosqu^e, ou il y amit un miharet. 11 y amit
un homme qui itait le moudden ; il se lemit au milieu de la
nmi, il appelait d la priere, il disait aux gens : « Levez-vous
pour prier, d vous qui dormez. »
U?i jour, le fou dit : « Moi, ce moudden m'ennuie conti-
nuellemeni. Par Dieu, aujourd'huije veux le tuer et couper sa
n le Imssajusqu' (au moment oUyilm'onta poi^appeler &
la priere, II prit une hache, U le frappa, il hi coupa la tete,
n la prit, il la jeta dam un puits oil il n'y avait pas d'eau.
11 alia vers sa mere, il lui dit : « J^ai tu4 le moudden, fai
jete sa tete dans le puiti. » Sa mere se leva. Elle enterra le
moudden. Elle egorgea un mouton, lui coupa la tete, la jeta
dam le puits. Elle relira la tele du moudden, elle Venterra.
Q^and virU le matin, le fou alia Chez les enfants du moudden.
II leur dit : « Je mus ai tue mire pire, fai jeU M-teie dans
un puits. » lis lui dirent : « Viens, retire^ous sa tete. » //
serra sa ceinture, il descendit dans le puits, il trouva la tete
du moulon. il leur dit : « Est-ce que voire fr&re avail des
cornes? » lis dirent : « Laisse-nous done, mon ami; ce fou se
moque de nous. »
TEXTES ET TRAD8CTI0NS
43
II. — LQIST lAOUGELLH)
Ikkatin iaougellid ghioiioul nezzman. Telia dares iat
tamghart tfoiilki bahra. Koullou mas as tenna : aouiitid,
iaottiastid. Tennas :aouiid Imelf afellas genegh. laouiastid.
Tennas : ghouad ioukhchen. Innas : maradam dizaouigh?
Tennas : aouiid lharir. laouiasd Iharir. Tennas : oho. Innas :
madistrit? Tennas : aouiid errich. Tnnas : ouakha.'
Agellidann ilia ghezzman elligh asaoualen ettiour. Iserf
skouUou ttiour neddounit aillighd ouchkan. Iradasen ikkis
errich atitssou tamghartennes. Imil taoukt ourditouchki.
Tekkan ailligh trot lafoukt,tachkid. Innas ougellid : makh
elligh iJonarte:6citifctt-?^hl^
Twwi«r ;ii"&i(*!, ghiF«i^"Sdal5egh ai^att dongsSn^iiHlhas-
sabegh irgazen Uimgharin.
- -Innas ougellid : nra ioutin, izd irgazen negh timgharin?.
Tennas : outint timgharin irgazen.
Innas : ma ioutin? izd adan neghd oiissan ? Tennas : outin
oussan a^an.
Innas ougellid : makh elligh outi oussan aflan lak? Our
illi ghir iaiid diaouass?
Tennas : a Sidi, ghidan ilia ouaiour ar sbah, azzal nit
aian.
Innas : imma irgazen ttimgharin? lak? kra igat iaourgaz
-iU iat tamghart?
Tennas: a Sidi, argaziteggan serraintamghart tamghart
nit aian.
{RaconU par Si Moktar Mtouggi).
HISTOIRE D'UN SULTAN
Jl y avail un sultan dans I'ancien temps [dans les pre-
miers temps), II avait une femme trH belle. Tout ce qu'elle
a MANUEL DE BERBERE MAROCAIN
tut demandait {disait a tui : donne-le moi), il le lui donnait.
Elle lui dit : apporte-moi du drap, que je couche dessus. 11
lui apporta. Elle dit : Celui-ci est mauvais. 11 lui dit : Que
t'apporterai-je? File lui dit : Apporte-moi de la soie. II lui
apporta la soie. Elle lui dit : Non. Il hi dit : Que veux-tu?
Elle lui dit : Apporte-moi des plumes. II lui dit ; C'est
bien.
. Ce fultan vivdit dans le temps oii les oiseaux parlaient. 11
envoya chercher tons les oiseaux' du monde. Us Hnrent, U
voulait leur arracher les plumes pour faire un lit a sa femme.
Or, le hibou ne vint pas. Il {f4m.) resia jusqu'a ce que le
soleil fut couche, il vint. Le sultan lui dit : « Pourquoi n'es-tu
pas venu ce matin ? » // lui dit : « Seigneur, je comptais les
hommes avec les femmes, je comptais les jours avec les nuiis. »
Le sultan lui dit : « Qui sont les plus nombreux, les hommes
ou les femmes? » II dil : « Les femmes s6nt pluftiiimbreuses
que les hommes, » — « Qui sont le plus nombreux, les jours
ou les nuits ? — « Les ntiits sont plus nombreuses que les
jours. » .
Le sultan lui dit : a Pourquoi y a-t-il plus de jours que
de nuits? Dis? n'y a l-il pas seulement une nuit pour un
jour? -i — « Seigneur, les nuits ou il y a de la lune, c'est
comme le jour, ib — «. Et les hommes avec les femmes? Dis?
Chaque homme epouse une femme ? » — « Seigneur, Vhomme
qui suit les conseils d'une femme, c'est U7ie femme. »
in. - LQIST lAOUFROUKH IFELTID BABAS IMEZZI
Ikkatin babas ilia dares mas ikafa agaiouennes. Ellligh
imout, ourasdifli oualou. Teftou innas artakhdem. Afroukh-
TEXTES ET TRADUCTIONS 45
ahn soul imezzi. Aiiligh imqor, lennas innas : A ioui, han
attkhdemt Ikhdemt olli itakhdam babak. Innas : manlkhdemt
, itakhdem baba. Tennas : babak arikkerz, ariserouat, our
jout ikhassa Ikheir.
Innas : our dari, a inna, mas akkerzegh.
Tennas : hakk, aioui, mraou imetqaien mas atseght
afellou. Iflou oufroukhann, ioui mraou imetqaien ifta
adissegh afeltou. Imigglr kra nmedden jorrant iat Ibahimt
tmoutasen. Innaiasen : Istramadiitzenzimlbahimla?Enna-
nas : A ouddi, balek ghelgeddamennagh. Innasen : Nekki
arseroun saoualegh. Igh tram adiitzenziro Ibahimtad, astid
daroum sagfiegh, Ennanas : ma rasers tskert? Innasen:
maehek makoun gigt ? ,
^ZettthJittt^mraou imetqaien. -IssoufSght sbatra iijidint.
,^ Ibaddert astour chchin iidan. Ikhilr iaouidi iaoubrar, innas :
^ Igli trit atedment iidan, zenzegh aount. Artitemnid ilJan
.;. elli. Innaias : Imalghassad, our sinegh Iflous ghir gliikh-
Jennek. EUigh ilkem imalghasselli iachkid slmouddelli. laiid
gis aidielli abrar. Innas : tiouitiid Iflous? Aidi iroul zgis.
Inpaias : ariiteroult? Chour oukan I
lasid iaiziker, iadjaidi ailiigh igen ghiao'u meddouz.
Aritskal aillight ioumz. Igas iziker ghoumgerd. Ardis istara
ghelmdint argisen tssan medden.
Manza iat illis oiigellid ourjou illi ma izrantatssa ghou-
demennes? Aiiligh tzraafroukhannimmagli diouidi, artssa.
Ftoun tiouiouin, bchorrant iougellid. Ennantas:aSidi, han
illik artssa. Innasent ougellid : mast istssan? Ennanlas :
iaoufrpukh immagh diaouidi.
Igher imakhznin. Innasen: aouiatt afroukhann elli imma-
ghen diaouidi. Ftoun seres imakhznin. Ennanae- : roah,
sadmer iougellid. Innasen : madcherkegb, nekki, dougel-
46 MANUEL DE BERBi^ItB MAROCAIN
lid? Ennanas : roh, ak isserbah ighk isserbah Rabbi.
Innaiasen : rrbahann, smahghaoun gis. Ennanas : fkagh
ghir nnoiis^ gh kra akifka ougellid. Imoundisen ar dar ou-
gellid. Inna ougellid ioufroukhann : ma igaa lkha(erennek
gh eddounit? Innaias : righ gh dar Rabbi ddarek arbi miat
jelda. Inna ougeliid : djouba; medden artdalaben ikheir,
kii t^Sklfibt akaurai.
lanas : machekifiaic gigi ? Infedas ougellid arbd miat jelda.
Isaoul onfroukhann, innas : Attfkt imdoukkal ad eaii«k elii
iidiouin miitin jelda, mia lan gisen. Isddas ougellid. Ifkasen
miat jelda ian. Bqantas netta miitin. Innas : ata Rabbi, ia
Sidi,adiitenttserst ghdar lamin arassann atentrigh. Isddas
ougellid.
Inna ilamin ; assenna ira oufroukhad miitin jelda, tef-
ktastent. Iftou oufroakhann dar oualli tadalen tlsmam.
Ihnas : lisk ikh^»a iau miitin oakoamS^ Jaa^s-: il^^ii.
Lhasil slieren tamen. Ikhelsas ioufroukh.
Innaias oufroukh : Aroua^, atenditaouit gh l^ari. Imoun-
dis ar dar lamin. Inna i lamin : Aiitsouffought lamantelli
darek sersegh. Innas lamin : ma rastiamz? Innas : tfatioua
hatizenzighast. Inna iourgaz : is ak izenza oua miitin ou-
kourai? Inna oufgaz : izenza iit. Innas : chouar, arkighk
salagh, dfaghaUen. Iggaour ghouan aritqelardisala lamin.
Elligh isala lamin, iffough. Ighri Imakhzcin, inuasen :
louhat ghoua artit^alebouanchchrS. Innas :ourdakouraiad
addis skeregh. Innas : our dari gikilli ssouq.
AfrOukhann ghssaatann, iftab^alt.
[RaconU par Si Mokiar Mtouggi).
TBXTJES ET TRADUCTIOWS 47
HISTOiRE D'UN ENFANT QUI PEROrT SON pfeRE(l)
QUAND IL etAIT PETIT
Son pere avail de qmi vivre {de quoi tuffire d sa tele);
quand il inourut, il ne lui Idissa rien, Sa mire alia travmller.
Cet enfant-Ui Uait Encore peiil. Quand il fui grand, ta mere
hi dU : « Mon fils, prends le metier {travaille le travail) de
Ion phre. » 11 lui dii : < Quel metier faisait mon pere? » Elle
lui dit : « Ton pere labourait, il battait le grain. Jamais rien
n'a mangu^. »
-Iftui"dit : « Je n'ai pas, ma mire, de quoi labourer. » Elle
tm dit: iPivwd$^ftio»/tlifdix metq'alsYavec quoi lu acheteras
' vhe ■eAarrwj.> --_ " ' ''■- - ;\rifJ#^^-^?;yR^-.r.: -r -*--. :,-•'. •g^;f^:4*..A'-, ^, " .
€^ enfunf emporta tes 4ix metgals, it afla ^eieter une
charrue. II rencontra des gens trainant une bete qui leur ^tait
morie. 11 leur dii : « Voulez-vom me vendre cette bete ! » Jl$
lui direni : « Allans, mon ami, range-toi de devant nous. » //
leur dit : « Moi je vous parle. Si vous voulez me vendre cette
bete, je vous VachHe. »
Us lui dirent : « Qu'en feras-tu ? r ^
11 leur dit: f Que vous importe ce que je fgisf » lU hti ten-
direkt ptnir dix metqals. 11 lasoriit kors de la ville. 11 la sur-
veilia pour que les chie7is ne la mangent pas.
11 dijtingua un chien noir et blanc. 11 lui dii : « Si tu veux
etre le damen {le garant) des chiens, je vous ta vendrau » //
regardait ces chiens. 11 lui dit : t A la temaine prochaine,
pour I'argent, c'est toi seul que je connais. » Quand arriva
le septa^me jour, il revini dans cet endroit. 11 y trouva ce
chien noir et blanc. 11 Ini dit ': « Tu m'as apportS I'argent ? »
(l).Utt. : « Que son pdie taissa. »
48' MANUEL DE BERBERE MAROCAIN
Le ckien se sauva de lui. II lui dit : « Tu ie sauves de moi ?
Attends un peu. Tt tl prit une corde. II laissa le chien jusqu'd
ce qu'il dormit sur un las de fumier. II s'approcha de Im
doucemenl, it le prit. II lui mil une corde an cou et it se pro-
mena avec lui en ville ; les gens naienl d'eux.
Ou est cette fille du roi sur la figure de qui on n'avait
jamais vu le rire? Quand elle vit cet enfant se disputer avec te
chien, elle rit. Les nSgresses allerent annoncer au roi la bonne
nouvelle. lis lui dirent : « Seigneur', void que ta fille rit.if te
roi dit : « Qui Va fait rire f » Elles lui dirent : «. Cest un
enfant qui se dispute avec un chien. » II appeta les gardes, il
leur dit : « Amenez cet enfant qui se bat avec un chien. » Les
gardes allerent A lui. lis lui dirent : « Viens comparaitre
devant le roi. » II leur dit : « Qu'ai-je d faire, moi, avec le
roi? > lis lui dirent : « Viens, tl ie favorisera, si Dieu ie favo-
rise^ > 11 hur dit : « Cei favetcrs {ce gain) Mrje vou$ les aban-
donne. » — « Donne-nous seulement la moiii4 Se' ce que te
donnera le roi. »
II alia avec eux chez le roi. Le roi dit a cet enfant : « Quel
est ton dSsir en ce monde ? » II lui dit : « Je demande A Dieu
et d toi, quatre cents coups de corde. » Le roi dit : « Chose
etonnanie, les gens demandent des biens, toi, tu demandes des
coups de corde. » // lui dit : « Cela ne te regarde pas. '■» Le
roi lui accorda quatre cents coups de baton. Venfanl parla
et dit : « Tu donneras d ceux de tes gens [ces genS de toi)
qui m'ont amene deux cents coups de bdton, cent a chacun
d'eux. »
Le roi lui accorda. II leur donna d chacun cent coups. II
lui en restait a lui deux cents. II lui dit : « Pour Dieu, Sei-
gneur, mets-le's-m'oi [depose) chez Vamin {Vintendani) jusqu'au
jour oil je les ■opudrai. 1> Le roi lui accorda.
TEXTES ET TRADUCTIONS
i&
// dit a I'intendant : « Le jour que cet enfant voudra deux
cents coups de baton, tu les lui donneras. » Venfanl alia chez
celui qui fabrique des balais. 11 lui dit : « As-tu besoin de
deux cents batons ? » ~ « J'en ai besoin. » Bref, ils firent
un prix qu'il paya a I'enfant. L'enfant lui dit : « Viens les
cherclier au magasin. » Jl alia avec lui chez I'intendant. II dit
d i'intendant : « Sors-moi le depot que fai mis chez loi. »
Lintendant dit: « Qui le prendta? — Donnc-le a celui a
qui je I'ai vendu. »
Jl dit A Vhomme : « Est-ce que celui-ci Va vendu deux cents
batons? Ijeu de mots entre batons et coups de baton), t> —
« 11 me les a oe%jiu9.>, dit Vhomme. — « Attends, ce que je
:te doi»y.jevai»ie &f <iwjiiier.=;*,i^W|!r^;<'6M<ii, H attendail que
teetiw^eiitierminiieiafaites. Qitand 11 euf^^wt^t. II
appela les gardes, il leur dit : « Jetez celui-la par terre
jusqu'd ce qu'il demande grace. » L'homme disait : « Ce n'est
pas ces batons dont j'avais convenu avec lui. » — « Cela ne
me regards pas. » L'enfant, pendant ce temps-Id, ^lait parti
de son cot^.
IV. - ARGAZ DIOUIS
Imoun ourgaz diouis. Aten argaz arisker kabab. Innas
oufroukh ibabas ; « A baba, righ akabab ». Inna argaz
iouis : « Hatta nekki, rrghek aioui. »
L'HOMME ET SON FILS
Un homme allaitavec son fils. lis trouverent un homme qui
faisait des brochettes roties. L'enfant dit d son pire : « mon
ph-e, je veux des brochettes. » L'homme dit d son fils : « Moi
4
50 HANCEL DE BERBERS MAROCAIN
otttsi, je t'aime, o mon fils. » {Jeu de mois entre righ kabab et
righek, ababa.)
[RaconU par Lhaoussine Souqtani.)
V. — taiST NIAOUQTTA DOUNEBGI N RABBr
Ikkaiifi iaourgaz aritqdd. Iftou arial ikhia, izdegh gis,
ghir ouahadout. Ingha mia ourgaz ghir ian. Ariaou^s,
haiaourgaz imoun tabrida. TroJ^ fellas tafoukt. Inna dikh-
fennes : « manigh radensagh? » Aritemnad tigemmi
nghoualli itqda ghtama nougharas. Inna : « radftough
adensagh ghtigcm mian. » Iftou, ilkemen ligerami. Tef-
foughd lam ghart ouargazanii. Innas : « Anebgi n Rabbi. »
Tennas tamghart ; « A ouddi, maradakskeregh ? argazinou
ar inqqa me4d6n » Innas : c ouakha rAddafojua ngagh ar
sbala » Tennas tamghart : « Igh trit akin ggegh ghtesraft,
akkourizar durgazinou ighd iroh » Innas : « ouakka » Ta-
ouit, tzougzb ghtesraft, tkhas. Iro^id ourgaz ntamghartelli.
Tennas : « Aouddi, ilia ghid ia Uhalq y>. Innas ; « ma
isker? » Tennas : « idalebii ounebgi n Rabbi. Ennighas,
akineggegh ghtesraft, innaii ouakka ». Innas : « ftou, altid
zeghtesraft » Iftou tamgharteUi, tald argazann. Tennas :
« rob, sadmer » Imoundis, ikchem selbit. lafehargazelli
bab ntigemmi iggiour oukan. Isellem dis. Innas' Bab nfi-
gemmi : « marhaba bik, mani di tkit? » — « Kkigh ghii-
gemminou ». — s Mani trit? ». — « Righ dar Rabbi ». —
Innas bab ntigemmi : « A ouddi, nekki tjraii iat louqat ».
~ « Madak ijran? ». — « Artqdagh ghougharas, mian roh
ghir ian adnghigh. Ighn telkemt dar Rabbi, tseqsat, ten-
nitas : Ilia dari iaoumdakkoulinou ingha mia ourgaz ghir
TEXTKS ET TRADUCTIONS 54
ian, ina radakiana? Is righ adftough sljonnt neghd is righ
adftoug^. §Ii(Jab ? ». — Iftou ourgazelli aillighen Ikem dar
Habbi. Innas : « a Sidi Rabbi, righ akseqsagh gh ia oum-
dukkoulinou ingha mia ourgaz ghir iaa »
Innas Sidi Rabbi : «: Makh ourkinghi, kii elii dares ten-
. sit?». rr-_Innsts : .« A Sidi Rabbi, our iilnghi. VtM^:
X ^adas tennit ! ». — « Ennighas, a Sidi, anebgi n Rabbi >,
* — « Madak isker simensi ? » « A Sidi thalla gigi
bezzaf » —
^ Innas Sidi Rabbi ; « ftpu, inas zouidaghas miat dm ghld-
^meronnes ; tigeramines gh Ijennt, ^alaliaqq elligh isensa
-anebgi n RabbJL». r-
-%-r' ^ . . {HaconUpar Tahar Mtou o oi .)
HISTOIRE bu BRIGAND ET DE L'HOTE DE DIEU
II y avail un homme qui etaii un brigand [il coupait les
chemins). 11 alia dans un endroit ddsert, il y habila lout seul.
II iua cent hommes moins un. Un jour, void qii'un homme
passa par ce chemin. Le soleil^se concha {sur lui). II dit dans
sa tele : « Oh passerai-je la nuit ? » II apergut la maispn de
celui qui dtait un brigand, d. coi^ du chemin. II dit : « Je vais
Mler passer la nuit dans cette maison. » // alia, il arriva &
la maison. En sortit la femme de cei homme. II lui dit :
« L'hote de Dieu {/) ». Cette femme lui dit : « Mon ami, que
vais-je le (aire ? mon mari tue les gens, » II dit : « Old, je
passerai la nuit chez vous jusqu'au matin. » La femme lui
dit ; « Si tu veux, je vais ie mettre dans un silo, pour que
m,on mari ne le voie pas quand il viendra. » II dit : a. Om ».
(•/} Formule employee en chleuh comme en arabe {dif allah), pour
demander I'hospitalit^ au nom de Dieu.
^2 MANUEL DE BERBERK MAROCAIN '
'File t'emmena, elle le descendit, elle le laissa. Vhomme de
'telle femme revint. Elle lui dit : « Mon cher ami, ily a iei
-nn homme {une crealure). y> — <s. Que fait-U? — » // m'a
demandi VhospilaliU de Dieu. Je lux di dit : Je vais te meltre
dans un silo, il m'a dit : Owi ». - 11 lui dii : « Va, monte-k
du silo. » Cette femme alia, elle remonia cet homme, elle lui
^il : « Viens ltd parler. » H alia avec elle, il entra dans la
«fca«8re4-/i troum cet homme, le maitre de la maison, qui
M^it assii, n le salua. Le maitre de la maison lui dUt^.Sois
ie bienvenu, d'oU viens-tu ? » — « ./e viens de nta'Tfiaison, J —
« Ou vas-tu ?y> — <iJe vais chez Dieu. » Le maitre de la max-
• son lui dit : « Mon ami, max, it m'est arrive une hisioire. > —
« Que fest-il arrive? )•> — <i Je suis tin brigand [liii.je coupe
habituellemenl les chemins) ; cent creatures moins une, je lei
ai tu4es. Quand tu arriveras chez Dieu, inietroge-le, dis-lui :
J'ai tm ami, il a Ud cent hommee moim un. -Que le dira4-H ?
Irai^e tni paradis oii irai-je dans Venfer {la 'puiiiiion) ? » —
-Cet homme alia jusqu'a ce quHl arrival chez Dieu. 11 lux dii ;
« Seigneur Dieu, je finterrogerai au sujet d'un mien artii.
qui a tue cent hommes moins un. » - Le seigneur Dieu lui
dit : « Pourquoi ne Ca-t-il pas tue, toi qui as passi la nuit^
ck?z lui? y> — € Seigneur, il ne m'a pas. iud. » — « Que lux
as-lu rfi(? » — .« Seignettr je lui ai dit : Vhote de Dieu. » —
« Que fa-tM fait pour souper?^ — « Seigneur, il a -^t^ ton
pourmoi. »
Le Seigneur Dieu lui dit: « Fa, dis-lui que je lui ajoute
cent ann^es de vie. Sa demeure sera le paradis, parce quHl a
donhi! d coucher d I'hoie de Dieu. »
TBXTK8 ET TRADDC^TIONS 53
VI. — LQIST NOUCHCHEN TTOUCHCHENT
. Inker ian ouchchen ttouchchent tamghart ennes. Ilia
(larsen ian iouitsen idzza darsen bahra. Jm^n ingratsen ian
iid. Tennas touchchent iouitennagh aiad adas ntahel zghdftr
idammen imqornin. Innas ouchchen : a benti, ajjanagh
oukan adas ntahal zghdar ouchchanen zound noukni ; imma
ouskain hldouennagh abedda gan. Tennas touchchent :
oho, ghir safaii.
Innas ouchchen : Ouakka ! inchallah, ghassad our gis
aoual. Azekka leddout tougraert gh tagant attaouit kra
Imoukaflia. *Lfaida isaMt. Sbah zik idda stagant arnitiskal
kra nimeksaoun, ioukourasen ian haouli, iaouitid siHrtaetr.
Tennas touchchent : ens ar abah. Netta insa ; sbah zik in-
ker, ikka agharas. Ighlin dian ouafa, iafen ian oudouar
meqqorn illan gis ouskain bezzef. Ellighen qerreb sou-
douaf;, iasi haouli ghiggi noukroum ennes. Zrantid ous-
kain, gharend seres. .Nettan izraten^ our tajiben, iger
souhaouli, iroul. Ari^^in, arttfiin ailligh soul ourizdar aili-
ker ourrin fellas. Netta iouchkad ar ian ouafa igen gis ar
tadouggat. Tachkid sifri dda gh izdagh,' tzratin t'ouchcherit
diouis, tmenaggartin. Nettan aritssa zound our iagh iat*
tennas tamghartennes : ala sslamtek. Tennas : Allah
i'seHemkem. Tennas : madidsentskertdidammenragornin?
Innas : a benti, our qssern iat, thallan gigi ifka Rabbi
Ikhir, Ihamdouliila^.
Oualakin ennanii, makhchai, attachk immas noufroukh
atzar tafroukht. .Tennas :-« ouakha ». Nettat tfarah, tra-
teddou zdar i^oulanensen, nettat our aok tettas zegh Ifara^.
Zik sbal^, tousi ^aouli, taoun dougharas. Imoun dis ouchon
diouis ar ellighten safden.
54 MANUEL DE BERBERE MAROCAIN
Ourrin noutni, ioutsen aritssa ifrah. Ouchchen nettan
innaias : « roh oukan, a ioui » Issan ma iilan.
Achken sifriensen. Touchchent nettat teghlin fouafa.
Ellighen toughli fouafa, tghout achkou ioussat oachchen,
innas ; « Ighen teghlit kemmi tghout akemidmaggaren
idoulanennagh. Nettan ira adassfelden ouskain elli itian
gkoudouar adkouUou iachkin. Nettat ellighen ,teghli tghout
sfeldenas: ouskain,' gharend seres. Tezraten, rezmend
irtiaoun. Tenna dikhfennes : « our i^jibeil ouskamad. Tloh-
sou^aouli, troul.Arlidittain, artiditfain ailligh soul ourtez-
dar ateddou, ourrin fellas.
Nettat touchkad slfri. louis iffoughd astimnaggar ouch-
chen nettan aritssa, issan ma illan. louis imnaggart.
Nettat our aok tscrs tsaoual. Ghir telkim oukan ifri, t^er,
tgen. Ouchchen iouchkad dar ikhfenn^s, aritssa,, Innas :
rabenU,ennighum adjanagh antafeel zeghdar ouchehanen
zound noukai kemmin tennitii safaii. Oulakin ennan ouilli
zouarnin : errai ntamghart i^ouj. » Tannas : ghouannechtad,
afellanagh ioura Rabbi. »
[Haconte par le maoun Si Mohammed Soussi.)
HISTOIRE DU CHACAL ET DE SA FEMELLE
, Jl y avail un chacal et sa femelle^lls avaient m petit qui
leu7- elait tres cher. lis parlaient ensemble, une nuit. La
femelle disaii : « Ce pelit-td {cet enfant de nous Id), nous le
marieronsdans une grande famille [grand sang). » le chacal
lui dit: €Ma fille, laisse-nous done le marier chez des ckacals
comme nous ; quant aux chiens, toujours Us furent nos enne-
mis. ft La femelle lui dit : « Non, non, ecoute-moi seulement. ?
Le chacal lui dit : « Oui, s'il plait a Dieu ; aujoiird'hui, n'en
, lEXTBS BT TBADUOTIOKS , 55
parhm plta.Memain tu iras chasser dans la foret pour rap-
porier quelque cadeau. » £n somme, il VScoulaU. Le matin de
bonne keure, il alia au bois; il s'approcha furtivement de
quelques bergers. Il leur vola un moutotk^Jl XappOria & son
trou.Za femelle tui dit : « Dors jusqu'au mtHiTh ii^S^^H^^i
(aaaa-'ianuit); le matin de bonne hettre, il se leva,:ti te.niit
tii^4tvte. II monta sur une hauteur, il Irouva un grand douar
' oUily avail beaucoup de chiens. Quand il approcha du douar,
il mil le mouton sur son dos. Les chiens le virent, vinrent sur
lui. Lui les vit, cela ne hd pint pas. 11 j eta le mouton et s'en-
fuit. lis le suivirent, ils le suivirent, iani qu'il n'en pouvait
plus, ils le Idckdrent.
Il.revint jusqu'd une colline, il y doftnit jmgu'q^ioivj i{
revini A la taniere oil il demeurait. Sa femelle et «Oft petit le,
virent, ils vinrent a sa rencontre. Lui riait comme si rien ne
lui etait arrivd. La femelle lui dit : « Je te sahie ». II lui dit :
« Que Dieu te garde! » Elle lui dit : « Qu'as-tu fait avec ces
grands seigneurs! » II lui dit : « Ma fille, ils n'ont rien dpar-
gnd, lis ont itd tres bons pour moi. Dieu nous a fait du bien,
Dieu soil loud. Mais ils m'ont dit : Il faui que la mere du petit
vienne voir la petite. » £lle dit : « Sans doute. % EHe se
rijouissait d'aller chez les beaux parents; elle ne dormit pas
du tout, de joie. Le matin, de bonne heure, elle emporta un ■
mouton ; elle prit le chemin qui monte. Le chacal et son petit
I'aceompagnerent. Ils prirent conge d'elle, ils revinrent. Leur
petit riait, il etait joyeux. Le chacal, luij disait : « Ya done,
man^ii ». // savait ce qu'il y avail. Ils revinrent & leur trou.
La femelle, elle, avail mont6 sur la colline. Quand elle ful en
haMt,.elle semit a crier, parce que le chacal lui avail recom-
mande ; il lui avail dit : « Quand tu seras en haul, crie pour
que les beaux parents viennent a, la rencontre. » Lui voulait
fSfG ' MANUEL DE BERBERE MAROCAIK
gws iims les chiens qui elaient dam le douar Ventendissent et
gite thus arrivdsseni. Elle, quand elle fut en haul, elle cria ;
les chiens Veniendirent, lui coiirurent dessus. Elle les vit,
gueules ouvertes. Elle dit dans sa tete : « Ces chiens ne me
plaisent pas ». Elle j eta le mouton et s'enfuit. Jls la suimreyity
ils la suivirentjusqu'd ce qu'elle ne put marcher, its la Idcherent.
Elle revini & son trou. Son petit vint d sa rencontre. Le cha-
' ttl^ lin^ riaii. 11 idvnii ce qttHl y itbaii^. Le petit allcid la ren-
contre de sa m^re. It lui dit: « Je vous salue^ Ma ni&rex. ^ile
ne lui parla pas du tout. A peine arrivde a son trou, elle tomba
et se concha.
Le chacal vint pres de sa tele, el il riail. II lui dit : « Ma
fille, je Cavais dit : Laisse-nous done, marions-nous avec les
chacals comme nous autres. Toi, iu m'as dit : EcOute-moi.
Mais les anciens. I'otit Hen dil) les comeiU des femmessont
_m(hroats. > ^e lui riU : « Cem ehdie-$li, 'ittf^Ha^^kett'ftc
ecrite. s
VII. - LaiST lAOUBOUQAD
Ilkemd iaourgaz ttamghartennes ghoughaiFas. Ftan zdar
aitmas ntamghart.. Tenna tamghart ioafgazenngs : t A
Rabbi, fa khouia, attpugouizt aissoudoti oubouqadad ar-
dilkem Imdint. Innaias ourgaz : «. oho, a benti, adjagh bla
abouqad ». Tennaias : « zar gis ghir oudem n Rabbi ».
Isafat ourgazennes. louggouiz, issoudou ouboiiqKj. Aoun
ougharas ailligh Ikmen Umart. Inna ourgaz oiDubouqa^
elH : « Eggooiz ». — « Makh radouggouizegh ? » — ( Hati
•
TBXTE8 ST TftADUCTlONS 57
teikemt lamart ». — « Izti ighlkmegh Imdint, trit adiitkist
taronanoTl? > — Inna ourgazelii : « La houla oula qouata
Ulabillafe, iskeraght abouqad ». — Innaoubouqad : « Tam-
gharl ttaserdount tinou atgant ». Tnna ourgaz : « Tinou
atgant ». — Aouinten medden zdar lqa(Ji. Innaiaseo Iga4i '•
c MaddaOHn ijrah? '» Innaias ourgaz : « — Notic^^^li'
agHW'^iS, riafed abouqadan arit neggal izran. Tennaii tam-
ghartinou : a Rabbi, attgouizt aissoudou oubouqad arkigh
ilkem lamart. Ennighas : oho, adjagh, ma nra abouqad?
Tennaii : zftr gis oudem n Rabbi ailligb rmigh sa^feght.
Ggouizegh, issoudou oubouqad aillighd nlkem ghid. Enni-
ghas : ggouiz, iagoui aiggouiz, igaii tamghartinou ghifad-
den ». — Inna Iqadi ououbouqad : — « ma tettinit kii?» —
Intias : « — a Sidi, lamghart tinou atga, taserdontot tinou
atga, nelkemd argazad sougharas, isekhscr fella tamghar-
tinou ». — Tennaias tamghart : a Horma Rabbi arakelligh ».
•— Innaias oubouqad ; « Toufit ouad ilTan alien, our trit
abouqad ». — Innaiasen iqadi : « Ouakha ».
Isaften slbennaiq. Kraigatian iga ghiat Ibit. Kkin arghii^,
arsersen isttassoun. . ,. .„
Inna oubouqad dikhfennes : Igh our iouigh tamghart,
aouigh taserdount ». — St^jassen stamghart, tenna : —
« La houla oula qouata ila billah. nekki astiskern ou our-
gazinou ». — Sihassen sourgaz, inna. — « Ghad attinigh
i^amghart ». — EUigh iffou Ihal, amzen abouqad, ggintin
ghlhabs, rezmrn itamghart do'jrgazennes. Ghikan aijranj
[Baconle par Si Mokhlar Mtouggi.) ■
58 MANUEL DE BEftBEHE HAROCAIN
HISTOIRE D'UN AVEUGLE
11 renconlra un homme ei sa femme sur un chemiui lis
allaient chez les freres de la femme. La femme dii a son mqri :
€.Ptir-.D%eu, mon frire, descends, que eet uveugle monte jus-
gt^d ce qtiii ttrrive d la mile. > Le mai!i Ivi dU^-^'Non^ ma
fille, laisse-notis sans aveuffle, » Elle lux dit : « Vois en lui
seulemeni le visage de Dieu. » Le mari I'ecoula. 11 descendil,
il fUmonler I'aveugle. lis suivirent la moniee jusqu'd ce qu'ils
arriverent aux lieux hahites. L'homme dit d cet avengle :
«. Descends. — Pourquoi descendraiS'-je ? — Void que tu es
drrivi d la ville. — Esl-ce que, parce que je suis & la ville, tU
veux fn'enlever ma famlU? t C^ hs»iim^Mi^i%- IliC^a de
pSm<mte tt de force qu'en Dieu, L'aveugle- neus a Jou^s. n
L'aveugle dit : « La femme el la mule sont d mot ». L'homme
dit : « A moi elles sont. » Les gens les conduisirent chez le
cadi. Le cadi leur dit : « Que vous est-il arriv^ ? » L'homme
lui dit : — « IVous arrivdmes an chemin, nous trouvdmes
I'aveugle qui {allait en) tdtant les pierres. Ma femme me dit :
Par iHeUj descends, que cef aveugle monle, jusqu'aux maisons^
Je lui dis ; Non, laisse-nous; que voulons-nous [faire] de
Vaveugle ? Elle me dit : Vois en lui I'image de Dieux Fatigui,
je I'^coutai. Je descendis, Vaveugle monta, jusqu'd ce que
nous arrivdmes ici. Je lui dis : Descends. 11 ne vottlut pas
desc^ndre, 11 vetd prendre ma femme par force. » — Le
cadi dit d Vaveugle : « Que dis-tu, tot ? » 11 lui dit : « Sei-
gneur, la femme est d moi, la mule est d moi; nous ren-
contrdmes cet homme-ci sur la route; il me fait per dre ma
femme » , Xo /emnw /«i dit i « C'e«i «ow8 la sauvegarde de Dieu
quef^tdis avec toi ». L'ai>eugle lui dit : « Tu eh as trowel un
gm a des yeux; tu ne vettx plusde I'aveugle ■%.— Le cadi leur
dit: « Cesl bien, » // les envoya dans des petites chambres,
chacun dans une ckambre. lis y fureni jiisqu'A ta nuity on
letlturp^Ua.
■'■■ 't^itceiigle disait a part soi : « Si je n'emporte pas la femme,
' femporterai la mule ». — On epia la femme, elk disait : « II
n'y a de force et puissance qu'en Dieu. Cesl moi qui ai cause
cela a mon mart. » — On epia Vkomme. II disait : « Je Vavais
dit a ma femme ». — Quand vint le malin, on prit Vaveugle,
on le mit en prison, on Idcka la femme et son mari.
Yniid, ce qui se passa. - -^^-- .-.-—
Yin. — LQIST NERRAIS
• Nekkatin ghtamazirtennagh, nemmagh noukni dkra-
nmedden, adjarnagh nit, nghinagh ian ouSial. Noukni
noudjaten, nsber, neksa gisen azemz, ailligh agh ttoun.
vNoukni nmound koullou ian diid njema gratnagh ar ntcha-
ouar masen ratnsker iidaoanennagh Hi inghan ongmal-
nagh. Noukni nousi Imouka^elennag. Isaoul ian dmmi,
innanagh : Zaidat simi ntigemmiensen, sekkiousat gis,
temdimasen gis. Amezzouarn ouanna diffoughen, tnou-
ghimt, teroualem. Han noutni igan chmait, igh sfelden
Ummart nlbaroud, ran adiffoughen. Ightidoufan immout,
Q& ' itktVZh VE DERBEaB MASOCAIN
ratggint tiingharin taghouit, ran adfellaoun khalden, ngti^B
dargioun ouaiad, adaghchemmten.
[Raconte par Maotin Mohammed Soussi.)
HiSTOIRE DU RAIS
Une fois, dans noire payi, noiis rkous sommes balius, fidtis,
avec des gem, nos voisins, qui nous avaient lue un jeune
gargon. Nous aiitres, nous les avons laisses, nous avons
patiente, nous leur avons laissc le temps jusqu'd ce qu'ils nous
aienl oubliSs. Nous autres, une nuit, nous sommes venusAous
nous rassembler ( nous avons cause ensemble) pour tenir coriseil.
surce'que nout leur feriomy^4i not mnmttu^^tti^/^^tlii^
noire p^e-; nous ~ttvi&ns apporU nos fusUt. €n tieux («n
Ghele) parla. H nous dit : i Allez a la porte de leur maison,
Asseyez'vous-y, aitendez-les-y. Le premier qui sortira, luez-le
eiprenez la fuite. Car ce sent des rusds : quand lis entendront
les CQuph de feu, ils sortiront. lis trouveront la mort. Les
femmes pousserorit des oris, ils voudront vous joindre pour
voxareK^^/^tin au^e ; ils te vengeroni de nous. ^
t_-
TEXttiS ST TRADnCTIONS
IX. — CHANSONS ET PROVERBES
A inna, i§jh nljarka, adagh our tallamt,
Oussan igh temttian, adour itourrin.
mkrey si nous partons en guerre, ne pleurez pas ; ,
Les jours qui sont compUs ne reviendront plus.
"--'..'■- »
Ian dar our illi ma das ithasseb noussan
Ighnit imouddeiij our issin manas dourrin.
Celui pour qui personne ne compte les jours,
Sil s'en va ^ft voyage, ne sait quand reviendra.
*
♦ •
Atbir ntama nessour, arialla igeilin.
Mat iaghen? mat issallan? izra titbirin.
~T^ j^ge'oii deia muraille pleure, le malheureux. .
Qui Va bless4 ? qid le fait pleurer ? H a vu des colombes.
*
M" \"' -' MASOEL DE BERBiHK MABOEAiW ' ,
Ageliid inna ; aqendar; ]qaid ihna : tgin sin.
Amgharinna : tgin krad; aghrouch izdinit.
Le sultan dit : un quintal; le caid dit : deux,
Le chef de village dit trois ; les coups se suivent. ' <
A idma izoula ghmahin, a tiliaiiri -
Kounenti dibouriih, aissoufoun ioualioun.
vous qui avez les yeux peints, 6 jeunes filles,
Vous et le fusil, vos paroles s'accomplissent.
'T' *r --k--'~
Asi taghSurit, a lalla. Ou haqq el ouaijid,
Igham isella ouJili ghouasif, igg louard
Igham iseila ouma^oun fougertil, ibidd
Igham isella oufqir, ilol^ akkaz.
Pousse des you-you, 6 lalla. Par le Dieu unique, -
A ta voix {sHl fentend) le laurier-ro^ -de h ri^Hh-e se:i:km-
[gerd erTpose.]
A ta voixy le malade se dressera. sur sa natte •
A ta voix, le vieillard jettera son baton.
TEXTE^ BT TRAttfctlONS 63
Man asghar ijenjoumen ifer ghousemmi^
Amr zzit negh ikidiou hegh alili ouasif?
Quels arbres laissent ^chapper leurs feuilles par le froid
Si ce n'est I'oHvier, le caroubier, ou le laurier-roBe de la rivi&re?
X. — AZERG NOUAMAN DOUZERG NTIGEMMI
Inna ouzergouaiHan iouad ntigemmi : Iggn oukan
Igh i'gfili oflggbtfg, atiniffirtfg&'ifif ffS^fttent,
lottajbasoiiad ntigemmi, I'nria las :
Out* ak ntiassid Ikhouf ouaman didajnanat
Imma aqbil ntilli hennanin dari ardellan
Afous bou loucham ka iid itberramen.
. LE MOULIN A EAU ET LE MOULIN A MAIN
(d« la maison)
Le moulin A eau dit au moulin d main : Dors done!
Quand Veau monte de I'^cluse, combien de charges je mouds,
Celui de la maison lui repond, il lui dit :
Je ne t'erwie pas la solilude des eaucc ei des jardins;
Mais c'esda iribu des chivies qui friquente chez moi.
Les mains qui portent des tatouages me font toumer.
'^ , MANUEL DE BBRBERE HAROGAIN
XI. — LaiST NSEMOUS IDOUDAN DOU FOUS
Tennas taldadt : a baba, ing-hii laz.
Innas mrbbi Ikhouatem : arouah adnakour.
Innas oui ntouzzoumt : imma Rabbi?
Innas ouin echchahada : ma ratinna?
Innas ikemz : nekki. — Artekkaten ailligh dasen
ibda. Ghaiad ami nsfeld dar Ijoiiad, timel tiouiad.
[Raconte par Lhaoussine Guedmioui.
HldTOIRE DES CINQ DOIGTS DE LA MAIN
Le petit doigt dil : Mon pirf, je mewh de fuim. ■— Le porte-
hagues dit : Allans voter, — Le doigt du milieu dit : Et Dieu?
— L'index dil : Qui lui dira? — La police dit : Moi. — Jls le
frappereni et it se separa d'eux. — J'ai entendu cela ckez let
grands, je le raconte {montre) aux autres.
XII. — LES PAROLES DE SIDr HAMMOU
Irham Rabbi Sidi Hammoit bab noumarg,
Et taleb, enna^im, is inna igellin :
Toutmin douadou disenigan dizem douasif
>rSXi'KB Et TRADCCTIONS
■65
Iftft j^sent ira Hchir, aisiggild lar.
. ,^ Gtttitf gi» iaaghan imouggas, kouUou tga ssem.
' ■ "'Saffldai^ arraon l];;tdram, aourizaid Ur.
Que Dim garde Sidi Hammou, le chanteur,
Le savant, le poHe. H disait, le pauvre homme:
Lei fefnmes, le vent, les esdaves, le lionj le fleuve,
Quiconque y ckerche du bien, it y cherche du malheur,
Hy a plus de maris que de blesses, tout est du poison.
Loin de nous, enfanis du p4chi; que le mat n^augmente pas.
Irliam Rabbi Sidi Hammou ennadim isinna igellin :
Ibarra rrsas ntamdait aiiligh rmin
ImettaouD oul;ieA)ib aiharran igh allan
Ibarra oulili, majjouten ichchan aimim?
Nekk! chchighten foumeddakoul, ouriitarrin.
Que Dieu garde {etc.).
La halle de I'embuscade est plus amere que tout.
Les larmes de I'ami qui pleure sont am&res.
Le laurier-rose est amer; qui jamais I'a mang4 el trouve doux?
Moi, je Cai mangd pour man ami, iln'itait pas ainer. . _
*
Targa ikkan ajarif, our gim irrji ian
Adastaouit aman siili iroufan ghlmelk.
^^^r ■..
^ MANUEL DE! BERfifeRE MABOCAIW
Bxgole qui coules sur les rochers, personne n'esp^re de toi . ; ;
^e tu apportes de I'eau dans ses terres qui ont soif. -■
Inna a lachiakh ddernin oula ouilli ighaben ghouakal
A lachlikto n Tittaouin, a lachiakh n Ouienimour
A lachialthaSoiis, a lachiakh nDemnat •
Aour isengara Kabbi targanou Uouaman
Ardaizzad ouzerginou bla targa Ian.
II a dii: les marabouts vivants el ceux qui sont sous la lerre,
Les marabouts de Tetouan et ceux d'Azemmour,
■Ceux du Som el ceux de Demnaty -
{Faites) queDieu ne reHreja^Mis Veautk mon-rmteau,.^,
Que mon mouUn puisse moudre sans Veau rf'un autre.
Inna Sidi Hammou iggouten ouaoual.
1^ Ibahour, ow tid igli chchouf,
NJ^amd i Rabbi elli digan Imout del melk
Mrad istidiggat benadem, ikkoutin illan ijnailen ghouaoual
Aigan Hiarr ifeiarran d 1 mout
Koulmaitioui ourtidrourent.
•Ouar timouzzounin, mqar isfa zound aiour
■Guar iat our igi iat, mqarnit idder imout
A tirrialin, a tilli sifonlkin ou dem nian -
_Njerb aok, izouran ntassa agh dellan doufou8.
, , .£ L -.-
jNtXtlSS , fit /tR^BpOTIONB . 67
' 'SiSi Uamou adit h^aucoup de paroles ;
CSttttne la mer on n'en voit pa$ les borneg.
IHe^ soU lou^, qui a -fait de la mort un ange t
^il itait un homme, on le gagnerait par d^t paroles.
II y a une peine amire, c'est la mort ;
Tout ceux qu'elle emporte, elle ne les rend pas,
Celui qui est sans le sou, meme s'il est clair comme la lune^
Celui qui n'a rien, il n'esl rien. Meme vivant^ il est mort.
douros, {c'est) vous qui embellissez le visage.
J'ai dprouve que les veines du C(eur sont dans la main.
*
* »
Iga Imal adiouan, our affalen oho ghou aoual
Ian mitemlil, arisaoual sljihtennoun.
louti Ihemm ntoumzin koullou ma illan
Azreg ouraizzad, ifrakhagh arallan.
Vargent est un diplomate, il ne laisse pas de € non ltd la parole.
Celui d, qui tu le montres^ Uparle pour (o%. ■ '
La famine est le plus grand des maux.
Le moulin s'arrSte, nos enfants pleurent.
* »
Ouannaniit soul innas tamghart, ittouihoual
If^er l)edda sl^, ichcha feeres imensi ight iro!^
Ilazemt assenna' tmout innas ntamghart
Aiaoui titiuizi ghlkchou^en ardizdem ourdimilr
68 MANUEL DE BERBERE MAROCAIS
Igg fellasent khamsmia noubellouh, isker jahennama
Soufous ennes ihargtent, afin adhennan
lamz illis elli diftel zardnettat
Kraigat sbah ichichas mia zghoukourai
Achkou timgharin diserdan ia ouzou aian.
Celui qui a encore sa belle-mire est ennuyi;
11 mange touj ours en col^e, matin ou soir, s'il vieht.
Lejour que meuri la m^e de sa femme, il faut...
Qu'il amine une corvee pour apporter beaucoup de bois,
Qn'il y meite cinq cents pierres, qu'il fasse un feu d'enfer,
De sa main pour la bruler ; il trouvera la paix.
Qti'il prenne cette fille qu'elle a laissee;
Chaque matin quHl lui fasse manger cent coups de baton;
Car les femmes et les mukts sont du meme bois {plante).
*
« *
Is ourd igh zoullan medden laser, is izri ouass ?
Is ourd igh ilia chchib ghtamart, is izri ian?
Is ourd igh izenza ougezzar, is izri s'souq?
Brmatent a iameksa, louaqt aiad izri ouass.
Quand les gens prient a lasser, le jour,n'esl-il pas fini?
Quand sa barbe devient blanche, un homme n'est-il pas fini?
Quand le boucher a fini de vendre, le marche n'est-il pas fini?
Rentre tes moutons, berger;. maintenant lejour est.passe.
TEXTfiS ET TRADUCTIONS
69
Aiouten ajdigen ddounit, delgoum elli zrinin
Imma Iqonmad Ikhrifennes, kaiad ghillan.
lis out abattu les fleurs du monde, les gens d'autrefois;
Les gens d'd present, c'est dans Vautomne du monde qu'ils sonL
Adaok our inna ian our ilin habib nzriltid
Achkou ddounit imeddoukal kasazraint.
. 11 ne dira jamais, celui qui n'a pas d'ami : fai dti heureux,
Parce que la vie, ce sont les amis qui la font passer.
Ifoulki sber, iga ghimkad Iharir, our sar idebber ian.
Igh isberian igarbenadem, eddnoub adrouran.
La patience est belle. Elle est comme la sole, qui n'a jamais
blesse personne.
Si quelqu'un paiiente avec les mdchantSy il commet un p4che.
Ourdissiouan aissermadu ifadden ian
At nsermain dioualioun igh atbalan.
fd MANUEL DE BKRBERE MAROCAIN
Ce ne sont pas les montees qui fatiguent les genoux;
Ce qui les fatigue, ce sont les paroles qui ckangent.
*
Our adkhlou ian aitmas ibnou tiqbilin
Akkishennan, a Marrakech digourramen eUi Ilanin gitoun
Imma U>a4el koullon neddounit kii ardi moun.
Qu'on ne dimolisse pas chez ses frirespour bdiir d Veiranger.
Ce qui te donne la paix, Marrakech, ce sont tes marabouts.
Mais toute V injustice de la terre est rassemblee chez toi.
« «
Asgharigh toukotii takat ingibil derri^i
Ighoukan isoud errih artentitbiian,
Our artensa takat ghouafa, gh-imkan aiga lAr.
Le bois d'ou jaillit la flamme expose au vent,
Si le vent souffle, il attise le feu.
Le feu ne s'4teint pas sur la hauteur, le mal non plus.
la iran adas isemd Rabbi rrja ghouida ran
Aritzouar ssadat ghouass izouarn ghouaiour
Ariakk imik nsadaqa ghouass Ijouamd.
^?^ ' ■ , ^TESTES ET TJRADtlCTIONS 74
i^-^'^1 Celui qui vetU que Dieu comble son espirance,
1^' n visiie les marabouts le premier jour de la lune.
V • 7/ fait de petites o/frandes, le vendredi.
*
« ft
Our telli tarasafer, aour imouader ian
Igh inghai an izoug, igh ichcha aida nmedden, igherm.
// n'y a rien sans remede ; que personnc ne sc tourmente.
Quitue sera exile, qui mange le bien des autres paiera I'amende.
lat kagh chkregh a Rabbi, chchaotianou drousent
Meqqarnit zrigh ouargh boutt-aba, ouriihemmin.
Je te loue pour une chose, Dxeu; mes d4sirs sont modestes.
Quandje verrais de Vor contr6U,je n'en ai pastouci.
Is aisendam tasa ardallant
Anir agougiiann mimout babas dinnas
Negh afella^an ikkerzen our imger iat ?
Y a-t-il chose iriste a (aire pleurer,
Comme I'orphelin sans pere ni mire,
On le paysan qui laboure el qui ne r^colte pas.
72 MANUEL DE BBRBERG MAROCAIN
* *
Mak iskabern, a Imelf, Isanek inejdamen?
Mak iskabern, a Ijoher, qenkoun oudain?
Mak iskabern, a Iborj, ghlink ibi^aren? -
Mak iskabern, a lain, souanek ikabaren?
Out te rend-orgueilleux, drap, tu kabilles leg Upreux?
Qui te rend orgueilleuse, perle, les juifs te portent?
Qui te rend orgueilleme, forteressey les boiteux montent sur toi?
Qui te rend orgueilleuse, fontaine, les caravanes boivent de toi?
Our irti ouzzel ikra iout
Oula tertam aidouggouigen i oumzil
Our tertit aianouach itkerkas dlbadel
Aiouat smaghat, Imouselmen.
Le fer n'a pas souci de celui gu'il frappe,
Vous n'avez pas, Mincelles, piti^ du forgeron.
Tu n'as pas souci, mickani, du mensonge et de I'injustice.
Allans, battez-vous, Musuhnans.
Tasa nian igh terrza, mas ratlham,
Amr tatssa nouhabib negh aoualennes?
. ,-TKXTES ET TRADUCTIONS
Tasa our ilin maddoukan saoualen
loufasnit ouzouaig negh aok emmouten.
Celui qui a le cceur bris4, qui le guMra,
Sinon le sourire de I' ami ou sa parole?
Le C(Bur qui n'a pas d qui parler,
Mieux pour lui Vexil ou meme la mort.
73
Titbiren a toumlilin a timgrad
Abbahra our takkamt ilkhla
Han Ibaz igan bou tasseroualt
Iga Ikhatem ghoudad
Akkount iout oukan, ighli digennouan izoug.
Zaidat, aiissan, kounni dar Ibaroud
Izaid ouroumi tachcharafin iggi Ibrouj
Zaident terbatin loucham iggi ouaia^.
colombes blanches apprivois^es,
J^'allez pas loin dans le desert.
Voici le faucon qui porte un saroual
El une bague au doigtj
■Qui vous frappera, et fuira en montant au del.
Allez, 6 chevaux, allez d la bataille,
Le Chretien ajoute des crineaux sur les forleresses,
Les jeunes filles ajoutent un tatouage sur un autre.
u
MANUEL DK BERB^RE MA"ftOGAIN
Abouri ouraiattou derrsas
Our a tattout a lit ighman itazoult,
Our aiattou 6u dait Imahibba
Arkigh kchmen akal.
Le fusil ne se separe pas de la balle,
Les yeux peintg ne »e s4parent pas de Vantimoine,
Le baaer ne «e separe pas de set atnis
' Jusqt^A ce ^u'lis entreni tons sous terre.
XIII. - CHANSONS
laouass admouddigh
Ouissin oafighen
lat tadia nsenbel
Ghoufe]la Udin.
«-ARabbi, khtat itagoiimen,
Fkii iat tissi ouaman. ■»
« — Ggoiiiz, a Imoughaib
Atsout soughaouennek. »
( — Llighalgamou n Rabbi.
Our oufigh atensough. »
« — Arouah ar tigemmi
Dar tamment oula atai. »
Un jour, fai voyage^
Le deuxieme jour, ai trouv&-
Une gerbe de lavande
Au-dessus d'une source.
«,^~PourDieu, vous quipuiseZj
Donnez-moiunegorgied'eau.Tt
« Descends, d dtrangerj
Bois dans le creux de ies
\mains. >
« J'ai, de Dieu, une bride,
Je ne trouve pas d boire. t>
« Viens d la maison,
flyadu miel et du th4. »
IBXTES ST TRADUCTIONS
7S
Ig^Sfaiz oil haram staddert
Ikkan imalass.
- Tasid iat Ikhibit
Tdmmert atamment.
Nasi gis ian ouijad
Ichahn our ikemmil.
Haiad ian chjid
Oualli tentilan
lesoudad iai Izerg
Isoua mia ghoufous.
loutii ou haram.
Eggbudigh kouliou ghlma-
[kan
Asini stjmezgida
Sghelnii soughanim
Itter Ikfanghiggi nikhfinou.
Arreqqan ouaman
Artqazem, a Ihabab
ar tallam, a ouaia^
A innanou, a inna
Ian aount innan :
louim aten irham Rabbi
Tinitas : Amin.
Our ittout ghnqeb
Our ioukour tisitan
Izoula ghmanin
Adasichchan akourai.
Ze ruse alia au village,
It y resta huit jours.
Elle apporta une jarre
Pleine.de miel.
II y mil un doigt,
/Yeut pas le temps de finir.
Void venir iin gtierrier.,
C'ctait son mart
Monte siir un cheval gris
Valanl cent douros en main,
II m'a frappe, le Iraitre,
Je suis resle surplace.
Portez-moi d la mosqu^e,
Mesurez-moi avec le roseau
Un linceul sur ma ieie.
Qu'on fasse chauffer Veau.
Creusez ma fosse, amis ;
Pleurez, vous autres,
ma mere, 6 mbrej
A qui vous dira :
« Voire fits, queDieulegarde, It
Repondez : amen.
II n'a pas e'M frappi dans un
[trou,
11 n'a pas voU des boeufs,
Les yeux peints a Vantimoine
L'ont fait mourir.
[RaconU par le maoun Moulay Lkassen ffahi.)
y'l^
1^ -MANUEL DE BEBBERE MAROCAIN
^^. - LaiST N FADEL TTACHERIFT NOUGELLID
Fa4el ilia ghlqioud
llla dares iaoujd^ ichouan igan Izerg.
Siiren aikka ghatnoukan isUb
Nger takouzin ttioutchi katisl^b.
Siiren aikka ghatnoukan issirid
Miat metqal iouglast ghoumgerd.
Ikka ariaouass iaouiten ougharas ntigemmi nougelUd.
Haia d Attouch touggouad ghlmenzah nougellid.
Tgher itaouia eili dares igan l^iaijab :
— A Ikhiar ntiouiouin, a Messaouda, ■
Aggouad atzart ma irouas ghouad?
— A lallanou, a lalla, Fadel airouas ghouad,
— Sir, a Ikhiar ntiouiouin, a Messaouda,
Ini i Fadel, ini ihorrad, ranjji ghlqelb ;
Ini i Fadel, ini i moutteln, ranggouiz ghlqbor. —
Teftou touaiaelli dares igan Ihaijab ;
Lbaben atteikemt, erzematj.aiadouab ;
Lbaben attzri, qenat, aiadouab.
Ouras ifaq Fadel ailligh astoumz errkab.
— A SidinQU, a Sidi, han lalia touzent
Imik nessalam idzzan, rares louijab.
— Sir, a Ikhiar ntauiouin, a Messaouda,
Our zdaregh, a anna, ancherrou dougellid.
— A Sidinou, a Sidi, khateroukan atterbaht
Ittout lihaf ttoukait doudou koul Ijdid.
TSXTBS KT TRADUCTIONS 77
Lbabenna ilkem, rzmat, aiadouab ;
Lbabenna izri, qenat, aiadouab.
Tennaiasen touaia : balakt atzri tachrift nougellid.
Our issin ailligh ikchem mia nlbab.
lUout Ibkhourtoujjout, iareg oudouab.
Iftou Fadel, iouten fouzenzar ;
Itghachcha, iourridi. —
Ida marhaba bik, a Fadel, a khouia, zaid.
Ihoujja Fadel ghidan, iat rkizt, kagh idneb,
Ifeltin ghilli ghaditsbah ougeliid.
IfFou Ihai, our iffou, haia dougellid.
Innaias : A Attouchj ma iaghen? Toudemtennem
Tourregh, a benti, ghidad.
Immous iboukhour toujjout, liia ioufa ghidad?
Immous Ifrachelli jiour imoussi, ma ioufa ghidad?
. — Tennaias ; a Sidinou, a Sidi, ikhfagh arizouiz.
Afioussa baba, adour assough aiagellid
Afiitoussa inna, adour assough, aiagellid.
Innaiasen ougeliid : a Imchaouria, a Imkhaznia,
Han tagoummart tella ghssad.
Mammou Ijla iat rkizt, hati tella toujad?
Kouian innas : a Sidi, tinou tella toujad.
A Sidi, tin Fadel aigan ghikad.
Fadel ilia dares ougmas, igan asiiagh, inchouastid
Haiad Fadel, manightid ihouz Ihemz!
Innaias ; a Sidinou, a Sidi, tinou tella toujad.
Innaias : ghaia Ikafer, tinek tiga Ijdid.
A Sidinou, a Sidi, terrzaii, lahmeghtid.
I^erd ounzar nchoutanbir, ikhelf oujdig:
laouiten ougeliid ariaourti ghinkhalef oujdig :
— Tougganoun, a Imouslmen, ariggi Iqber
78 MANUEL DB BERBERE' MAftOCAIN
Is jou ilia ma izran ma irouasen ajdigad? —
Inna kra ; « toudemtennek, a Sidi Mohammed ».
Inna kra: « tariktennek, a Sidi Mohammed ».
Inna kra ; « rrkoubennek, a Sidi Mohammed ».
Haiad Fadel, manightid ihouz Ihemz? >
• — « Tougganou ghdar Iiriouslmea arriggi nlqberinou :
Zrigh iat Ibent artghleb ajdigad.
Tidoudinennes zouad tal^arouzin ouglif igh soul iga Jjdid.
Haistallenennes zouad tinlbaz,
Ihaouzen izkran, a 1 Bari, a 1 moujoud,
Tiourziennes zound ightsrout louard ». —
Ghikan kainna ifaqas ougeilid.
Innasen ; « outat aharam, aouriqorrou siaib »
— (1) A Sidinou, a Sidi, oujlii adakouajbegh.
Innaias ; a Sidi, skerii lajel ardaouigh krat serbat foug-
marinou. ^ .
Iskeras ougeilid lajel. labuit arelligh atitemoad Attouch,
Artgis nqan. Toukouid Attouch zound taouount nsba
maden, tga koullou Ifzouz.
Aouinten ariat imdint, mdein ten gis.
Teffough tainiout ghlqbr n Attouch, teffough tainiout
ghlqbr n Fadel. Mgirinten ghigenna, Ibbitent ougeilid sat
toual. Aggouint adngirint. lachkid iaoudai, inna iougellid:
menchk aradiitfkt atsengirigh tainiouinad?Isddas ougeilid,
Ibbitent oudai ourtsoul n kirent.
(1) A partir de ce Irait, le conte n'est plus rythmfi, ou du moins
ainai que I'a cont6 Moulay Lhassen Hahi.
Tout le dfibut au cootraire, est rythmS et en chantant, on ajoute
g^n^ralement i k la derni^re syllabe, exemple ;
Tiourziennes zound igh tsrout louardi.
Ghikan kainna ifaqas ougellidt.
TEXTES ET TRADUCTIONS 79
- Ennantaa : < Tebbi lm5^aibba ellightentibbi oudai »
Iffonghd Idin ghlqbor n Faglel. Iffoughd lain ghlgbr n
Attouch Miggiren, siihan iddounit.
HISTOrRE DE FADEL AVEC LA SULTANE
Fadel Mail un ca'id.
II avail un beau cheval gris.
Deux mois il s'exer^a
— Entre I'Asser et le Maghreb.
Deux mois, it le lava.
Cent metqals au cou lui pendit.
Un jour son cheval Vamena vers le palais du roi.
Void Attouch qui regarde du pavilion du roi.
Elle appelle la n^gresse du harem :
-~0 la meilleure des ndgresses, 6 Messaouda,
Regardej vols, d. qui ressemble celui-ci? —
— Oma maitresse, 6 maitresse, celui-ci ressemble d Fadel.
— Va, la meilleure des negresses, 6 Messaouda^
Dis d. Fadel, dis-lui que s'il se presse, man cceur est gu4ri,
Dis & Fadel, dis-lui que s'il tarde, je descends au tombeau. —
S'en fut la negresse du harem.
bes portes qu'elle atteint, ouvrez-les, 6 portiers.
Les portes qu'elle a pass4es, fermez-les, 6 portiers.
Fadel ne Vaper^ut que lorsqu'elle toucha son etrier.
— Omomeigneur, 6 seigneur, void que ma maitresse Cenmie;
Unpeu de doux sellam, rends-lui reponse. —
~ Va, la meilleure des negresses, 6 Messaouda,
Je ne peux pas, 6 ma mere, entrer en guerre avec le roi, —
80 MANUEL DK BERB^RE MAROCAIH
— man seigneur, 6 seigneur, choisis done el iu gagneras.
je Cenveloppe de kaik et voile ; tnets sandales neuves.
Les portes qu'il atteint, ouvrez-les, portiers.
Lesportes quilapassees, fermez-les, portiers.
La n^gresse leur dil : Altention, voici que passe la sutiane.
Je ne sais s'il passa cent portes.
La fum^e des parfums s'iUve, les portiers y sont noyes.
Fadel tja, des rayons le frappent.
n tombeen difaiUance, it veut revenir.
— Sois le bienvenu, 6 Fadel, 6 raon frere, avance. /
Cette nuit-la, Fadel fut le pHerin, Une garniture de son sabre
[ — qu'il eut a la regretter! —
Jl la laissa dans la piece oii le sultan vint au matin.
La nuii est passee. Voici le jour. Voici le sultan.
II dit : Attouck, qui vous a bless^? Votre vimgCy
Oma fille, cette nuit a pdli? .._,.,*_
La fumie des parfums s'dkve, quelle est cette nuit ?
Les tapis sont remu6s, que jamais on ne bougea, quelle est
[cette nuit:^
File lui dit: monseigneur, 6 seigneur, la tete me tourmente;
Aux ordres de mon pere, je n'ai pas desobH, seigneur,
Aux ordres de ma m^re, je n'ai pas desobei, seigneur.
Le sultan dit [A ses gens) : gardes, 6 mokhaznis,
Aujourd'hui sera jour de chasse.
Qui a perdu la garniture de sabre que voild ici ? ' ' .
Chacun lui dit : seigneur, la mienne, la voici !
seigneur, celle de Fadel, est celle-ci.
Fadel avail sonfrkre or'f^vre, il Vavail remplacee.
Voici Fadel, oit va-l-il poussant [son cheval) de Viperon?
Il dit : « monseigneur, 6 seigneur, la mienne, la voici. —
Celle-ci, 6 infidHe, la tienne est neuve. -~
TEXT£S ET THADUCTIONS Bl
monseigneur, d seigneur. Ell^s'est dass^e, je I'ai soud4e. »
V'otci que tomhe la pluie de septembre, qui fait p6m»er lei
[fleurs,
Le sultan les emmene dans unjardin oil pomserd lesfleurt.
— Votre parole, p musulmans, jusque sur le tombeau,
Vun de vous vit-il jamais chose semblable d ces fleurs? —
L'un dit': Ton-visage, 6 seigneur Mohammed.
Vun dit : Ta selle, 6 seigneur Mohammed.
L'un dit : Tes etriers, 6 seigneur Mohammed.
Void Fadel, oh va-t-il, poussant [son cheval) de Veperon ?
— Ma parole, 6 musulmans, jusque sur mon tombeau,
J'ai vu ime femme qui surpasse {en beautd) ces fleurs.
Ses doigts sont des rayons de miel encore vierge.
Voyez ses yeux, comme ceux du faucon,
lis pressent les perdrix, 6 Dieu puissant.
Ses talons sont fails de roses qu'on aurait petries. —
Quand il dit ces paroles, le sultan le connut.
II dit : Frappez le pecheur, que le p6ch4 n'appdraisse pas.
— monseigneur, 6 seigneur, fais-moi ddai pour te rdpondre.
II lui dit : « seigneur, laisse-moi le temps de (aire (aire-
trots sauts d mon cheval. » Le sultan lui donna le temps. II
I'amena jusque sous les yeux d'Attouch. lis le tukrent. Attouch
se pricipita comme une pierre des sept minerals (?) ; elle tomba
en pieces. On les emporia d un cimetiere, on les y enterra.
Un palmier sortil du tombeau de Fadel, un palmier sortit
du tombeau d'Attouch. lis se rejoignirent dans le del. Le sultan
les coupa sept fois. lis ne parent se separer. Vint un juif
qui dit au sultan : « Combien me donneras-tu sije sipare ces
palmiers-ci ? •» Le roi lui accorda une faveur. Le juif les
coupa, jamais plus ne repoussirent.
6
83 MANUEL DE BERBiftB MAROGAIN
Lei gem direni : « IJamiiid est Hen Coupee^ qui est coyp^e
par un juif. »
Mais une source sortit du tombeau de Fadel, tine source
sortit du tombeau d'Attouch. Ellese rejaignireni, parcotirurent
le monde.
TROISIEME PARTIE
DIALOGUES
I. — POUR ElVTBER EN REtATIOVS
AVEG VNE TRIBU, EN GUERRE
Ma ismennek? mak ismen?
Ma igan taqbilt onnoun? (1)
Ma igan afousennoun?
Afousennagh Ait Moussa.
Amghar onnagti Lhadj A'li.
Is iga oumghar ntaqbilt aok
ZFegbd ghir ikhsennoun?
Oho, iga amgh» ntaqbilt
aok.
Inij, is ifoughen medde^
ghiamazirt neghd oho?
Is serraljilen IbahimeDsen
ttaroua eneen?
Comment t'appelles-tu?
Quelle est votre tribu?
Quelle est votre fraction ?
Ma fraction est celle des Ait
Moussa
Notre chef est Lhadj A'li
Est-il chef de toute la tribu
ou seulement de votre frac-
tion?
Nan, il est chef, de toute la
tribu.
Dis-moi, les gens ont-ils quitle
le paySy ou non?
Sonl-ils partis avec leur-bHail
et leurs families?
(i) Ou ikhBeDDOun.
84
MANUEL DE BERBfefiE MAROCAIN
Manisftan? (mani sra^;ialen)?
Mantaqbilt seddan?
Rahalen stamazirt nait Oua-
rain.
Isten qablen Ait Ouarain
neghd oho ?
Is fellasen ghersen?
Ghersen fellasen. Asinasen
Imezrag. Nefkan didsen
iselliameii douchdad.
Is raggisen afin iaoult?
Ait Ouarain darsen imendi,
darsen koulchi.
Mennaoa ikhiamen asra-
balen?
Mennaou imennain aggisen
illan?
Outin irejiin imennain.
Illan darsen Iqortas mas
atmaghen.
Manigh aisen dittachka?
Arasen ditachka zgh Fas
dlmrasi.
Oii sont-ils partis ?
Dans quells Iribu?
lis sont partis chez les B.
Ouarain.
Les ont-ils hien accueilHs?
Ont-ils igorge des betes? (■/)
lis oni igorgi des bites. On
leur a donn^ protection. lis
oni, ichang4 burnous et
rezzas.
Y onl-ih Irouve des vivres?
Les Beni-Ouarain ont du
grain, et tout ce qu'il
faut.
Combien de tenies iont par"
ties?
Combien ont-ils de cavaliers?
lis ont plus de jantassins que
de cavaliers,
lis ont des cartouches pour se
baitre.
D'oU leur viennent-elles?
De Fez et de$ ports.
[i) Coutume berb6re et arabe. Uno tribu ou un particulicr qui va
demander protection (Imezrag) 6gorge des bfiles (en arabe dbiha) au
seuil de la porta ou en entrant aur ie territoire. En signe d'alliance,
on ^change parfois burnous et rezzas.
tJIAtOGCKS
■^^
85
Llan da^sen imeddoukal gfa
Fas madasen tid ittazen.
Man Iklait darsen illan.
Kra gisen darsen bouchfar
negh bou habba.
Lktert gisen darsen Sasbou
411i iasen ifka imaghzen
ghezzman.
Laken our darsen Iqortas
ennes bezzaf.
Is ilia darsen kranlmakan
ratdmmaren Iqortas?
Ilia.
Manigh mounen?
Aoual nmit asrahalen?
Ilia darsen ian cheikh rrbia
arastinin Moha ou 'Ali n
Ait Moussa
Idda darsen ian ougourram
n Ouazzan addidsen ijmci.
Manigh aittili oujmoufi
ensen?
Ghl^in ouzrou.
Manigh skaren achbar?
Manightennit, igth sersen
-nedda, radidnagh emma-
ghen?
Knnigh dikhflnou gh Sidi
E^mbarek, afella ouasif.
lis ont des amis d Fez qui les
leur envoient.
Quels sont leurs fusils?
Certains ont des fusils a pierre
ou a capsule?
La plupart ont des fusils 74
[chassepoi] que leur a donnes
le maghzen dans les temps.
Mais lis n'ont pas beaucoup
de cartouches
Y a-t-il chez eux un endroit ou
its chargent les cartouches?
II Af en aun.
OU sont-ils assembles?
Qui leur a conseilU de fuir?
{de qui la parole?)
Jls ont un chef de guerre,
qu'on appelle Moha ou AH
des Ait Moussa.
Un chirif d'Ouezzan est venu
causer avec eux.
Oil a eu lieu leur palabre?
A la source de la Pierre.
Oil ont-ils fait des tranchees?
Oil crois-tu que nous aurons
un combat quand nous irons
chez eux?
Je crois {je dis dans ma tete)
a Sidi Embarek, au-dessus
de la riviere.
86
MANUEX DE BKRBERE MAROCAIN
Ran additoun emmaghen,
achkou idad izrin, skeren
mamtingratsenghoudrar.
Is miaren at souagen ghii^?
Ih veuknl se batlre avec vous,
parce que la nuit passee. Us
out fait des (/euar) signaux
sur la montagne,
Sont-ils habitues aux combats
de mat?
II, - APRES UN COMBAT
Ghlbaroud nidgam, meDcht
ninaghan dimouggas ag-
gissen illan?
Illan darsen achrin ninighi
dtlatin n imouggas.
Imeten darsen achrin oaais.
Lmedfa adasen iskern Ifdiha.
Artinin chikh rbid ensen
ittiagas ghoudar ennes.
Ennan Ait Sadden b^an
disen.
Han atdalben laman.
Rmin zghlbaroud
Sbahann, adm^eln inaghan
ensen.
Au combat d'hier, combien
ont-ils eu de ims el de
blesses?
lis ont vingt tues el irente
lis ont perdu vingt ckevaux.
Le canon leur a cause du
mal.
On dit que leur chef de guerre
a He blessd a la jambe.
On dit que les Beni Sadden se
sont separis d'eux.
lis veulenl demander la paix.
lis sont fatigues de la guerre.
Ce matin, ils ontenlerr^ leurs
marts .
• .^t'--ir^ -^--^f-
88
Hattugl DS BBRB&RB HA&OCAIfir
'.-J^^^<T^
■; V
■r4pt?^
tdCnShkad darsen ian oure-
qqas zgh dar Ali Oum-
^aouch.
Our asend ichad Iqortas
bahra.
Un messager d'Ali Amhaouck
est venu chez eux.
Us rCont plus beaucoup de
cartouches.
Ill
. - ENTREVUE AVEC DES ENVOYES
A Ihakem, ouchkand Ait
Ouarain '
Isbidten ouJssas Igeddam
Igour.
Chekchemtend slgour, ta-
ouimtend stakhzantinou.
Essalam dlikoum alhakem.
Ou Slikoum essalam. Mar-
ttaba bikoum sdari.
Kechmat. Ggaourat.
Aia makhzni, ini oumedda-
koul inou addaouin irou-
kouten ouatai, ansou atai
dimeddeh ad, igan ineb-
gioun ennagh,.
Is koun ittoiizen taqbilt?
Chef, les Beni Ouarain sont
venus.
line sentinelle les a arretes
devanlle camp.
Faites-lesentrer dans le camp,
amenez-les a ma tente.
Bonjour, chef.
Bonjour. Soyez les bienvenus
chez moi.
Entrez. Asseyez-vous.
Mokhazni, dis d nos gens
d'apporler les vstensiles de
ih^, que nous buvions le Ih^
avec nos holes.
Bst-ceque latribuvousenvoie?
90
MANUEL DE BBR3ERE HAROGAIN
Ouzenaghd inmghoren ntaq-
bilt, a Ihakem, sdarek.
lUiouqbal ghaida stouch-
kanij mar^aba seroun.
Noukni, dantazzal ghir ssia^
ntaqbilt, dlhena nl ghara-
sen douin lasouaq.
Nra medden aokggin ian, s
Idmer nougelfid (at inser
Rabbi).
Nouchkad darek adak ndaleb
lamau nouidaennagh tta-
rouannagh.
Nokki,'righ adaoun ennigh
chchert mas aoun^kkagh
laman.
Aigan chchert amezouarou
attourrim stamazirten-
noun, kounl douidaen-
noun ttaroua ennoun.
Chchert ouissin, atrarom
Imoukahial diisan elli
tiouim.
Chchert ouiskrad, attfkim
iat ddirt Iqderennes khams
mia ntarialt.
Adaoun nsker lajel smous
dmraoa nouass.
Les grands de la tribu, chef,
nous ont envoyes chez ioi.
J'accepie ce pourquoi vous
venez, soyez les bienvenus.
Nous, nous ne voulons {ne
courons apres) que le bien
de la tribu, la surete des
chemins et des marches.
Nous voulons que torn les
gens soienl unis sous I'au-
torite du Sultan {que Dieu
le garde) .
Nous venons te demander
I'aman pour nos biens et
nos families.
Moi, je Dais vous dire lei con-
ditions auxquelles je vous
donne I'antan.
La premiere condition est que
vous rentrerez dans voire
paySj vous, vos biens, vos
families.
Deuxitme condition, vous ren-
drez les fusils eileichevaux
que vous avez pris.
Troisieme condition, vous
paierez une amende de cinq
' cents douros, ,
Je vous donne un delai de
quinze jours.
DIALOGDBS
9i
Nraraoun imesjan elU
noumZf ^
OtiakadaliJc, hatta kounni
t«^haousa enna koun itjer-
ran ^khouater ennoun,
lezem aiititiaim.
Barakaliahoufik a Ihakem.
Ghaiad tennit, Imal iggout
fellagh.
Taqbilt tdrous.
Lqout nmedden ^afnin.
Kraigatianaifk Ijahad ennes.
Gfaikka, aouai enna nenna
ingratnagh, nettan aillan.
Noukni ourranteghdar ian.
Oulaienni, hatta kouni nra
koun atgim ghimkan.
Noukni dda nthabbou irga-
zen Ibaroud, lakin arnet-
kerhou imeghdaren.
Lghdar ioukhchen ghOur-
gaz.
Hatta noukni, al!hakem, our
ngi id boussa ioualioun.
Nzrakoun ghlbarbud, nssen
kouni is tgam irgazen.
Nous vous reridrons les pri-
sotiniers que nous avons
fails.
Et vou* ausii, si quelque
chose vous blesse, il foul me
le dire.
Merci [pardon). Ce que lu as
dit, c'esi beancoup d'arqent
pour nous.
La tribu est faible.
La plupart des gens soni
pauvres.
Chacun donnera selon ses
moyens.
Maintenant, c'est noire parole
que nous vous avons donnde.
Nous ne trahissons pas.
Nous voulons que vousfassiez
de meme.
Nous aimom les gens braves
d la guerre, mais nous
kaissons les Iraitres.
C'est honteux de la pari d'un
homme.
Nous aussi, nous ne sommes
pas des menieurs {d, sept
paroles).
Nous vous avons vus au feu,
nous Savons que vous eies
des hommes.
92
MANUEL DE BBB
li'saneilDoun foulkinin.
Kra igat taghaousa artili
sidmer n Rabbi.
Ghikkad nra nsker iatlqchelt
ghid ghtamazirlennoun.
Nirikoun addar nagh tach-"
kam an miassan in^at-
nagh.
Ouanna iran aizenz li^am
dikchou^en dlbahim d
ifouliousen, iaouitend
ssouq ennagh.
Izenz stamen enna ira.
Our rantamzian sbezziz.
Our ranchta ian aidaennes.
Igh ilia makoun idelmen,
tachkamd s dari.
Nekkin arradaoun, iamz
Ihaqq.
Ouarriat stamazirtennoun
dla kheir.
Lmkhaznia, ffoughat disen
zghlgour, tmounem disen
arasif.
Maddaoun innan ghlouaq-
telli disen tmounem?
BERK MAROCAIN
Vos ehevaux soni beaux.
Toute chose arrive par la
volonU de Dieu.
Nous allons maintenant Ma-^
blir un paste dam votre
pays.
Nous desirous que vous veniez
Chez nous, pour que nous
nous con^uissions.
Qui voudra vendre de I'kuile,
du bois, du bitail, des
poules, qu'il les apporte d
noire march4.
It vendra le prix qu'il vou-
dta.
Nous n€_ prenons, rien par
force.
Nous ne prenons pas le bien
des gens.
Si quelgu'un vous opprime,
venez chez moi.
Je vous rendrai justice.
Reiournez en paix d votre
pays.
Mokkaznis, faites les sortir du
camp, accompagnez-les jus-
qu'a la riviere.
Que vous ont-ils dit quand
vous les accompagniez?
^-TV-^-.'-
'V
DIALOGUES
93
Eiinan ; ghikkad ussen
lljiakem ennoun i^deln ;
elligh ourtat nssin nksou^
gis. Skarksen fellagh med-
den, ennanagh Ifransis
arittaoui tiSilin diferkhan.
lis onl dit: maintenant, nous
Savons que voire chef est
bon; avanl de le connaitre^
nous avions peur de lui. —
Les gens nous avaient mentij
nous disant que les Fran-
gais emmenaient les femmes
et les enfanis.
IV, — IWSGRIPTIOK DU PAYS
tamazirt, adrar
louda, asif
l^in, targa
ighzer^ talai
aghoiStid, ftmlal
rftorf, afeakoiii (Imchr&i
aghaoim, azitia
amadel, taouqart, afa
tagant, azrou
tasaount, agharas, abrid
tizi, Ikhneq
chchjar ntagant aigan :
tasaft, azemmour,
iki^ou
le pays, la montagne
la plaine, la riviere
la source, le ruissedu
le ravin
le focker, le tables ,
le roseau, le jonc
la colline
la forel, la pierre
la montee, le chemin
le colj.le defiU
les arbres de la foret sont
le chene, Volivier sauvage,.
le carottbier. ' .
V. - POUR PfeNBlTRER DANS UN VILLAGE,
UNE MAISON
Ma ismen tcharennek !
Ilia ghiggi .nouafa, ghta-
ma nouagif, ghtouzzoumt
nofirtan.
Agharas ifoulkin, i&deln.
Agharas ioflkhchen.
Mlii tigemminek.
Ftou ghlgeddaminou, ak
tbbdgh.
Mas atbnoum ligoumma?
Mas at^alenoten?
Arn^al sousghar.
Is illan daroun kra Im^lmin
ganinibennain,inedjaren?
Comment s'Q.ppeUe ion vil-
lage'}
II est sw une colline a cote de
la Mmere^ au milieu, des
■ jardins. .---
Le chemin est bon.
Le chemin est mauvais.
Montre-moi ta maison.
Marche devantmoi,je te suis.
En quoi bdtissez-vous tes mai-
sons?
En quoi les couvrez-vous'^
Nous les couvrom^en bois.
Y a-t-il ckez vous des ouvriers
magons, menuisiers?
96
MANUEL DE BERBERS MAROCAIN
Is zdaregli adkehmegh ti-
gemni.
Kchemslbitann.
Eggaour iggi lm(Jerbaian,
Amz taousadtan.
Mra oufigh, adsirdegh
ifasen inou.
Aouiid aman ghUs^elt.
Amz ziffann.
Aouiad aqfai, aman isem-
mi^en.
Manigh attagoum aman?
Troukouten ouatai adgan
Imejmai*,Imkhraj,lberrad
Itabla dlkisan.
Amaii rghanin.
Hataiann ifouiki bezzef.
Righ atchigh tamoudit tti-
gellain doughroum.
Puis-je entrer dam la mai-
son ?
Entre dans celie chambre.
Assieds-toi sur ce.matelas.
Prends te coussin,
Je voudrais me laver les
mains,
Apportex de I'eau dans le
basHrL
Prends eette serviette.
Apportez du lait, de I'eau
fraiche.
Oil puisez-vous de I'eau ?
Les ustemiles pour le ihi sont :
le reckaud, la bouilloire, la
tk^^By le plateau, let
verrei.
L'eau esickaude,
Ce thi est deticieux,
Je veux manger du beurre,
■ des (Bufs et du pain.
VI. - AVEC UIV CHEF DE VILLAGE, UN GUIDE
Aouii zdar oumghar ntchar.
Fouighakd iat tabret zghdar
Iqaid Abdelmalek atiggi.
Sneghtelli gh Fas dMarra-
kech.
Mrad is oufigh adhaousegh
ghtamazirt.
Righ (righ) gik ia ourgaz
adiimeltamazirl.
Fkii iaourgaz ifehemen ma-
didi isaoualen.
Adas ajckaghtarialt ghouass.
Aichta arinsa doumdakou-
linou.
Adas erdelegh iat Imkhalt.
Conduis-moi ckez le chef du
village.
Je Ctipportc uneltUrc du ca'id
Abdelmalek l^^ugg^.
Je I'ai connu d Fes et Marra-
keck.
Je voudrais visiter le pays.
Je te demands un homme qui
me montre le pays.
Donne-moi un homme intelli-
gent^ qui cause avee moi.
Je lui donnerai un douro par
jour.
II mangera et couchera ar>ec
mes domestiques.
Je lui preterai un fusil.
98
MANUEL DE BEEBE8K MAROGAIN
Is ilia manigh iitafatian ou-
serdoun, ian inou idber.
Aserdoun addares iliouhai-
las, douchouari diziker.
Our iri aifel aserdounennes
ouahadout.
,Addides imoun.
Tedda.
Azekka incha11a];;i, aneftou
ghlkhamsa n sbah.
Attach kt addidnagh tenst
kii douserdounennek.
Zaid siggil ikchou4en mas
ansenoua.
Aouid amau zghllin.
Rar l^qalennek at^^oiinit
fUB&an isfkn.
Irouasii is at kemmit Ikif
achkou zrighek tzzait gh
Ikhdemtennek.
Bddokhan iouf Ikif, our ak
i^errou.
Miaregh Ikif.
Zar luamenk tskert at
tb4outdghaian tmiart.
Ini ioumeksaia.n adagh izenz
iat tikl^si (iat taghat).
Inaaiak our izdar.
Peux-tu me trouver un mulet,
tin des miens est blessS.
Le mulet devra avoir bat,
choudri et cordes.
II ne vent pas laisser son mu-
let alter tout seul.
QuHl vienne avec lui.
Entendu.
Notts partirons demain d, cinq
heures du rtiatin.
Tu viendras coucher pres de
nous ce soir, toi et ton mu-
let.
Va chereher du bois pour faire
cuire [le repas).
Apporte de I'eau de la source.
Fais attention d puiser de
I'eau claire.
11 me semble que tu fumes le
kif parce que je t'ai vu lent
ilourd) au travaiL
Le tabac vaut mieux que le
kif, il ne te fera par
maL
Je suis habitue au kif,
Tdche de perdre cette habi-
tude-
Dis & ce bevger de nous ven-
dre une cfievre, {un mou-
ton).
11 dit qu'il ne peift pas.
' DIAL06(JES 99
Oulli gant tin idbab ensent. Les movtons sont d leur
maitre.
Manigh izdegh babnoulli ? Oil demeure le maitre ?
Aouitabratan iflan;qel sers Porte celte leitre a un tel;
adak ifk Ijouab, anourt aliends qu'il te donne la
mdtelt (^jiarroud;. reponse, ne iarde pas.
Vn. — fcN ROtTE
Egg tarikt fouagmarinou.
Aouid Agmar simi ongHoun.
Ssoudou agmarennek ftou
gh te gho urd i n bu .
Achkid stamanou.
Anbidd anhazem icnaren.
i^a:
lallah ansoudou.
Man Ibab ranffough?
Anfough zgh bab Ghmat.
MeDcht oussan ntouada
zghid g Telouet? '
Krad oussan ntouada.
Manigh ranensaii^izouarn?
Selle mon cheval.
Am&iie le ckeval devant la
tente. . /
Tieng I'dtrier,
Monte sur ton cheval et mar-
che derriere moi.
Viens a cote de moi.
Arretons-nous pour sangler
les ckevaux.
Montons d chevaL
Par quelle porte i&rtoni-nom?
Notts sorlons par, Bab Ghmat.
Combien de jours de route
(ficid Telouet?
Trots jours de route.
Oil passerons-nous la pre-
miire nuit?
t3&-il:L.-..
DIALOGUES
101
ADoefis ghtamazirt n Tmes-
fiouen.
Annelkem ourta ighli l^lam
(tizouarnin, louaqt ighli
iSlem ntimezgida).
is iga ougtiaras louda iieghd
adrar ?
Is irnqor ouasif neghd oho?
Ulan ouaman ggoutnin gh
ouasif (gh Tensift).
laliah, anzger (annakotti ;
asif ghlqandert.
Agharas imoun douasif.
Gbassad agharas ifouiki, our
nermi.
Ansounfoughldinadjghtouz-
zoumt nezzitoun.
Nous passerom la nuit au
pays des Mesfioua.
Nous arriverons avant midi
[I'ouUi, Vheuredii Vonmonte
k pavilion de la mosquie).
he chemin esl-il en plaine ou
en montagne?
La riviere est-elle grande?
11 y a beaucoup d'eau dans la
riviere {Tensifi).
Allons, passons la riviere sur
le pont.
Le chemin suit la riviere.
Aujourd'hui le chemin est bon;
nous ne sommes pas fati-
gues.
Reposons-nous a celle source
dans les oliviers.
Vm.- AU CAMP
Lmakanad aghraneggoiiiz.
Stiat Imakan ifoiilkin^magh
aatkoumigitaD*
Koumat tigousin, ilia oua-
dou bezzef.
Skerat iat targa iaougitoun
hatin irailiounzar.
Qnat (kerfat) igmaren ach-
kou hatin ellant tigmarin
ghoudouar.
Iniioudssasairarldqelennes,
hatin illan imakharen.
Ilia ghi^ad ousemmid.
Ider 0U(^fel ghoudrar.
Aouiatiid afaou mas at Ra-
legh,
Nous allons camper en eel
endroit.
ChoisUsei tme bonne place
pour fliOBter tei tentes^ -A
Enfoncez bien Jes piguelSy il
fait beaucoup de vent.
Faites un fosse d la tente,
void quHl va pleuvoir,
Aitachez bien lei chevaux; car
il y a desjuments au doitar.
Dis au gardien d'etre d. I'ceilj
ily a des voleurs.
La nuit est froide.
II tombe de la neige dam la
montagne.
Apportez-moi des couvertures
pour me couvrir.
- ■ %
DIALOGUES
103
Illan itran ghigenouan.
Iqqerreb addighli ouaiour.
Ini imedden adfessan, ad
agh adjin angen.
Sebhsi (seas) tifaout.
Azekka sb»]^ inchallah, snke-
rii dl khamsa.
Ourta iitsenkert, illef iagma-
ren, tsnout Iqaoua.
Ily a deg etoUes au del.
La lune va bientot se lever.
Dis aux hommes de se taire et
de nous laisser dormir.
Eteins la lumUre.
Demain^ tu me riveilleras d
cinq heures.
Avant de me r^veiller, donne
Vorge aux betes, prepare le
cafd.
iX. - LES TRAVAUX DiE XA TERBE-
Mamenk attkhdatne^akal?
i
Mamenk atkerzem ?
Afjiekkerz ^Ibahim douallou
Uougoursa.
Snat Ibahim arastinin tai-
ouga.
Argaz ariftou ghtighourdi-
nensen iamzaoullou, arin-
qed aderf.
Manlouaqt atzrdm toumzin
diirden ghdaroun ?
ArntzrA toumzin diJrden
ghikhf ounzar, asengar
ghtighourdin ounz&r.
Arpmeg^r ghessif.
Arnekerrou ikheddamen(ar-
ntamz ichoualen).
Comment iravaUlez-vous la
terre ?
Comment labourez-vous ?
Nous labowons avea k« bites,
la chdrrue et le soc. '
Deux boeufs {deux betes) s'ap-
pellent nne paire.
L'homme marche derriere. II
iient la charrue, trace le
sillon.
Quand semez-vous le ble et
I'orge ckez vous?
Nqus semonstorgeet lebleau
commencement des pltiies^
le maU aprh les pluies.
Nous moissonnons en ete.
Nous louons {nous prenons)
des travaiUeurs,
DIALOaiTBS
105
Kraigatian arimegger sou
semmaoudennes, arisker
tadliouin, artentitlouah gh
ouakal ghtighourdin ennes.
Arskaren, imadaghen, arten
tasin siiseknan, arten-
taouin sounghar, argisent
skaren taffa.
Serroutenlent, zouzzerntent,
chekchemtent stsrlin.
Is tella kra neddour ralzen
zam irden ghlmdint!
Eih, arnthadoti: ghailli agh
iqeddan, krad ichi^en
nzenzt.
Ar ntdmmer Ikhnachi, nasi-
tent fiserdan, naouitent
simdint.
Ckacun moissonne &vec sa
faucille, fait desgerbes, les
, jette derrUre lui sur la
terre.
On en fait des las, qu'on em-
porte, qu'on parte dans
Vaire el dont on fait une
meiile.
On bat le bid, on le vanne, on
le ventre dans des sillos.
Vendez-vous quelquefois du
bU d. la ville^
Ouij nom gardoni cequinous
suffit, ce qui reste, nous le
vendons.
Nous rempHssons des sacs,
710US les chargeons sur des.
mulets, nous les portons a
la ville.
X. - HABITATION, TRAVAUX, PRO0UCTIOW8
BU PAYS
Manigh atzdaghera?
Noukni n Ichelhain, our dar-
nagh ikhiamen zound ir^-.
. ben Ulikaren).
Illan darnagh tcbour tti-
goumma tiibnant sizran
dijir dellouh.
Ma igan choghl ennoun?
Arntakhdem akal.
Is tellakra ntagant ghdaroun?
Lachjarennagh adgan azzar
dellouz douargan.
Our darnagh zzit bahra,
oualaienni arntfidelargan.
Noukni ein timiaren, iouf
darnagh zzit.
Oil kaltitez-vous {dam quoi),?
Nous autres, Ckleuh, nous
n'avons pas rfe tentescomme
lesArabei. ._ . .
Nous avons des villages el des
maisons bdties en pierre,
en ckaux et en bois.
Quelles sont vos occupations ?
Nous travaillons la terre.
y a-t il des foreis chez vous?
Nos arbres sont le figuier,
I'amandier et I'arganier.
Nous n'avons pas beaucoup
d'oliviers, mats nous fai-
sons de I'huile d'argan.
Pour nous qui y sommes habi-
tues, elle est meilleure que
I'huile d' olive.
DIALOGUES
107
Our darnagh oulli ggoutnin
zound Sraben elii izda-
ghen ghlouda.
Ulan darnagh igouUfen ars-
karen tamment.
Magh atkhzanem argan dzit
doudi ttament?
Arteiitgga ghibouqal arteii
nqten sliijin.
Manigh attafam tisent ?
Ghir gh Ida Ouisarn, 6llant
gis touna argisent nta-
goum aman . Artenntfi
ghtferdin, arlazzalen oua-
man, artgan tisent, achkou
aman semmoumen bahra.
Is ilia kra Imaden?
lUan ttolba elli issen adghzin
akal afin Imaden.
Ulan darnagh Imaden ggout-
nin, ennhas douzzal, tta-
zoult dnqort.
Ma igan Ifaidt ntazoult?
Timgharin arsers Izoualent
allenensent, a t f o u Ikint
bahra.
Ouchkand kra Iroumiin sta-
mazirtennoun at siggilen
Imaden ?
Nous n'avons pas beaucoup
de moutons comme les Ara-
bes de la plaine.
IVous avons des abeilles qui
font du miel.
Oh conservez-vous kuile,
heurre, miel?
Nous les meltons dans des
vases que nous fermons avec
deja pate.
Oil trouvez-vous le sel?
Chez les Ida Ouisern, ily a
des putts oil nous puisons
de t'eau. Nous la versons
dans des bassins, I'eau
coule, le sel Teste, parceque
I'eau est tres salee.
Y a-t-il des mines?
II y a des tolba qui savenl
creuser la terre et trouver
des mines.
Chez nous,il y a beaucoup de
mines : de cuivre, fer, an-
timoine et argent.
A quoi sert Vantimoine?
Les femmes s'en noircissent
les yeux, pour etre plus
jolies.
Esl-il venu chez vous des
etrangers pour ckercher des
mines ?
108
MANUEL DE BEaBERE MAROGAIN
Our joud ouchkin.
Ghiiam n Moulay Abdel Aziz
iouid Iqaid kra Iroumin
Ingliz.
Hatla noukai nga Ichel-
hain, nzdagh gh dtjlir
Marrakech.
Jamais.
Du tempi de M. Abd-el-Aziz,
le caid a amen^ des An-
glais.
Nous aussi, nous sommes
Chleuh, novs habitons le.
Dyr de Marrakech.
XI. - POUR ENGAGER UN SOLDAT
Is tritatkhalleftdarnagh?
Ma ismennek.
Isminou Boujema.
Mencht aiUan ghlameren-
nek?
Eniiigh dikhfinou achrin
iseggouassen.
Ou maniatgit?
Ggigh outaroudant.
KggighAglaou, Outgountaft.
Ma igaii 4charennoun, Iqaid
ennoun, adjarennoun?
Nellaghoufous Iqaid Si Ima-
dani Iglaoui.
Mak idiouin sghid?
Itla darek kra nimeddakoul
ghUskerinou ?
Tu veux t'engager?
Commenl tappelles-tu?
Je m'appelle Boujema.
Quel age as-tu?
Je crois avoir vingtans.
D'oU eS'iu?
Je suis de Taroudanl.
Je suis Glaoui, Goundafi.
Quel est Ion village, ton ca'id:
quels sont vos voisins?
IVous sommes sous le comman-
dement du caid Glaoui,
Qui fa amene ici?
As-tu quelque camarade par-
mi mes soldats?
HO
MANUEL DE BERBEBE MABOCAIN
Aomar iga iouis ntamazirti-
nou.
Netta iga ^skri ifoulkin.
Is tsent ait dares?
Sneghten; tigemminnagh
tama ntigemmiensen.
Ma igan Ikhdeffiteauelc?
Arkessagh 'OuUi .
Is tgitelli iskri?
Is jou teflit siharkt?
High atkhelfegh sqouz ise
gouassen.
Is tsent maggik nra?
Aggik tili tt^t nouidak ou-
gcrnin; tkhdemt sennit
ainna nra nsaf4ek seres.
Atggalt ghlmoushaf ikarim.
Altarat ismennek foufella
ntaouriqtad.
Ghikkad atgit dskri (hatin
t git dskri).
Adakfkan Iksout.
Ilazmek atrart Uqel s Iha-
ouaijennek, atenttsiritt
atentsroust.
Adouten.
Ha Ikabout dessaroual dsnat
Iqmaijj detterbouch,
Abmar est de mon pays.
C'est un bon soldat.
Tu connais ses parents?
Je les connais, notre maison
est a cote de la leur.
Quel eiait ton miiier?
Je gardais les moutons.
As-tu ^te soldat?
As-tu^te rfefjd en colonne?
Je neux m^ engager pour quatre
ans.
Tu sais ce que nous voutons
de toi?
Tu obeiras a ceux qui sont
au-dessu's de toi, tu tra~
vailleras de bon cceur par-
loul oil nous voudrons ten-
voyer.
Tu vasjurersur le Coran.
Tu vas ecrire ton nom sur
cettefeuille.
Mainienant tu es soldat.
On va te donner des e/fets.
II faut prendre soin de tes
effets, les lavery les net-
toy er.
Range -les.
Void la veste, le pantalon,
deux chemises, la Chechia,
DIALOGUES
HI
dikourzia de^trabeq dssb-
bat.
Amz essemta magh teggat
Iqortas.
Amz Imoukhalt tsaia, dda
our illin mastioufen ghed-
' dounit.
Zaid, moun dlmaounennek
adakimel akhzan magh
ratensat.
Igh' illan darek itjariden,
srouksten, adak our jloun
negh tiakaren.
la ceinture, les guetres, les
souliers.
Prends ce ceinturon pour y
metire les cartouches.
Prends le fusil 4886, le
meilleur du monde.
Va avec ton caporal {maoun)
qui te montrera la tente oii
vous coiichez.
Si tu as de Vargent, cache-le ;
qu'il ne salt perdu ni voU.
AU GAADE-A-VOtJS
Al ikhfennek.
Askri arbedda ittal ikh>-
febhes.
Rzem ifaseneAnek.
Rzem afous afasi.
Rzem afous azelmatt.
Zel ighilennek.
Smoun iourzanennek.
B(Jou (ferq) timech^in ni^a-
renennek.
Chekchem adis.
Souffotfghidmarenennek.
Temnad ghoualleninou.
Aonr tiksat iat.
Live la tHe.
Le toldat Uve tot^ours la tete.
Ouvre les mains.
Ouvre la main droite.
Ouvre la main gauche.
Allonge le bras.
Joins les talons.
Ouvre la pointe des pieds.
Jtentre le ventre.
Sors la poitrine.
Regarde dansmesyevx.
N^aie pas peur.
DIALOGUES U3
Ilazem a bedda tlest Ul]ia- II faut toujours bien fha-
biller et te ceinturer, asii-
quertbs boutonSj brosser tes
souliers avant de venir d
Vexercice.
zemt Ihazem ifoulkin,
atsqaltldqad, atchiit ssba-
tennek, ourta touchkit
slharb.
QUATRIEME PARTIE
'uJ^
VOCABULAIRE
abrar
tachet^ [blanc et noir)
abrid
le chemin
abaou, pi. ibaoun
la feve
abaghough, pi. iboughagh
le renard
abassa
la verge
abellou
id.
abenkal, pi. ibenkal
le serpent
aberra^
le crieur public
abidar, p. ibidaren
boiteux
abouqa^, p. ibouqaden
aveugle
abouri
le fusil
abaqqal
I'epicier
achk
venir
achkou
parce que
achaqour
la hache
ach, ouach, tach
— de malheur
(ouach ioughial)
[bourriquot de malheur)
acheddad
la rezza [turban)
116
MANUEL DB BERBEfiE MAROCA'IN
achefTaj
achouari
adrar, pi. idraren
&4a4, pi- idoudan
ad is
at^il
a^ou
a4&r, p. idaren
(ast Idarennek)
adj
adjar, pi. adjaren
aden
adif
adiouani
adouar, pi. idouarcn
a4ou
a^erf, pi. i^erfan
. adougig
a^akou, pi. i^oukan
adouab
adou, ioudaii
ailligh
af (our ioufi]
afa
afad
afrjukh, pi. iferkhan
(afroukh a liini)
afarnou (eg aferran)
afella^
afqir
afoud, pi. Ifadden
le marchand de beignets
le chouari {sac)
la montagne
le doigt
le ventre.
le raisin
le vent
le pied
[sauve-toi)
laiiser
le voisin
elre matade
la moelle
rus4^ fin
le village
ranger, plier
le sillon r
V4iincelle
la chaussure
le portier
suf/ire, il me suffit
jmqu'd ce que
trouvef
le sommety la colline
pour que ,
I'enfant
le palmier mdle
le four
le paysan
vieux
le genou
VOCABULAIRE
afouiki
la beauU
afaou
le manteau
afaggou
id.
afassi
d. droite
afella
s^r
afellou
rattelage d'une bete
afouUous
le coq
agoum
puiser de Veau
aga, pi. agaten
le seau
agadir, pi. igoudar
la forteresse
agmar, pi. iisan
le cheval
agellid, p. igeldan
le sultan
agitoun, p. igitan
la iente
agfJrour
la pougsiere
agelzim
la pioche
aggou, aouou
la fumee
agdid, p. igdad
Foiseaii
ager, p. igran
le champ
agou
le milieu
agerjoum
la gorge
agourram, pi. i-en
le marabout
agaiou, p. igouia
la tele
agour
surpasser
agoui
ne pas vouloir
agoul
suspendre
(iouglast ghoumgerd)
[il lui suspendit au cou]
ags (f. s siagas, f. pas. tiagas)
devenir blessd
agoug
s'^loigner
(iaggoug)
[loin]
agezzar, pi, i~en
le boucher
agertil, pi. i— al
la natte
il7
118
MANUEL DE BBRBKRE MAR'OCAIN
agoudi
agoulif, pi. i— afen
ago ul mini
agh
(mak iaghen)
aghioul, p. ighial
agharas
aghroum
aghbal
aghanim
aghenja
aghrouch
(chghrch)
aghoulid
agherda, p. i— ain
aghou
a^ddoua
a^anou, p. i— a
ahchouch
ahal
ahabib
aloiouli
ahouach
a^idous
aj^allas
akbJ^una
akheddam,pl. i— en
akhebbaz
akherraz
aidi pi. iidan
ait
le tas
I'abeille
V^iang
prendre, arriver
[qu'as-tu ?) '
Vane
le chemin
le pain
la source
le roseau
la cuiller
le baton
[donner des coups)
les rockers elev^s
le rat
le petit lait
le burnous
la ckambre
la cabane
etre ennuyd, en colore
Vami
le mouton
fetes de danses ei de chants
alternis
bdt marocain
I'anus
Vouvrier
le boulanger
le cordonnier
le chien
les enfants de .
wm 4w:f?'^i^^'^^-- ■---'■• - J
'■■"_-?-'vJ<'''-'-'.'"'r:''"- -'"'*!" '"■-.;" ■ ,"'""■-'■ j
% aida
la propriiU, lei biens
aitma, pi. aitmaten
les fr^res
aiis
le ckeval
aioua
allons !
aiour
la Inne
ail fh. aritailai
voter
aiJid
V outre A eau
ajerrai
te mokhazni
ajar if
le djorf^ le rocker Meve
ajoaai
le chiffon
ajeflabi
la djellaba
ai>bukir
le btmc '
azar
ie figider
iisX
, le garpon, Venfant
^dou
V&nnemi
dskri
le soldo t
azri
lejeune komme
alkagh
Vagneau
ajdd
le poulain
abdden
jamaU, toujours
ainna
ce que
asouan
I'oiseau de proie, vautour
akhdad
la lueur, V6clair
achbar
la tranch^e
akhzan
la tenie
alili
le laurier rose
akal
la ierre
akka
f. h. deikdonner
akerkour
le rocker
akroum
le dos
akourai
-' ,. U baton
it^
120
MANUEL DE BSHB^RE HAROGAIN
akSui
sauter
aqendar
le quintal
aksoum
la viande
akchou^
le bois
akour
voler [voleur]
aqqa, p. aqqain
le' noyau
aqqa
d^signe quelquefois Vvnitd
cei'tains fruiU
(iaii oaaqqK ntiini)
{unidatie)
aqt^
brigand, coupeur de route
alien, sing, tit
les yeux
al, f. h tal
lever
(altid zgh tsrait)
[sors-'le du silo)
alia
pleurer
alim
la paille
allat
'- Dieu
aqfai
le fait J
ftqreb
la sacocke
akabar
la caravane
akentour
le baeuf
amezgour
le mats
amzzough, pi. imezgan
I'oreille
alghoum
le chameau
amghar
le chef de village
aman
Veau
ameddakoul
le camarade
amennai
le cavalier
am^a^ar
Vetudiant
amiidour
le fou
amghourd
le pdturage
ammas
le milieu
amanagh
amar
amr
amkhazni
amakar
ameksa
amarg
amadagh
araziiar, pi. i— en
amzouq
am^asad
amadel, pi. imou^al
amaoual
amadir
amtta, p. i— oua
amdiou
amejjoud
amoud
amazir
ameddouz
amatjioun
• amgerd
amalou
ammen
ameghdar
amia
amz
amezouarou
anou, pi. ouna
anaou
anrar
VOCABULAIJltf
r^ioile
excepU
ordonner
le mokkazni
le voleur
le berger
la chanson, le regret
la meule
le pHerin
V exile
le moissonneur
la colline
la course de chevavx
le chien de fusil
la larme
le brouillard
le ieigneux
la semence
le fumier
le tas de fumier
le malade
le cou
I' ombre
croire
traitre
rien du tout
prendre, saisir
premier
le puits
la barque
raire{AbaUre'.
121
122
MANUEL DE BERBERB HAROGAIN
anebgi
anejdam
anfour, pi. infouren
anouach
anzar
anejjar
aoui
aaual
(sadual)
aouddi
aour
aoun
aourz, pi. iourzan
aok
adug
aoutil
arg&z, pi. irgazen
argelioun
ar
ar (ouar, tar)
(ouarlaman)
ara, f. h tara
arouah
ara
argan
arraou
arou
ars, f. h. tars
arakou, pi. iroukoutcn
aroumi
arem
Vhote
le Upreux
id l^vre
le mickant, Venmeutc
la pluie
le memdsier
apporter
la parole
[parter, commander)
mon cher, mon Dieu
negation pricidee de a
monter {un ckemin)
le talon
tout, completement
se pencher pour voir
le lievre
I'homme
leg cils
jusqii'a
{qui ne poss&de rien)
sans confiance
icrire
viens
ici, apporte ! ' ..
Varganier
les en f ants
cr^er, produire
halayer
I'ustensile
le Chretien
gouter, eprouver
TOCABULAIBB
arg
la plaine, la vallee
areqqas
le messager
arejii
le fantassin
aserdoun
le mulei
asif, pi. isaffen
la riviere
ass, pi. oussan
le jour
asakoui
le gui
asegouass
I'anniie
askaou, pi. askioun
la come
asarag
la cour intdrieure
asemg, pi. i— an
Vesdave negre
asengar
le mats
asatem
la fenetre
asemmid
le froid
asemmaoud
la fauHlle
asghar
I'lierbe, le bois, Carbre
askif
la bouillie
asafer
le remede
aslem
le poisson
as
attacker, croiser
asoulil
les hauls rockers
askoums
le sacket (d balles)
asgers
la musette mangeoire
asaoun
la montee
asi
prendre
asif;
la riviere
atai
le the
(is inoua atai ?)
[le the esl~il pret?)
atf
plumer
atig
le prix, le salaire
Atiggi
le Mtouggi
123
m
MANUEL DE BERBERE HAROCAIN
atebbakb
le cuinnier
atbib
le midecin j
atbir
le pigeon
atfel
la neige
azrou
. la pierre
azeljna^
d gauche
azzour, azghour, pi. izzouran
la veine, te^nerf
itz^kka'-^
demain
%t&x
lef cketeux
azemz
le tumps, le d4la%
azgar
le bceuf
azour
le toil, la ierrasse
azalim
les oignom
azenkoud
la gazelle
azerg
le moulin
azaghar _^
laplame
azoum
dpoirTdge tfkomTRe^eUmr^
azeggotiar
le jujubier sauvage
azeggouagh
rouge
azzal
le fer
azzel
courir, couler
azou
dipouiller
azetta
le metier d tisser
azen
envoyer
azenzar
le rayon de soleil, le iUon de
feu
azemmour
rolivier sauvage
m..
■■*••■**-. V— r
iflS:
^•^^^
B
bahra
baba
bab
barra
bas
bather
brrem
b^el
berr
bidd
btks
ben, bent
bou, p], idbou
boumo|iammed
b^u tigra
bou tagant
boa tnacfa
beddft
b4oU, th. attou
bdou, T, h. attou
bder
bou ssbib
beaucoup
le pire
le maitre, Vhomme d
la porte
d Cinstant -
le Malheur
surveiller
tourner, retoumer
changer
le pays, la terre
elre debout
se ceindre, se preparer d
fih.fille
Vhomme d .
le h^risson
la tortue
le tanglier
le fusil d 4S coups
toujours
s^parei'
commencer
raconter
le cheval
•; ".f
126
MAN'tTSL DE BEHB^RE HAROCAIN
bla
sans
bismillah
au nom de Dxeu
bou chfar
le fusil d pierre
bou habba
le fusil A capsule
hepadem
I'homme
bab igenouan
le maitre des cieux [Dieu]
bQrral;^
annoncer
bn«a
firfiir
belt«gh
faire parvenii^
boulharez '
le porte-amuieUe
bi^
saluer
biin, f. s. sbiin
apparaitre
bqa
' Tester
ben cbegra
la couveriwe de laine
blou
s se passer, faner, tdeillir
bzeg '
gonfkv
boarchoum
qui porie des mmrgues ■
bddeq
faire une r^^rence
boughlou
elre 4panoui
bcher
porter une nouvelle
bgou
percer
hni
blanchir
bbi
couper
VOCABULAIRE
127
a
avec
daieb
demander
ddou
aller
dar
chez
4gr-
tomber
dar
eire en vie
dhar
paraitre
dagh
encore
del
couvrir
doub
foudre
ddhab
I'or
aia
prier, sonhaiter
dddout, pi. ddouii
le v(BU
dikouk
Ic covcou
dlou
devenir noir
dmen
rdpondre pour
ddhar
le dos
doula
etre m^prisable, bas
(Jarre f
etre joli
dber
blesser (par frottement)
dhach
defaillir
ddellah
la pasieque
dim
opprimer
drous
etre peu nombreux
' >--^^-S'j>^3ryv- "'^'■j^
128
MANUEL DE BERBERS MAROCAIN
44ou
tons
doughri
'
de suite
dous
elre hon, sain
dd6m
plonger
4ouf
. regarder^ veiller
ddounit
le_ monde
ddeblij
le bracelet
ddenb, pi.
ddnoab
le pich4
ftou
ffou
fTough
fk,f.h.akka
fgl
ferreg
foukkou
fellet
foulki
fouonj
fasel
fis
ferd
faq
f4er
fa44el
fgrg {afrag)
f&ra^
aller
passer [le temps)
sortir
dormer
taisser
siparer
delivrer, sauver de
taisser echapper
etrebeau
rafraichxTy etre d raise
convenir, arranger
se taire
metire un impot
s'apercevoir, remarquer
prendre le repas du matin
faire une faveur
entourer d'une haie
se r^jouir
yocA.BtjtxrRa' ■
i^9
■; - fout "
■ . flan(ta)
ftird
'. • fsser
/ m
fsi, t s. -sefsi
perdre {parfum, argent,
^ beauty)
un tel, une telle
paitre
expliquer, commenter
verser ^
fondre
mepriser
egg
ger
goilmmer
galla
ggoiiiz, f. s.zougz
ggaour
gelleb
geddam
gadda, f. s. sgadda
gro«, igou rasen aok
gabel
gnou, f. h. ginou
gzi
gen, f. h. ggan
gotimi
ger
ggout
etre, devenir, mettre
saisir, atteindre
chasser
jvrer
descendre, camper
s'asseoir
retourner
devant -■
etre dgal, dgaliser
rester en arri^re
veiller sur
coudre
[aire une incision
dormir
epeler
Jeter, tramer [^ioffe)
etre nombreux
9
'I;- ^.^3^1
130
MANUEL DB, BERBERS HAitOCAIH
gammr
gzoul
gma, tagma
gii"
ne pas pouvmr
etre petit, cou^t
frere
qui ne vaut Hen
Gh
ghar, f. h. qra
lire, appeler
gh
de, dans
ghir
exceple, sauf
ghars, f. h. qars
egorger
ghib
s'absenter
ghouad (n)
Celui-cif (elui-lA
ghouid (ft) _' -;
ceuse^i, ceux-lA ' ,
gh^Ier :
■irOWp^ ^-^^^v'; .
ghber
se perdre, s'ehfoncer ious terfe
ghoui
attraper
ghal
penser, croire que
gUakoudan
en ce temps-la
ghikelli
de meme que
gfarimkan (d)
de meme —
glilQu, ighdula
etre cher -
ghzif, ighzzif
itr6 iong
ghaz, f. h. qaz
creuser '
ghacha, f. h. tghacha
defaillir
ghli
monterj s'elever
ghreq
faire naufrage
ghid (n)
ici, Id ' ■■ -
£hleb
vaincre, Mpasser '
ghassad (n)
ghik, ghikka, ghila (n
ghmou
gherrou
gher
ghfer
VOCABULAIRE
aujourd'hui, ce jour-ld
maintenant
peindre, tatouer
tromper, abuser
courir sur
pardonner
131
H
ha, hat, hati
void
harka
paviir en campatjne
henna, f. s. shanna
, f. h. tranquilliser
Ihanna
^rm
dtifcndu^ peche
^larg
bruler
hououl
fatiguer par exces de
hazzem
se ceindre, se preparer
hader
se trouver, etre present
hasel
t'tre pi'is, allrape
hadou
conserver, cac/ier
henakan
completement
hetlou
[aire present
hakk!
Hens !
hakem
commander
haoud
descend re
hamou
t'tre chaud
hadach
onze
132
MANUEL DE ^ERBERE MABOCAIN
harrou, t^arran '
etne amer
haourroud
se premier
^ouz
pousser, presser
j^aqqan
peut-etre que
haoujjou
faire le pHerinag^
^aseb
compter
^^u>hem
avoir honte
^nusson s
^couter^^pier
hainmou
cqfiser dit touci
liataj
avoir besoin de
Kh
khouia
khser, f. s. sekhser
khtad (n)
khtid (n)
khotlla, ikhottia '
kha
khas
khelf
khalt
khssa
kbaled
khal, khalt ^
khn, mskhfl
mon fr^re
gdter
celle-ci, celle-ld . '
celleS'Ci, celles-ld ■■
etre demolij d4vast4y fou ■
laisser -
laisie-le
remplacer, pouis&r.denomeau
farbres) _ . ^ -.
se renfiontrer, se joindre
manguer
connaitre, savoir
I'oncle, l«L lante maternelle .
eacker, diguiii
,-,. ■;.'_■■; ,■,'"'
V:C(4A«teXA|»*" .,: -
kha^er
essayer, choitir
khoua
etre vide
khasem
se dispuler
khdem
Iravailler
khizzou
les carottes
i^a
ini, f. h. tini
ighd
ird, irden
ili
imensi
imekli
iak?
igh, ighd
imi
ikhf
inna
igellin
illi
ioui
is, izd
imich
ikkatin
inighi
dire, parler
la cendre
le ble
Hre, exisler
(e repas du soir
le repas du matin
n^est-ce pas?
si
-la bouche, la parte
sur
la tete
la mere
malheureuXj pauvre
la fille
te fits
est-ce que?
la pierre a fusil
il y avail
le meurtre
.Vr\:'
13i
MANUEL DB BBKBBRB MAROCArN
itlammen
le sang
its
le sommeil •
imik
un peu
ilipui
les boyattx
iqarrden
I'argent
i4, pi. a4an; ghidad, adgam
la nuit
igii
entourer, borner
i^ma ,
mats, quant &
ilmma
eruuite^
izem
fc lion -
ian, iat
«n, une, quelqu'un
ifri, pi. ifran
le iron, la caverns
ikoutin
peut-etre
ijanuen
les vents
igider
faigle, I'oiseau de proie
izri
le regard
igidi i,
le iAhl» ■ '/ .- ;
ifer, pi. iffaouen
' M feuiUe^ ",-.;,
ill
possMer, ipomer
ighil
le bras, la coud4e
iboughlan
epanoui, qui pousse en abon-
dance
igigil
I'orphelin
iqand
it favt
irifl
la soif - , . -
iki^uo
le caroubier
iljiorran
amer, piquant
istma ^
les sceurs
ism
le nom
igenna
le ciel
Uri igherrar
Vitoile dii matin
VOCABUtAIRfi 135
iltn
la peau ^
iggoifran
le dernier
iziker
la cdrde [surnom des Arabes
cbez les Chleuh)
ismeqqar
au moins^ meme
ia latif
grand Dieu!
imil
ensuite, or
imim
etre doux
ibiis
le diablc
ifts
I'hyhie
iger
le champ
igherdem
le scorpion
izimmer
le mouton
imghil
la queue
imkil
Vecuellc en terre
ichouan
beau
imched
le rayon de miel
imalass
dans hull jours
imalasegouass
dans un an
ighir
Vepaule
jggig
le tonnerre
igjcier
le lizard
iad, ouaiqd, taiad
autre
id, ida
les gens
ioukhchen
meckant, mauvais
idoulan
les beaux-parents
imendi
le grain
ikhs
I'os, la fraction de tribu
ibrin
la semoule
ilf, pi. iifan
le cochon
ils
la langue
136
MANUEL DE, BBRftifiE i«ARO<;At^*^ '> J^"^ -^ '^'^^
.isk, pi. askioun
iqoalian
la come
la iuie
i:'^
jloa ,
jjaj
jerreb
iji
jou, ji
jder
jja
jedda, i
ijated
jjmil
:r^-
porier, nvaU$er
■■M
«-- Vw --^■^ j^gftt
phrdre, se perdre
le verre
dprouver •■
devenir groSy bien portant
jarnais
■ k'^iner derriire soi
■"_^?k<^ ■rfe'feei'J^^":., '-^i^^A^,
la (aim '
bruler
avoir bonne odeur
la grand'm&rej le graad-pH'e
Id force ^
le bienfaii, ,
■-■■f
,"f-
^4-
kchmb
If, vkii, kemmi
">>v:--kk ,
entrer
toi
aller
-
VOGAgULAIRE ^^
manidi tekkit?
oil as-tu H^? ■
ekkighd Fas
fai M a Fez
k6l '
passer lajournee
kra
quelqu'iin, quelque chose
kcminet
completer
kis
arracher
koiitoa
se rappeler
ioiikti fellas
it y pense
ksa
paitre, (aire pailre
kerz
labourer
ksoud
avoir peur
ktui
trots
koul
tout
kraigat
chacun [e)
kada
heaucoup
kron
louer (line maison)
kaBer
senorgueilHr
kerjhou
de tester
kellef
' charger de
kend
dSse$p4rer de, m^riser
kerf
attacker
touioukraf
attach^
koum
monter vne tente, enfoncer
Q
qen
qel, f. h. tqal.
fermer, porter {un vetemeiit,
un bijou
attendre
i38
maniTel dk berbehe harogain
. .qii
nevenir snr un mAtrhi
■ - qda
couper [les routes)
-'., qerreb
approcher
;'. 'qerre&
surr>eiller
qecr
elre ilroit, 4par^ner . -
qqfiu
4vit€r
'■ qqor (rfe ghor)
K seeker, etre sec_^ '-. .
>. 'gofiU
devenir jioir
; ;q4a
terminer I arriver d 6o«( de
qabel
regarder,i stirvHlier
"^ qatlda
suffire
;, qelleq .
etre ^u, trouble
; qbel
accepter
qdim
etre vieux
' '
Wi^-..^.-K^ ■.:.:/
:/-'\' / ,':■-■:'■ , ■ ■
laz
la [aim
Irezg, pi.
larzaq
le cadeau, les moyefis de vivre
Ibit
la ekambre -
Haqout
le diamant
Ihajj
le p^leririf le pHerimg^X / .
lalla
madamey la maitresse
Udel
le notaire
lamant
le d^pdt
ladian
les religion»^ "'
l^had
le sei'ment , .
Iqist ■
I'hisioire
'<•■
VOGABOLAIRE
loh
Jeter
Ihenim
le chagrin, le mal
Is
etre hahilU
Ikabab
brocheites roties
Ibaz
le faucon
Ijid, pi. Ijouad
le noble, le (jrand
Ijahii
le sawmge, ignorant
Ijmil
la faveur
l^ouin
les provisions de route
Ikhla
le dSsert, la solitude
Ifchouf
id.
Ikem, f. s. selkem
arriver
Ikarit
le papier
louqat
V affaire
Ikiber
Vorgueil
Imal
Vavgent, les hiens
Ikhber
la nouvelle ■
Imecbrob
le vase {a boire)'
likhert .
Vautre monde
I^in .
, la source
latert
la trace
Imdint
la ville, le cimelUre
Ikhalq, qqf. Ihaieq
la creature
Imouda
Vendroit
Ifaide
bref, en somme, or
i^asil
id.
Iraelf
le drap
louzir
le minislre
Imakla
le repas
liamart (timitar)
le signe, I'indice
Iha
(aire, s'adonner a
13».
140
MANUEL DE BERBEftB WAROCAIBT
Iflous
Vargent
Ifdour
le dejeuner
Ihakem, pi. lljokkam
le chef
-Iddou
Vennemi
Iddaoua
la haine
Imahalt
la colonne, la mehalla
Ujaj
le tourbillon de pouisUre
tharecid
, la poudre, la guerre
Ifa^eU _ -
_ I'arrdnge^nt ,
Imfasel
V articulation
Ikhalifa
le remplagant
lab
manguer, ne pas avoir
lajel
le ddai
I^rf, pi. Idrouf
la science, les ruses
Ikhir
le bien
Ur
le mo/, la honte- '
Imelk , ,
■letien,' la pr/ypri^^- ■ ,,
fmalek, pi. Imalaika
Vange
Ifahitn
intelligent
laman
la confiance, le pardon
IBari
le Createur
Ikrim
le g^mireua:
Ijamid
la totality, tous
tdi
tirer, retirer
Ijenn, pi. Ijnoun
I'esprif
Ijennt
le paradis
IJahim, Ijahinnama,
Venfer
lins
I'homme, le genre humain
Ibati*
la mer
Iqsbt
la kasbah
Ifrisa
la charogne
VaCABtJLAlRE 141
ioul, elloulegh
naiite
llouh
la poutre
Iberr -
la ierre ferme'
Imdllem
le maitre ouvrier
Imldlletn
rapprenii
Ifrida
la corvee, Vimpot
louqida
I'aUumctie
larit
le feu
loualhid
le Dieu unique
louard
la rose
laualidiB
les parents
lharb, pi. Il^roub
I'exercice, la guerre, la ruse
Htdoab
le mensonge
Ibahout
id.
Ibahim
les betes
Ifibar
la mesure
ighoumd
le fourreau, I'enveloppe
Ib^rt
la rus^e, la cHrie
l^^d, pL"Et^ad«ud
la limite' ,
Ihag
rejoindre
Ikafer
Vinfidele
Iqoubba
le tombeau d'un saint, I
grande piece voutee
iqoiiba'
ferme en voute
Ihamd
le citron
Ihamd
la louange
lahalas
le bat
Iharr
la souffrance
louou
se disloquer, detendre
ittouloua Ihazem
la sangle est desserree
lazem
il faut
142
MANUEL DE BERBJ^RE HAROCAIN
Bid
la fete
llizar
le vxnle
Idoilad, f<6ni. tdoiiaJt
le joueur de flute
Imouhaibba,
Vamita
Ifjer
le point du jour
Ibabour
le bateau d vapeur
tqaid
le eaid, le ckef
Utoi^rt
le pays habilS .
Ilm*rt
le^coup^e feu
IkalSous
le revolver , ^
Imahakma
la chambre de justice
Ifdel
la bonle
Imagltzeii
le gouvernement
Ig->ui-
le camp
Ihediia
le present, le cadeau
httri ' .
te mtroir, la Innette
llt^ij^
larectuniyi^^feiMigt '.
Igergi
les noix
Jkas, pi. Ikisan
le verre
Iberrad
la iheiere
ImokhraJ
la bouilloire
Izreg
le cheval gris
Idb .
jouer, plaisanter
Imcnzah
le pavilion
Ihemz
ieperon
Iham
souder
Ikhater
le cceur, le ddsir
ihari - * '
le magasin
Imoughaib ,
I' Stranger
I^abs ...
la prison
lljammam
I'etuve, le bain
VOGASULAIilE
113
lou^a ,
ImfLden
U^ab
lahiarir
Imijt
Imout
Ighdai<l
Ihasifa
louaqt
loufa (soufou)
lalm
louigh, leggouigli
Ihailt
sihailt
Imoudden
Idoult
Imarsa, pi. Imrasi
Iklata, pi. Iklait
la plaiiie
la nmie
la punition [Venfer)
la sole
(e mort
la mort
la colerc
la culcre, la vewjeance
le moment
la realisation {accompUr)
la science
s'amollir, etre mou
la ruse
doitcemenl, avec ruse
le muezzin
les vicres
le port
le fusil
M
mt'l
mgher, f. h. mqqor
ouilli mqornin
mia, mitin
mzzi
mqar
moua
montrer
grandir
les grands
cent, deux cents
etre petit
meme si
accompagner
iU
HAMU£L DE BERBERE MAClOCAlN
mani ?
medden
mammi
mnad
mamek ?
moulana
mdi
.E0I1& ',.
meskin.
pared, mra
mra oufigh
mater
mencht?
msad, f. s. semsad
' mger
matel, imbutel
aias, moussou,f.s. smoti^sou
moiitli
mnaggar
Imouggar
mitqal
mouddou
machekmak?
makhcbai
ma
merret
marhaba"
mmagh
mghi
mers
ks gens .''.,-
& gui ? ' '
regarder •' \. ■
comment
Dieu {noire seigneur)
aiiendre guelqu'unt p^seiHer- -
4tre difendu v, '-,
»i ' ■
je voudrais bien
roder, mendier :
combien? - ' . ' •.,
eire aiguise . ^'
moissonner, faucher
t'aUarder ^
changer de place ...
se rencontrer
Vassemblee
le metqal
voyager , ' -j-
quHmpdrte ~ ' V
il faut que _ ' ■ ^■
la mere " ;
tourmenter,
bienvenue - *
se battre '
croitre, pousser ' :
conduire avec une corde {itn^\.
chien) . , ^;
mw^^^^r'}''^'3
mraott
dix
'm4€l
enterrer
miar
-
etre habitu4
messous
Hre fade
mafaman,
arittaf aman
le chercheur de sources
miil
^quilibrer {un chargement)
mioul
Hre blanc
tnch^^
peigner, carder la laine
N
n^, f. h. nqqa, f. s. sengh
ns, f. s. sens
nker
tuer, blester
dormir, passer la nuil, s'^tein-
■dre; h^bexger, ^leindre
se lever
lux, elle
mot ■ .
noua, f. ii. n^ggoua,f. 8. se-
cuire, murir; (aire ctdre, pr^^
notia _
n^gh (d)
anotiss
parer
ou bien
la moitU
njem, f. s. jenjem
n^em
sn^em
^chopper, se sauver ; ddivrer
regretteVj [aire des vers
aitrister
nger „
ngara, f. s. sngara
entre
se s^parer
maudire
nnzala
le lieu de campement
10
i4'6 MANUEL D^E BBRB^KB MAROCAIN
noutni, noutenti eux, elles
noukni nous
°Si grossir {fleuve)
singi d^border
nfed accorder
nqb percer
nnza^t la fete
nker nwf
**" dScrir'ej dipeindre
rgha, f. s. sregh
Hre ckaud
,f. h. reqqa
rbktj f. s. srba^
Rabbi
allumer
gagner
Dieu
rrza
terrza
casser
etre ca8s4
s^l, f. s. sraj^tftl
ri ira, our iri
rrial, tarrialt, pi. tarrialen
rham, irham Rabbi
i^ou (s)
roul, f. s. sroul
d^camper; (aire partir
vouloir, aimer
le douro
sauver, garder, avoir piti4
Hre content de, aimet
s'enfmr
rsi, f. s. sersi
adsersough tigousin
enfoncer
fenfonce les piquets
rrja
Vespoir
VOCABULAIRE 1*7
irrja serek
il espdre en tot
rmi
etre faiigui
rrol?
la vie, Vesprit
rgel
fermer
rouat, arouah
viens
rzem
ouvrir
rar
rendre, remetire, commeltre
rrbi^
le printemps, therbe
rouas
egaler, ressembler a
rreqba, amgerd
le cou
rrai
Vopinion, les conseils
atgit serraiinou
tu seras de mon avis
rouLOu
etre bon, bien, (aire du bien
iroua ousafo'ad
ce remede est bon
rta
compatir, avoir souci de
rgem
ie moquer de, insulter
rrdi
la Hvre
rrais
le chef, le chanteur
rrbSi
le quart
rkhs
etre bon marchi . ,
ikhsa ghouad
ceci est bon marchd
rrkab
VMrier
rrsas
le plomb, la balle
rrezza
le turban
148 MANUEL DB BBftB^RB MAROCAIN
seksou . ,
le couscousg
ndtper ;^
_ comparaitre devanl, j^eno-,
- - ..;
parfer d
sers
poser, apporter
sker
faire, preparer
ssba^
le matin
s^n, f. b.'ssan
samir
s
d
sgh
acheier
safer (moaddoa) u-i:4-
vo;gager
seqsa ■■■•^■:--
interroger - -
sdoqqor
frapper d la parte
ssouq, pi. lasouaq
le marche
souq
alter au marcM
saoual, f. s. de aoual
parler
sekhsi
iteindre {feu, lumUre)
sfou, isfan
4tre pur, clair ;
sfaou
iclairer
ssabal
la cause, la raison
9S0ukar
le Sucre
sin, f. snat
deux
ssou
boire, etre irrigu^
tissi
la gorg4e
soadou
monter d cheval
VOCABOLAIRE 1*9
Bdiat
pardonner
sseid, pi.
ssadat
le marabout
souttel
eniourer, cerner
sber
patienter
sellem
sa/wer, embrasser
sslam
le salut
stara
se promener, aller
serf
feigner
sarref
changer, mMter
soudem
embrasser
ssif, pi. ssiouf
le sabre
?sif -
Vets
soug
pousser devant soi [betesj
siggil
chercher
safed, sarf, sarfed
envoyer, prendre congi de
se separer
sala
(aire quelqke chose, s'occuper
de
ss<ya
4tendre det couverturet, pri-
pdrer un Hi
soul
encore
ssit
I'heure
ssndouq
la caisse
semd
completer, combler
sti
choisir
sbidir
boiler
abidar
boiieux
ssarti, pi.
ssrata
le cheval de parade
afeld
entendre, 4couler
b€1
entendre
sat
etre iinc&re, dire la vMt^
ISO
MANDEt DE BERB^IIIB MAROGAIN
semsad
aiguiser [une lame)
soud
souffler
srks
eacher
ssa, ssat
sept
semmou
'
s'appeler
selleb
crticifier
ser4
-
faire eomparaitre en juitice
sons
'
secouei'
smmous
:'"'■ ■ ":'' '■
■ - ■- ■ driq -
sired, f. h. sirid
' - laver
ssour
la muraiUe de ville
srout
battre lejfld
skel
se glisser pr^s de
sid
accorder une faveur
sent^l
eacher
senfei
changer
Bsenbel
- .■ -:.--'
laii^nhiie ' _
sghel
mesurer
ssabt
la bonne rdcolte
skerks
mentir
soua
etre dgal, n'avoir pas $ouci
soua dari
gik
je me moqite de toi
skious
s'asseoir , ' ■
saf^ .
dcouter, sidvre le con9eil
sounfou
se reposer, "
sfed
essuyer^ nettoyer
VOCABULAIRE
181
Ch
chch
chchbab
chid
is aoun icha^ ouaghroum
chqa
ichqan
chchjartj lachjar
chjn
cherchma
choua, tifli ichouan
chaour
mchaouer
cherreg
chemmet
chemmati, pi. chmmait
cherk
chkou
ichtka seres
oherrou
chchroud
chchikh, pi. lachiakh
choutanbir
chber
manger
te jeune homme
Tester, eire de irop
avez-vous du pain de reste ?
etre mauvais, dangereux
michant
I'arbre
emprisonner
la mitrailleuse
rotir
attendre, (aire attention
' d^Hb&er
d4chirer
tromper, faire des mis^res
le rusi
s'associer
r^clamer
it reclame contre lui
entrer en guerre, se dispuler
avec
la condition
le marabout
septembre
mesurer avec les doigts icarl4s
W2
MANUEL BE lifiR^EHE HAROGAIN
chbber
empoigner
chcharij
le bagsin
choua (ichoua, our ichout)
beau
chchahoua
le d^air, fenvie
cherrej
seller
chchaji^
courageux, brave
chb&
etre ras»asii
chchr&
la justice, la ttdion
Voccup&tion, ie travaii
chtat
danset
chehitan
le diable, /bits
chnt
brosser
chib
devenir, etre vieux
tajbanit
sorte deplat
tamghart, p.
timgharin
lafemfae... .a\
takat
le feu, le foyer , le pied d'oli^
vier. :,>,-..,.L
tagant
, . . . ■-■.■.
la for^t :._.;-,
ttajer
le marchand
taouaia
la n^gresie
taroua
■ les enfants ;^ •_:,
ttajia
'
le plat ■■ :_^..' ,..j ; .:■ .,
thel (Iharz)
se marier , :.:.
tMfc:.; -;.:.
. '
le foie; au figwri : le cosMf :
^..'-;-^.,-t -
vdOASULiiaE
teroula
,la fuiie
tagoufet, pi. tigousin
le piquet
Ugouii
uhe poign^e
takhsait
la citrouille
iafoukt
le soleil
tigemmi
la maison
tall^arouzin
es amuleUes
lama (n)
a eoU {de)
tabrat
la letlre
tasraftjpl. tiserfin
le silo
tallo^t
la planckette
taf^oakht
la jeune fille
tfis
dormit
tagmart
la jument
tagdummart
la chasse
taghat
la cbhvre
tadouggat
le soir
tab^
suivre
tfcfchwmt
la iente
takhiamt
la tenfe
taia^
une autre
taoutemt, toutmin
la jeune femme
taouri
I'a/faire, I'occupation
targa
le ruisseau, la seguia
tgoudi
la col^e, le chagrin
tamdait
Vembuscade
taz«e1a
la course
tanna, f. de ouanna
celle que
tatigoult
le pain
talkhatemt
la bague
tarikt
la telle
153
154
MANUEL DB BERB6rE MAROCAIN
taghourit
les you you
ta^outt
la laine
tafounast
la vaehe
taghioult
Vdnesse ■
tain
huit
(ai
poursuivre
taiouga
le couple de bceufsj lacultutei
le labourage
ta'fala
la baionriette
tamouzount
la mouzouna, monnaie maro^
caine
tarialt
le panier
taseksout
le keskes
t&meghra
la reunion, la file de manage
tamnid
regarder
targanf .
Varganier
tament
lenml
tasarout, pi. tisoura
la clef
tatbirt
la colombe
tamart
la barbe
tafaska, ass l^d imqorn
I'aid el kebir [Paqves]
Umqit, pi. timqa
la gouite
ta^anga
Id vague ""
takchoult
la chekoua, outre A (aire le
beurre
taoukt, pi. tiouka
le kibou
tajemdt
palabre, reunion de gtierre
taTrialt
le douro
taskourt
la perdfix
timezgida
la mosqu^e
temmo'u
passery s'^couler
VOUABULAIHE
tief
tazallit
smous tizoulla nouass
taount
taoual
iat toual
taouala
t^men
tadla
tahm
ttouhma
taghrart, pi. tighrar
tazoult
tamazirt, p. temizar
taghaousa
tanaout
tachraft
taqbilt
tamara
taghzout, syn. amaoual
tagdourt p. tigoudar
tasemt, p. tismam
tigemmi
ttir, pi. ttiour
toub
Ubant
tifaout
timelsa
tighourdi
tiddl, pi. tidad
ti, tid (n)
se perdre, perdre la tete
la prihre
les cing prikres du jour
la pierre [de aggoun)
la fois
une fois
le tour
le prix
la gerbe
soup^onner
les soupfons
la charge [de grain)
Vantimoine
le pays
une chose
le vaisseait
le cr^neau
la tribu
la peine, la misire
la course de chevaux
la Jarre
le balai
la maison
I'oiseau
se repentir
le tellis
la lumikre
les vetements
derrikre
debout, la taille
celle
1^
MANUEL I>E BSABERE UABOCAIN
tighrad
le salaire - .:
touzzoumt
le milieu
tssa, f. 6. stssa
rire ,
tats»a
le rire
tit
■ ^«»^
tiini
le palmier^ lei dalles j
ti^nirt
le palmier-nain
UUas
Vohicuriti _ __ .
tionizi
(o eoft^, les ira9ailleur^;Xs^
tiddoukia
I'dmiti^
tioutchi
le coucher du soleil '
tikhsi
la brebis
tizza
le poignard .- .- -.
ttmd
I'envie ; ^
ttou
oublier
tl^m ,
le repot ■ ,~^-^^
tisent ;^.;
P^.^^. le net ■ ;ij.^4-..
tilila
le secoun
tizoua
les abeilles
tinzi
I'eternuement . • .
tfaou
avancer, pQUM^r
titbit
lajeune^Ue-
tfaalla
elre ton pour quelqu'un
tisitan
les vaches
touzzalt
, le couteaUf les ciseaux
ttabla
la table, le plateau d thi^ ;_
ttabonr
le tabor [uniU militaire fn(W0'
caine) -_ ■^,^,
V^O^AKVi^Ift*
'Ui,
m
our
oudai
ourri
oul, p. oulaoun
ouakha
dochchen
ouajeb
oukan -
ouf, ioufti
ouf, f. s. souf
oudem
oussi
ouskai
ourdimik
oultma
ouarga
ouaia4, pi- ouiiadl
outi
ousem, ousman
ousoud
ouargh
oualli, ouilli
oudad
ouraou, Ij^afna
(ne pas), negation
le juif
revenir
le cmur
oui
le cfiacal
ripondre
simplement
d^passer, [rend le comparatif]
enfler
la figure
charge de, recommander
non, mt$»i
Ife $ioughi ,-.:.
une grosse affaire
la saur
river, songer
autre
etre beaucoup, nombreux
Veclair
le nid
I'or
celuif ceux
I'antilope
la double poign^e
158
MANUEL DE BERB^RB HAROGAIN
dulakin
maii
oulaienni
id.
out, f. h. kat
frapper
ooa^ad
un
oualou
rien
oukan
simplementj voild, tout
ouz€n
peser
pug, f. h. touggSua
lever
oalli
les mouions
(ia ikhf noulli)
. «n {e lite de) mouton
Outgountaft
le Goundafi
ouglif
I'essqim d'abeilles
oujad
preparer, etre pret'
oujel
donnerun dilai
ouncht (n)
autant que
ouggoug
l'4cluse, le barrage
pufou
payer
ougeT
HipMier, Hr.e plutgrak^
oudi
la graisse, le beurre
ourti, pi. ourtan
le jardin
oujou
monnaie marocaine
zSr
zenz
zour
voir
vendre
pricider
'"
VOCABULAIRK 10»
izouarn
premier
zaid
continuer^ alter
zad, izi^a
moudre
zdagh
demeurer
zdar
pouvoir
Z(^OU
lisser
zdi
etre voisin rfe, aller ensemble
zound •
comme
zri, f. h. zrai
passer, s'en aller
zigh (d)
or, alors
zzimboJK
le citron
zzig
traire
zdem
couper du bois
zzou
planter
zger
couper [une riviere)
ziouiz
ennuyer
zouzzer
[aire descendre, iparpiller
zoum
jeuner, avoir I'dge d'homme
z^g
etre exiU
zzenqt
la rue
zli
etre s4par^
zel
alionger
zzman
le temps
zzou, izzougigi
poursuivre
-'3^^
i60
MANOEL »E BBRB&RB HAROGAIN
A'
Jljeb ^
«'^(onner, r^^cAtr^ j^re d
Sjoubft
cAoje ^(onnaft/e ~
Sllem
apprendre ^.
^rd
inm7er, wenir «n /rawer* de
aoud
raconter
£imda
& cause de
doul
ge preparer, etre pret d
^ra
^ ^ dSpouiller
[argaz iiiran) -^. ,.
un^hommanu 'a^^-
(Sri^dti ikhfennek)
dScovtre^ia Ute '" ''^"-
dkkaz
le baton
^min
deux ans
dmou
4tre aveuglCj ignorant
fila
etre 4leve
(ialjorf idlan)
un rocker Mevi
^U&r
I'^picier
^mmer
rempHr dey ouvrir boutique^
marchi
dreg
etre en meur
£tss
monler la garde
Sqel
aauoir, comprendre
doun
aider, gecourir
dzza
etre cher, aimi
vocABipiAiaE;
(argaz imaisi]
^del
iddel
d^sobUr
(«n homme insubordo:
arranger, fabriquer
eire bon
nourrir [betes]
m
H
■.«■;*£ ■\lVr
TABLE DES MATIERES
41
PREMIERE PARTI&
OiamiiMlM
DEUXIfclME PARTIE
TVMBFVf ^vlWVHHnk * ,« •
I. — L'hiatoire da fou et du Movdden *2
11. — Histoire d'un sultan 43
III. — Histoire d'un enfant qui perdit son pfere' quand il
itait petit • *^
IV. — L'homme et son flis. . **
V. — Histoire da brigand et de I'hfite de Dieu 51
VI. — Histoire du chacal et de sa femelle 54
VII. — Histoire d'nn aveugle . '. ^
VIII. — Histoire du rais • *®
- IX. — Chansons et proverbes 8*
X. — Le moulin h eau et le moulin h. main. . 63
XI. — Histoire des cinq doigls de la main 6*
XII. - Les paroles de Sidt Hammou. • ■ • 64
Xin. — Chaosoas 1*
■ XIV. - HlBtofre de Fadel avecJa soltane ^^
164 TABLE DES MATI6rES
TROISIEME PARTIE
XHali^ueB^ /^
1. — Pour entrer en relations avec une tribu, en gugpre , 4S
11. — Aprts un combat , . . ,, «7
V in. — Entrevue avee des envoy^s ^ ^ , . . . 89
IV. —Description du pays , , . . 94
V. — Pour pdo^trer dans un Tillage, une i^aisoQ . .... 95
VI. —ATec un chef de village, un gutdd 97
VH. — En route 100
VIII. — An cattip ........ .... . . itf!
IX. — Lea trSTaux de la terre .... ' '. . . . "104
X. — Habitation, iravaux, productions du pays ...... I06
XI. — Pour engager un soldat 109
Xn. — A I'eiercice i mettre un soldat au garde-a-voug -. . . H2
QUATRI^E PARTIE
Vooabolitire (15